Modifié le 16/12/2017 à 14:01 | Publié le 16/12/2017 à 14:01
Du bloc de granit de plusieurs tonnes à la pièce de bois de quelques kilos, Charly Sallé donne vie à la matière. Rencontre.
Les gens d’ici
C’est toujours avec le sourire qu’il vous accueille dans son atelier au 24 de la rue Voltaire à Plérin. Il n’aime pas parler de lui mais il est intarissable dès qu’il s’agit de son art. Il y a quelques mois, Charly Sallé a livré une statue de 2,50 m de haut et de 1,70 m de large à l’association Pierre-Loti de Ploubazlanec (Association de Pierre Loti à Paimpol) : « Les veuves islandaises », taillées dans un bloc de granit de Pleumeur-Bodou de dix tonnes. La maquette grandeur nature est toujours dans son atelier en plein air : « J’ai reproduit et agrandi une maquette réalisée en 1932 par le sculpteur briochin Francis Renaud. Il m’a fallu faire en premier une maquette en plâtre avant de m’attaquer au bloc de granit. » Un travail de titan : « Certes, il faut manipuler les outils, porter le masque pour la poussière, ça se fait, c’est pas facile mais ça se fait », dit-il avec le sourire en coin.
Meilleur ouvrier de France
Fabriquer la maquette a représenté plus de 600 heures de travail et la réalisation de la statue en elle-même, plus de 1 000 heures. Le sculpteur vient aussi de livrer pour la mairie de Trémuson trois livres taillés dans le granit. Dès les premiers pas dans son atelier, l’œil est attiré par quelques réalisations qui ne demanderaient qu’à être exposées et notamment par une chaîne de plusieurs maillons taillée dans un seul bloc de granit. Il en est fier et pour cause : « Je voudrais compléter cette réalisation par une manille qui se visserait, avec le filetage en granit, sur son ancre. » Il pense aussi à une suite aux Veuves islandaises. Le projet se dessine dans sa tête : « Les pêcheurs islandais. Je vois un marin sur le bord de son bateau tirant un filet. » Il lui reste à trouver le financement. Sculpteur ornemaniste à la base, Charly Sallé a obtenu le prix du meilleur ouvrier de France en 1990 en tant que sculpteur praticien. Il a dans son atelier une multitude d’outils dont chacun a une fonction précise : « Contrairement à ce que l’on pense, il faut toujours tourner l’outil vers soi pour reconnaître le pas. » Il organise ainsi des stages de 3 à 4 personnes aussi bien pour le bois que pour la pierre. Il met à la disposition des stagiaires une panoplie complète d’outils. Les stagiaires démarrent par des motifs symétriques puis géométriques : « Chacun avance en fonction de son rythme et de sa dextérité. »
Nota Bene : plusieurs articles faisant référence à la statue et à son installation sur le site à Ploubazlanec ont été publiés dans différents numéros du Bulletin (notamment dans le N° 36 paru en juin 2017).
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