Paimpol. Les noms des rues racontent la pêche à Islande

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De 1852 à 1935, de L’Occasion à La Glycine, 83 années de pêche à Islande ont marqué l’histoire de Paimpol. Les plaques des rues en gardent bien évidemment les traces.

 

Paimpol

Les noms des rues de Paimpol rappellent la période de la pêche à Islande qui a plus tué d’hommes dans le canton que les deux guerres mondiales réunies.

Rue Émile-Bonne (1861-1922)

Charpentier de marine, originaire de Boulogne, Emile Prosper Bonne, est venu travailler auprès du chantier naval Laboureur au Champ de Foire comme contremaître en 1895.

Bonne s’installe à son compte en 1899 à Poulafret en faisant l’acquisition de terrains privés auprès de la veuve Le Grand, avec l’aide de son frère Joseph, marié comme lui-même à l’une des deux sœurs Lesueur. Il fit ainsi prospérer en 1914, la société anonyme Bonne-Lesueur.

Il construisit un premier trois mâts en utilisant des outils modernes pour l’époque (scie à ruban, avec plateau inclinable pour les membrures).

Trois cent bateaux de pêche et de plaisance furent construits par les chantiers Bonne en 20 ans de carrière.

Frédéric Bonne (1897-1956), un de ses fils, fut maire de Paimpol. Sur le port, la Maison Bonne fut le siège de la Kommandantur pendant l’Occupation.

La rue Emile Bonne se trouve à Kerdreiz où étaient installés les chantiers navals.

Rue Théodore-Botrel (1868-1925)

Qui de Botrel ou de Paimpol a rendu l’autre célèbre ? Chansonnier français né à Dinan, il est l’auteur de la célèbre Paimpolaise et a assisté à plusieurs reprises au Pardon des Islandais.

La rue Théodore Botrel est à Ploubazlanec

Rue Alfred-de-Courcy (1816-1888)

Assureur maritime, il est le créateur d’une caisse de secours pour les veuves de marins et les orphelins.

La rue de Courcy relie le quai Morand à la rue des Huit-Patriotes.

Rue Henry-Fromal (1848 -1918)

Curé de Paimpol à partir de 1895, il s’opposa fermement à la municipalité, notamment celle de Jean Le Rochais à propos du Pardon des Islandais en 1904, refusant d’en changer la date pour complaire aux commerçants.

Il était souvent surnommé le vilain corbeau par les chroniqueurs du Journal de Paimpol, journal républicain s’il en fut.

« Un peu jupitérien », selon le mot de Mgr Kerlévéo, il s’opposa également aux Inventaires de 1905-1906. Il est à l’origine de la construction de l’église actuelle de 1910 à 1914.

La rue Fromal est située sur le côté de l’église.

Rue des Goélettes

Les goélettes étaient des bateaux à deux mâts qui transportaient les pêcheurs allant à la pêche à la morue en Islande. Il y eut, en 1895, jusqu’à 80 goélettes à tenter l’aventure.

Elles partaient en février et revenaient en septembre. Beaucoup d’entr’elles n’ont jamais revu Paimpol et plus de 2 000 marins sont morts en Islande.

Les pires années furent 1901 et 1905.

La rue des Goélettes mène du rond-point du Goëlo au quai Duguay-Trouin.

Quatre goélettes ont donné leur nom à des rues et promenades situées sur le Terre-Plein de Kerpalud : La Florentine, La Glycine (dernière goélette islandaise en 1935), L’Occasion (la première en 1852 qui sombra le 17 mai 1854 lors de sa deuxième campagne) et La Léopoldine (disparue en Islande en 1877 avec 22 hommes à bord)

La rue des Islandais – Grundarfjordür 1858

Elle abritait tous les cafés où les Islandais venaient raconter leurs campagnes et se faire enrôler pour partir.

Grundarfjordür est le nom de la ville islandaise jumelée avec Paimpol grâce à l’association Grunda. Pol créée en 2003.

C’est en 1858 que, pour la première fois, des Paimpolais ont débarqué dans ce petit port islandais à bord du sloop Clémentine.

La rue des Islandais quitte le quai Morand vers la rue des Huit-Patriotes.

Rue François Le Louarn (1887-1970)

Il était le capitaine de la goélette La Glycine qui fut la dernière goélette islandaise. François Le Louarn, Plouézécain, avait quitté le bord en 1934 pour partir à la grande pêche en Normandie.

La rue François Le Louarn marque la séparation entre Plouézec et Paimpol. Elle existe dans les deux communes qui en ont chacune un côté.

Rue Yves-Le-Roux (1884-1989).

Né à Plouézec, il fut l’un des derniers Pêcheurs d’Islande. Surnommé Tonton Yves, il a notamment survécu au naufrage de la Goëlette L’Aurore le 21 février 1912 en Islande. Il a rédigé ses mémoires sous le titre Souvenirs d’Islande et reçu, à son domicile de Kérity en 1983, Vigdis Finnbogadottir, présidente de la République d’Islande.

La rue Yves-Le-Roux est située au bourg de Kérity.

Rue et Quai Loti (1850 – 1923)

Julien Viaud, dit Pierre Loti, personnage extravagant, compte tellement dans la vie paimpolaise qu’il a un quai et une rue à son nom. Officier de marine et écrivain, il est l’auteur de Pêcheur d’Islande et Mon Frère Yves.

Il a créé, en 1914, l’Œuvre de la Bouchée de Pain pour venir en aide aux familles d’Islandais nécessiteuses.

Quai Morand (1806-1860)

C’est l’inventeur de la Pêche en Islande en 1852 avec un brick-goëlette : L’Occasion. La campagne suivante, il arme trois goélettes : L’Occasion (qui fait naufrage le 17 mai 1854), L’Abeille et L’Argus. Il est enterré au cimetière de Lanvignec.

Son père, Louis, avait acheté une partie de l’Abbaye de Beauport comme Bien National en 1797.

Le Quai Morand part de la place de la République vers le Quai Loti.

Rue Ange Offret (1858-1917)

Né et décédé à Paimpol, Ange Offret était cordonnier et confectionnait des sabots-bottes pour la pêche en Islande dans son échoppe de la rue de Ploubazlanec.

Il est surtout connu comme barde et pour les chansons qu’il a écrites sur la période de l’Islande. Les plus connues sont Le Mousse Paimpolais, Les oiseaux de Paimpol, Le Cidre de Paimpol, Les Noces Paimpolaises, Sous le Ciel de la Bretagne et Job et Fanchon.

La rue Ange-Offret quitte la rue de Poulgoïc qui mène à Ploubazlanec vers la rue de Kerdinan

Chemin des Terre-Neuvas

Il faut aussi rendre justice aux Terre-Neuvas car beaucoup de Paimpolais ont pratiqué la pêche à Terre-Neuve au large du Groënland et du Canada. La période principale de cette pêche est le XVIIIe mais on trouve déjà des Terre-Neuvas au XVe. Ce qui a fait dire que les marins bretons ont sans doute découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb.

Le chemin des Terre-Neuvas conduit au cimetière de Kérity.

https://actu.fr/bretagne/paimpol_22162/paimpol-noms-rue-racontent-peche-islande_18259231.html

 

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