Charente-Maritime: les petits coins de paradis du chef d’orchestre Julien Masmondet

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INTERVIEW – Engagé internationalement, cet artiste prometteur et enthousiaste nous fait partager sa passion pour l’île d’Oléron, où il a créé un festival : Musiques au Pays de Pierre Loti.

Par Jean-Bernard Carillet
La plage des Huttes est l’un des secrets bien gardés de l’île d’Oléron. ©Stephan Gladieu pour le Figaro Magazine

La plage des Huttes est l’un des secrets bien gardés de l’île d’Oléron. ©Stephan Gladieu pour le Figaro Magazine

LE FIGARO MAGAZINE. – Quel est votre lien particulier avec cette région ?

Julien Masmondet. - J’ai des liens avec l’île d’Oléron par mes grands-parents paternels. C’était une famille de cultivateurs. Enfant, je passais tous mes étés dans la maison familiale à Dolus, et j’ai conservé un lien affectif fort avec cette île. Aujourd’hui, ma carrière me conduit aux quatre coins du monde, mais je reviens plusieurs fois par an à Oléron pour me ressourcer.

Vous inspire-t-elle dans votre travail?

À Oléron, je trouve le calme nécessaire pour travailler mes partitions. Je puise dans les éléments naturels – l’océan, le vent, les vagues – des sources d’inspiration musicales. Le festival que j’ai créé en 2004 me permet de combiner l’amour que j’éprouve pour cette région et la musique classique. Je souhaitais également faire découvrir ce style musical au plus grand nombre en milieu rural. Il a été très bien accueilli, à la fois par les Charentais et les visiteurs.

Un lieu à découvrir?

La plage de la Nouette, sur la côte est de l’île. Elle est méconnue et peu fréquentée car pour s’y rendre, il faut traverser à pied une forêt pendant un quart d’heure. Au fur et à mesure que l’on s’approche, on entend le murmure de la mer. C’est une ambiance incomparable.

Une balade qui vous transporte?

La route de l’Aiguille, assurément. À faire à vélo, de préférence, pour prendre le temps de s’arrêter et d’observer. Elle serpente à travers le marais, dans un décor qui semble inchangé depuis des siècles. Pas de trace de civilisation, la nature à l’état pur, avec des jeux de lumière exceptionnels à différents moments de la journée et des oiseaux partout.
Le phare de Chassiron, à la pointe nord de l’île. ©Stephan Gladieu pour le Figaro Magazine

Le phare de Chassiron, à la pointe nord de l’île. ©Stephan Gladieu pour le Figaro Magazine

Un panorama époustouflant ?

À la pointe nord de l’île, au phare de Chassiron, on est au bout du monde et le panorama à 180° sur l’Océan est superbe. On distingue les éléments agités, avec un vent qui frappe le visage. On peut aussi se promener le long des falaises.

Un édifice à ne pas manquer?

La citadelle du Château-d’Oléron, dessinée par Vauban, est un lieu chargé d’histoire. En cheminant sur les remparts, on profite d’un point de vue unique sur le pont de l’île d’Oléron, le pertuis d’Antioche et l’Océan. C’est aussi un lieu artistique, avec une très belle salle de concert dans l’arsenal et un espace d’exposition dans l’ancienne prison. J’aime ce site qui fait le lien entre le patrimoine, la nature et l’art.

Une rencontre inoubliable?

Le peintre Dominique Barreau, qui dispose d’un magnifique atelier, le Moulin des Landes, à Saint-Georges d’Oléron, que je fréquente lors de mes séjours dans l’île. J’aime son langage visuel, fait de mouvements, de matières et de contrastes, réalisés au couteau ou à la brosse. On retrouve l’influence de l’océan dans ses œuvres: l’estran, les cargos…

Une tradition à préserver ?

J’aime beaucoup les expressions en patois charentais, comme «les drôles» pour désigner les enfants. Ou encore «on est benaise», pour dire qu’on se sent bien. Il faut préserver ces traditions orales, savoureuses, amusantes et attachantes.

Enfant, le chef d’orchestre Julien Masmondet passait l’été dans sa maison familiale, à Dolus. Photo presse

Enfant, le chef d’orchestre Julien Masmondet passait l’été dans sa maison familiale, à Dolus. Photo presse

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Un goût à partager ?

Celui du pineau. C’est la première chose qu’on partage quand on arrive dans la région. Lorsque j’ai ce goût en bouche, je me sens vraiment à Oléron. Je préfère le pineau blanc, plus doux, avec une jolie robe dorée. Lors du festival, c’est aussi un moment de convivialité après les concerts.

Un bonheur simple?

Une session de surf sur la côte sauvage, dans le secteur de Vert-Bois. Assis sur ma planche, j’attends les vagues, tout simplement. J’aime ce lien direct avec l’océan.

Une heure exquise?

La toute fin d’après-midi sur une plage, en été, quand tout est calme et que le soleil décline. On est dans un temps suspendu et les couleurs sont sublimes.

Une odeur à l’effet madeleine ?

L’odeur de l’océan quand j’ouvre la fenêtre de ma voiture sur le pont d’Oléron… Une vraie bouffée qui me transporte dans un autre monde! Cela me replonge dans mon enfance de petit citadin qui respirait l’air marin à pleins poumons en arrivant sur le pont.

Une chose à rapporter?

Une bourriche d’huîtres, que j’achète au marché de Saint-Pierre-d’Oléron. C’est ma façon de partager mon île avec mes proches.