Un bel hommage à Pierre Loti dessinateur
Le 14 octobre 2020, par Philippe Dufour
L’écrivain voyageur était l’invité d’honneur de cette vacation, présent à travers souvenirs, portraits et même un dessin de sa main. Il était en bonne compagnie, accompagné d’un certain Granet.
L’auteur de Fantôme d’Orient et de Madame Chrysanthème reprenait vie avec la dispersion de ce fonds resté dans sa descendance, et provenant de ses maisons de Rochefort et d’Hendaye. On commençait avec un Portrait de Julien Viaud (Pierre Loti enfant) (52,5 x 45 cm), pastel signé par sa sœur Marie Bon. De la même dessinatrice de talent, on pouvait aussi acquérir le Portrait de Samuel Viaud, le fils de Loti et de Blanche Franc de Ferrière (53 x 45 cm), autre pastel daté 1898. Le musée Pierre-Loti de Rochefort entrait en lice en préemptant ces deux œuvres pour 6 696 € et 2 480 €. On le sait, l’écrivain était aussi – et avant tout – officier de Marine ; sur les longs périples vers l’Orient, il a exercé lui aussi ses talents de dessinateur, comme en témoigne cette feuille des environs de 1886 représentant Deux gabiers (23 x 38 cm), saisie pour 26 040 €, toujours par le musée Pierre-Loti. Les deux marins seraient en fait Samuel et Daniel, deux héros de son roman Pêcheur d’Islande, balayant des oiseaux morts tombés sur le pont, une scène à laquelle Loti avait assisté. Ce dessin d’une grande sensualité est bien répertorié, et reproduit entre autres dans l’ouvrage Loti dessinateur d’Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier (éd. Bleu autour, 2019). Fasciné par le monde musulman, le romancier avait reconstitué dans sa maison de Rochefort une salle de mosquée ; c’est celle-ci que le peintre Gaston Boucart a saisie en 1905 sur une toile (55 x 46 cm), acquise 16 120 € par un collectionneur étranger. Et pour rester dans l’ambiance ottomane chère à Julien Viaud, on pouvait encore acheter 13 640 € une toile représentant La Mosquée du Sultan Selim (49 x 64,5 cm) à Constantinople, par Ahmet Ziya Akbulut. Quant à une autre célèbre institution, le musée Granet d’Aix-en-Provence, elle faisait l’acquisition d’une toile attribuée à… François-Marius Granet et nommée Le Perroquet vert-vert au couvent (61 x 73 cm), adopté en échange de 7 192 €.