Ploubazlanec. Sur les traces des pêcheurs d’Islande

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Le moment d’histoire. À Ploubazlanec (Côtes-d’Armor) niche le « patrimoine islandais ». Des vestiges qui réveillent les campagnes de pêche d’antan que l’association Plaeraneg Gwechall met en lumière.

 

Bernard Le Rousseau et Nelly Souquet-Guyomard, de l’association Plaeraneg Gwechal.

Bernard Le Rousseau et Nelly Souquet-Guyomard, de l’association Plaeraneg Gwechal. | OUEST-FRANCE

 

« Ici, à Ploubazlanec, il y a toujours eu une forte concentration de marins. Pors Even, c’est un caillou. Dans le temps, les hommes, et aussi les femmes, n’avaient pas le choix : il fallait prendre la mer. »

L’histoire de pêche à Islande, Bernard Le Rousseau et Nelly Souquet-Guyomard, de l’association Plaeraneg Gwechall, pourraient en parler pendant des heures. « On est passionné car nous avons des liens avec cette histoire, insistent-ils. Ma grand-mère a perdu son frère, son père et grand-père, poursuit Nelly. Beaucoup de familles ont été touchées par cet épisode. Et puis c’est une incroyable aventure humaine. »

Une véritable épopée qui a marqué le territoire. Pour comprendre cette période, depuis des années l’association fait des recherches, épluche les archives, protège des objets. « Il y a encore des choses à découvrir, assure Bernard Le Rousseau. Mais je ne suis pas sûre que les descendants s’y intéressent. Nous avons eu la chance d’avoir des liens directs. Quand on entendant des récits de la pêche à Islande, on buvait les paroles. »

Sur les conditions en mer, sur l’évolution du matériel, sur la place des femmes, sur les naufrages… Les campagnes à Terre-Neuve entre 1510 et 1926 et à Islande entre 1852 à 1935 ont fait couler beaucoup d’encre.

Sur les traces des vestiges

 

Pour en savoir plus sur cette époque, une escale s’impose au centre de découverte maritime Milmarin, qui consacre une partie de son site à retracer cette histoire, avec l’aide des bénévoles de l’association. L’endroit propose également cette année un « circuit des Islandais ».

La visite débute tout près du site. Là, le Mur des disparus permet de prendre conscience du grand nombre de disparitions qu’ont suscité les campagnes. « Lorsqu’un marin périt en mer, les circonstances ne permettent pas toujours de lui donner une sépulture, rappelle Milmarin. À partir de 1859, le Mur des disparus en mer est devenu un lieu de recueillement pour les familles. »

Un peu plus loin, la chapelle de Perros-Hamon était à l’inverse un lieu d’espoir. Surnommé « chapelle des naufragés » par Pierre Loti, c’est ici que « les habitants venaient prier Notre-Dame-de-Perros pour que les marins reviennent sains et saufs de leurs campagnes. »

Pour comprendre l’attente que vivaient ceux restés à terre, un regard sur l’horizon depuis la Croix des veuves suffit. « À la période des retours, il était fréquent que les voiles des goélettes soient repérées en passant derrière Bréhat. La population accourait pour tenter de reconnaître les navires. »

De la Croix de Cornic à la chapelle de Perros-Hamon ; de Pors Even à la chapelle de la Trinité : le « circuit des Islandais » concocté par Milmarin permet un bond dans le temps. Pour accentuer le dépaysement, l’idéal est de faire la visite dans le sillage d’un guide. Une belle manière de découvrir les légendes locales et toutes les petites anecdotes qui viennent pimenter des faits historiques dont il est important de préserver une trace.

Ploubazlanec, Milmarin, 16, rue de la Résistance. Visite le lundi, mardi, mercredi, jeudi et dimanche, à 10 h, 10 h 30, 11 h, 11 h 30, 14 h, 14 h 30, 15 h, 15 h 30, 16 h, 16 h 30 et 17 h. Contact : tél. 02 96 55 49 34. Visite patrimoine les 4, 11 et 18 août (nombre de places limitées, réservation obligatoire).