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Comme dans la chanson de Cadet Roussel, Paimpol (Côtes-d’Armor) a trois chapelles. Aujourd’hui, c’est la chapelle de Kergrist, connue des lecteurs de Pierre Loti, qui dévoile ses secrets et ses richesses.
Descente de croix dans la chapelle Kergrist. | DR
En quittant Paimpol par la route intérieure vers Lézardrieux, à quelques mètres du panneau signalétique indiquant : Ville natale de mon frère Yves, roman de Pierre Loti, se dresse la chapelle de Kergrist.
Cette petite chapelle se trouvait sur une voie très ancienne descendant vers le Trieux, et date du VIIIe siècle. Elle fut fortement remaniée ensuite aux XVe et XVIe siècles. La chapelle fut diminuée en taille au cours des siècles, ce qui explique que dans le chœur, les deux superbes retables du mime, soient placés côte à côte comme l’explique Michel Lec’hvien, responsable du patrimoine religieux.
Vierge couchée et ex voto
« Dans les chapelles en général, les retables sont situés, l’un dans la nef et les autres de chaque côté, dans les transepts, mais ici, ces derniers ayant été supprimés, on retrouve les deux retables pratiquement l’un contre l’autre. Également adossée à eux, on peut admirer aussi une rare vierge couchée dans la position d’allaitement, dont on ne voit de Jésus que les cheveux noirs. C’est une œuvre rare car on n’en dénombre que trois identiques dans les Côtes-d’Armor. Sur l’un des retables, on voit également un très bel ex-voto représentant le bateau Notre Dame de Kergrist et qui est l’œuvre du capitaine Auguste Lepage en 1908. »
La chapelle abrite aussi quelques anecdotes. En 1918, une habitante du quartier mit une telle vigueur à sonner les cloches pour fêter la fin de la guerre, que la corde cassa. L’importante dernière restauration de la chapelle date de 1944 et fit suite à un mitraillage aérien qui endommagea fortement la toiture.
Statue de saint Nicomède, dans la chapelle de Kergrist | DR
Monument historique
Classé au titre des monuments historiques, un très beau groupe de personnages sculptés en bois du XVIe siècle représente la mise au tombeau.
« Une statue du XVIe siècle a fait l’objet d’une polémique car le personnage, tenant, dans la main droite des clous et des tenailles et, dans la main gauche, la couronne du christ, était censé représenter saint Eloi pour faire plaisir à un forgeron participant à la rénovation de la chapelle. En fait, il s’agit de la statue de saint Nicomède qui aurait procédé à la descente de croix de Jésus, ce qui explique les outils et la couronne d’épine. »
Visites de la chapelle : sur rendez-vous au tél. 02 86 20 85 80