A Ploubazlanec, près de Paimpol, Le socle de la célèbre Croix des Veuves, rebaptisée ainsi par Pierre Loti, est en très mauvais état. Des travaux sont envisagés.
16/09/2016 à 14:30 par Annick Guillemot
Le site de la croix des veuves, sur les falaises au-dessus de la chapelle de la Trinité, est sécurisé par des barrières depuis jeudi 8 septembre en raison de la dégradation de cette croix de granit qui a plus de 300 ans.
Les pierres du socle carré sont en train de se désolidariser, le ciment de jointement ayant totalement disparu avec le temps.
Ce sont quelques habitants de la commune qui ont donné l’alerte il y a une dizaine de jours.
Le côté ouest du socle qui ne se voit pas forcément si on ne fait pas le tour complet de la croix, est le plus abîmé.
« Nous avons immédiatement contacté la Drac, la direction des affaires culturelles de Bretagne et les services des monuments historiques pour avoir l’autorisation de refaire les travaux », explique le maire, Danielle Brézellec.
En mairie, on est donc en attente d’une visite de ces services qui devraient indiquer comment procéder aux travaux.
Via dolorosa
La croix est en effet inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques de 1930.
Le propriétaire du terrain va aussi être contacté mais c’est vraisemblablement la commune qui prendra en charge la réhabilitation de ce monument historique devenu, au fil des siècles, le symbole de l’histoire maritime de la commune et de l’épopée islandaise.
Jean-Pierre Floury rappelle : « Édifiée en 1714, cette croix de granit s‘appelle à l‘origine « Kroaz Pell » ou croix lointaine. Elle se trouve à l‘emplacement de l’ancienne chapelle dédiée à la Trinité et marque la dernière étape de la Via dolorosa, un chemin de croix conçu par l‘abbé Yves Cornic, recteur de Ploubazlanec. »
Pêcheur d’Islande
Érigée sur un promontoire face à la mer, cette croix en granit est composée d’un soubassement formé par un emmarchement à trois degrés, d’un socle et d’un haut fût monolithe sommé d’une croix terminale mutilée.
Le fût et le socle présentent sur chaque face une inscription en latin. La croix terminale est ornée d’une Vierge de pitié à l’ouest et de la Trinité à l’est.
C’est l’écrivain Pierre Loti qui donna le nom de « Croix des veuves » à l’édifice dans son livre « Pêcheur d’Islande ».
Beaucoup de femmes et mères de marins venaient, en effet, au XIXe siècle, guetter le retour des goélettes à cet endroit qui domine la baie de Paimpol.
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