Le Président Yves La Prairie nous a quittés

6- Yves La Prairie

IN MEMORIAM

Yves La Prairie nous a quittés le 21 août. Il fut notre président pendant une quinzaine d’années durant lesquelles, grand ami de la famille Loti-Viaud, il sut donner à notre association une grande intimité avec la pensée de Pierre Loti, développant en particulier la visite des lieux qui l’ont inspiré en organisant de nombreux voyages sur les traces de l’écrivain.

Yves La Prairie mérite notre hommage et notre reconnaissance pour son engagement dans notre association car, lorsque l’on connait le poids des responsabilités qu’il a assumées, on ne peut qu’admirer sa disponibilité pour faire connaitre « le vrai visage de Pierre Loti ».

Yves La Prairie est un homme qui a compté dans le renouveau de la France du général De Gaulle dont il était un grand admirateur. Entré, à dix-sept ans, dans la marine aux heures les plus sombres de la deuxième guerre mondiale, assistant au sabordage de la Flotte à Toulon en 1942, il s’évade de France par l’Espagne, rallie Casablanca puis la France Libre et servira dans la marine pendant quinze ans. En 1957 il fut appelé à la quitter pour participer au développement du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), et cinq ans plus tard il devint conseiller technique auprès du ministre de la recherche puis, en 1967, il fut chargé de la création du Centre National d’Exploitation des Océans (CNEXO), le futur IFREMER dont il restera le directeur pendant onze années, portant notre pays aux premiers rangs de la recherche et des découvertes océanographiques.

Mais, pour Yves La Prairie, écrire était un besoin, et avant même de se retirer du CNEXO en 1978, il consacra de plus en plus de son temps à l’écriture et à la poésie. « Le nouvel homme et la mer » était publié en 1977. Il était entré à l’Académie de Marine en 1976 et il en fut le président en 1983 et 1984. Dès lors, sa bibliographie devint très importante tant en ouvrages dont on ne citera que quelques titres : « Comme la vague offerte », « les margelles du temps », « Ce siècle avait De Gaulle » …., qu’en chroniques, en particulier pour le Télégramme de Brest.

Son nom devint incontournable dans le monde des lettres comme il l’était dans celui des sciences. Sa courtoisie, accompagnée par le charme de Chantale son épouse rendait précieux les contacts qu’il savait ménager.

Vraiment, notre président d’honneur était un homme de qualité.

Jean-Pierre BEAUVOIS