À La Rochelle, l’association FAR sauve d’anciennes images amateur

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Créé il y a vingt ans, le Fonds audiovisuel de recherche de Charente-Maritime explique sa vocation dans une exposition itinérante.

  • Agnès Marroncle

À partir d’un négatif un peu fantomatique sur plaque de verre, quatre étapes de restauration numérique ont révélé avec netteté un voilier de pêche du début du XXe siècle échoué dans le port de La Rochelle. Cet exemple du travail du Fonds audiovisuel de recherche (FAR) est l’une des pièces présentées au sein de l’exposition dédiée aux 20 ans de cette association de Charente-Maritime.

« Cette petite expo itinérante (1) présente nos actions et quelques images de nos collections que nous aimons particulièrement, sur des thématiques comme la vie maritime, les guerres, la jeunesse », indique Candice Motet-Debert, 26 ans, l’une des quatre salariées du FAR.

L’association est née en 1999 de la volonté d’un Saintais, Claude Guillot, sidéré un jour par la vision d’un coffre de camionnette rempli de bobines de films en partance pour la déchetterie. Ces images qui risquaient être perdues pour toujours le décidèrent à créer le FAR avec quelques amis. Depuis, l’association collecte en Charente-Maritime des films et photos amateur, les numérise, les indexe et les valorise lors d’expositions thématiques.

Le charme des images amateur

Ses collections recèlent quelques trésors, comme ce film sur les obsèques nationales de Pierre Loti en 1923 qui avaient attiré 60 000 personnes à Rochefort. « Nous étions persuadés qu’il existait des actualités Pathé ou autre sur un tel événement, or France Info nous a demandé récemment ce document, faute d’en trouver trace ailleurs », raconte Maxim Prévot, administrateur du FAR. Il voit autant d’intérêt « dans la photo de son grand-père que nous apporte un particulier. Elle renseigne sur une époque, un lieu que l’on voit évoluer en le comparant à d’autres clichés. »

Royan et ses coquettes villas balnéaires d’avant le bombardement de 1945, l’île de Ré durant l’hiver 1954, la mer gelée comme une banquise, des événements culturels, politiques saisis par des amateurs, « cela donne souvent des images plus fraîches, des angles différents de ceux couverts par les professionnels », estime Candice Motet-Debert.

« Une richesse à ne pas laisser disparaître »

Le FAR fait partie du réseau Inedits-Europe qui réunit des associations animées par la même volonté de conserver les images amateur. Pour partager ce patrimoine, l’association met régulièrement en ligne sur les réseaux sociaux quelques images de ses collections qui comptent aujourd’hui plus de 1 000 heures de films et 70 000 photos, dont beaucoup doivent encore être indexées.

Une tâche sans fin qui suscite des débats passionnés. Faut-il ou non garder telle image ? Et quelle place donner dès à présent aux images d’aujourd’hui, ces vidéos amateur qui constituent le patrimoine historique de demain ? « Nous n’avons pas toutes les réponses, mais nous savons qu’il y a une richesse à ne pas laisser disparaître », avance Candice Motet-Debert.

(1) « Les 20 ans du FAR », jusqu’au 17 juin au centre culturel Le Pertuis à La Rochelle-Mireuil ; l’exposition sera ensuite présentée au cinéma Créa de Saint-Georges-de-Didonne jusqu’au 31 juillet. Renseignements : 05.46.34.92.78.

 
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