Le sculpteur Charly Sallé verra bientôt ses « Veuves de Paimpol » exposées aux regards et au vent de la mer.

terminaison des statues paimpolaises

Cliquez sur la photo pour accéder au journal Le Télégramme et l’article en question.

 

Serge Le Quéau, président de l’APLP, nous informe :

Logo Télégramme

Art. Le sculpteur Charly Sallé termine son monument aux Paimpolaises
12 mai 2016 / Roselyne Veissid /

Le sculpteur Charly Sallé verra bientôt ses « Veuves de Paimpol » exposées aux regards et au vent de la mer. Ce Briochin (installé à Plérin) est aussi l’auteur du buste de François Mitterrand…

Il y a un peu plus d’un an, ce n’était qu’un bloc de granit massif de forme cubique… Aujourd’hui, la forme s’est adoucie au regard : elle épouse les jolis galbes de Gaud et les rides de la grand-mère Moan… Mais sous le burin du sculpteur, la matière est toujours aussi ferme… « C’est du beau granit de Pleumeur-Bodou », indique Charly Sallé, en caressant tendrement la roche grenue. L’artiste plérinais voit venir la fin de son long tête-à-tête, si l’on peut dire puisqu’il s’agit d’un trio, avec l’oeuvre qui rendra hommage aux veuves de marins paimpolais du temps de la pêche « à Islande » et à l’écrivain Pierre Loti. « Fin mai, j’aurai terminé », espère-t-il. Charly Sallé reproduit et agrandit une maquette réalisée en 1932 par le sculpteur briochin Francis Renaud, à qui ce travail valut une médaille d’or au Salon des Artistes français. Mais le monument voulu alors par l’historien et maire de Paimpol Armand Dayot ne vit jamais le jour, et le projet tomba dans l’oubli. Jusqu’à la fondation en 2010 de l’association Pierre Loti, qui s’est démenée pour financer sa réalisation. Le monument à Loti sera en place à la mi-juillet

Le monument à Loti sera en place à la mi-juillet

L’oeuvre sera installée vers la mi-juillet, non pas sur les quais de Paimpol, comme prévu initialement, mais dans un lieu plus fort encore de symbolique, plus riche d’émotion pour ceux qui ont vécu, à travers l’ouvrage de Loti, l’épopée islandaise. Ce sera en principe à Ploubazlanec, non loin de la célèbre Croix des Veuves, sur un tertre face à la Manche où les femmes venaient guetter anxieusement le retour de leurs hommes… Charly Sallé, bientôt, pourra tourner la page. Ce ne sont pas les commandes qui lui manquent, pour le compte de collectivités et de particuliers. Il restaure des monuments publics, crée des fontaines, des stèles funéraires, des oeuvres originales qui viennent décorer d’élégants jardins… Le buste de François Mitterrand qui accueille les voyageurs à la sortie de la gare a été façonné de ses mains en 1996.

La vocation à l’âge de neuf ans

« Ce métier, je suis tombé dedans quand j’avais neuf ans », raconte-t-il. « Fasciné par ma mère, qui peignait, modelait et sculptait, j’ai dit :  » c’est ça que je veux faire ! « . J’étais pourtant un petit garçon débordant d’énergie, que l’on ne croyait pas capable de la concentration nécessaire à l’expression artistique ». Le petit Charly subtilise les cuillères à café familiales qu’il affûte pour en faire des gouges à sculpter le bois…

Une pédagogie exigeante mais joyeuse

À 20 ans, fort déjà d’une belle maîtrise, il rencontre un professeur de l’école Boulle qui le convainc de préparer un CAP. Engagé ensuite par une manufacture de meubles des Vosges, Charly passe quelques années à sculpter des feuilles d’acanthe et d’autres ornements. Mais bientôt, le tenaille l’envie du retour au pays. Le jeune homme épouse la petite-fille de l’ébéniste briochin Ernest David, qui met à sa disposition un coin d’atelier. Puis Charly Sallé, de plus en plus attiré par la pierre, se forme seul, par l’observation. « Le matériau est plus dur, mais l’approche des volumes est plus facile », assure-t-il. Aujourd’hui, dans son atelier de Plérin, devenu « un des meilleurs ouvriers de France », le sculpteur transmet à son tour son savoir-faire. Ses cours de sculpture sur bois, très appréciés, doivent leur succès à la pédagogie exigeante, mais joyeuse, de l’artiste. © Le Télégramme