Mon frère Yves, œuvre pionnière d’autofiction

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Mon frère Yves, œuvre pionnière d’autofiction

 

Les éditions Bleu autour ont la bonne idée de publier « Mon frères Yves » de Pierre Loti. Paru en 1883, antérieur au célèbre « Pêcheurs d’Islande », ce texte autobiographique est le plus breton des livres de Julien Viaud, vrai nom de Loti. Il suffit de lire sa description du Brest de la fin du XIXe siècle, mouillé de crachin et noyé d’alcool, pour en saisir la justesse. Et que dire de ses évocations de la mer et de la vie à bord, imprégnées de son expérience ? Odeurs, couleurs, bruits donnent à ce récit un charme puissant. D’autant plus séduisant que l’éditeur reproduit ici, une édition rare de 1927.
Le grand graveur Renefer y crée 136 bois somptueux, à travers lesquels il souhaite « sans artifice, sans truculence, exprimer en images sensibles, vivantes, l’âme du beau pays breton, le caractère de son peuple, la puissante immensité de la mer, la vie du marin ». C’est réussi. Comme cette édition a aussi proposé un appareil critique exceptionnel, coordonné par Bruno Vercier et Alain Quella-Villéger, auquel participe par exemple Fanch Postic, spécialiste breton de l’écrivain, on frôle l’accord parfait.

 « Mon frère Yves » de Pierre Loti, Bleu autour.