Quand les écrivains et les photographes se retrouvaient à ConstantIstanbul : la ville

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Photo : Photographe non identifié

Ville Istanbul
Photo : Photographe non identifié
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Avant-propos

Byzantion, Augusta Antonia, Nea Roma, Constantinople, Istanbul, quelle ville peut s’enorgueillir d’autant de noms, de convoitises, de passions, de mystères et d’attraction que cette cité, exception des exceptions, unique, à cheval sur deux continents.

Depuis 2700 ans, des quelques colons venus de Mégare et d’Argos qui accostèrent sur la pointe de la Corne d’Or aux plus de 16 millions d’habitants d’aujourd’hui, aucun homme n’est resté insensible à ce lieu si souvent sublimé et si souvent martyrisé.

Qu’ils soient passés ou s’y soient installés, ils racontèrent la ville… leur ville, image après image, mot après mot.

En nous offrant la Photographie et le Romantisme, le XIXème siècle nous permit de capturer « le strict reflet de la réalité » tout en sublimant le rêve et l’exaltation.

C’est à cette fusion entre l’œil et la plume que nous vous invitons pour découvrir ConstantIstanbul.

Présentation du projet « ConstantIstanbul, l’oeil et la plume » 

Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants.

Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?

En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.

Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les « écrivains-voyageurs » du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.

Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.

Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.

 

Jacques Périn constantistanbul turquie istanbul

C’est une ville si compliquée ! Le Bosphore, la Marmara, la Corne d’Or, la rive d’Europe et la rive d’Asie, Péra, Galata, Stamboul, Scutari, tout cela c’est Constantinople. Marcelle Tinayre

 

Qui n’a pas vu Constantinople éprouve devant cette ville un enthousiasme, un étonnement, une admiration que rien ne peut égaler, quelle que soit d’ailleurs sur l’âme l’impression des nombreuses descriptions qui en disent les grandeurs. César Vimercati

 

Cette cité est, comme autrefois, le sceau mystérieux et sublime qui unit l’Europe à l’Asie. Si son aspect extérieur est le plus beau du monde, on peut critiquer, comme l’ont fait tant de voyageurs, la pauvreté de certains quartiers et la malpropreté de beaucoup d’autres.
Constantinople semble une décoration de théâtre, qu’il faut regarder de la salle sans en visiter les coulisses… Rien, dans tous les cas, ne peut peindre les efforts que font les Turcs pour mettre aujourd’hui leur capitale au niveau de tous les progrès européens. Gérard de Nerval

 

Rien n’est plus beau comme le premier aspect de la capitale musulmane à cette distance de trois lieues. Dégagée des brouillards et de la fumée qui enveloppe généralement les grandes cités de l’Europe, elle se détache en silhouettes admirablement nettes et visibles que, bientôt, nous allons admirer de plus près. Marie-Caroline Durand de Fontmagne

 

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Photographe non identifié

 

Bâtie en amphithéâtre sur sept collines, dont la plus élevée n’a que deux cents pieds, Constantinople semble vouloir vous éblouir tout d’abord, en étalant aux yeux tous ses monuments… Marie-Caroline Durand de Fontmagne

 

Quand on approche de Constantinople, le spectacle dépasse en splendeur tout ce qu’on a imaginé. C’est alors qu’on comprend l’enthousiasme des poètes orientaux : la cité s’avance dans la mer et les flots ne baignent que ses genoux… Semblable à une femme aussi belle que la lune, elle porte une ceinture de murailles… Personne ne voudrait quitter Stamboul, même pour le Paradis… Marie-Caroline Durand de Fontmagne

 

Quant à la vue de Stamboul et de la Corne d’Or, quel enchantement ! Baignée par cette matinée d’août… la Corne d’Or s’étendait devant nous, couverte d’embarcations, de petites voiles, avec son eau qui semblait remplie de paillettes d’or. Gabriel de La Rochefoucauld

 

C’est au-delà du pont de Galata, sur la rive méridionale de la Corne d’Or, qu’il faut chercher surtout les enchantements du regard, la caresse des tons chauds et dorés, la complication des lignes, et ce hérissement de silhouettes aiguës qui font ressembler Stamboul à quelques villes fantastiques, dentelées par une innombrable variété d’aiguilles et de clochetons. On a tout dit sur les minarets. Il est bien vrai qu’ils contribuent, pour une bonne part, grâce aux sveltesses de leurs tiges et aux fantaisies de leurs balcons ouvragés, à cet aspect féérique et imprévu. Gaston Deschamps

 

En plein ciel clair, pointent des minarets aussi aigus que des lances, montent des dômes et des dômes, qui s’étagent les uns sur les autres comme des pyramides de cloches de pierre… Pierre Loti

 

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Photographes Sebah & Joaillier

 

C’est là que Dieu et l’homme, la nature et l’art, ont placé ou créé de concert le point de vue le plus merveilleux que le regard humain puisse contempler sur la terre. Alphonse de Lamartine

 

Ces merveilles ont besoin, comme les décorations de théâtre, d’éclairage et de perspective ; quand on approche, le prestige s’évanouit, les palais ne sont plus que des baraques vermoulues, les minarets que des piliers blanchis à la chaux ; les rues étroites, montueuses, infectes, n’ont aucun caractère ; mais qu’importe. Théophile Gautier

 

Sa vue est si étrangement belle que l’on doute de sa réalité. On croirait avoir devant soi une de ces toiles d’opéra faites pour la décoration de quelque féerie d’Orient… L’eau argentée de la Corne d’Or reflète ces splendeurs dans son miroir tremblant, et ajoute encore à la magie du spectacle ; des vaisseaux à l’ancre, des barques turques carguant leurs voiles ouvertes comme des ailes d’oiseaux. Théophile Gautier

 

Les rues étroites, montueuses, infectes, n’ont aucun caractère; mais qu’importe, si cet assemblage incohérent de maisons, de mosquées et d’arbres colorés par la palette du soleil, produit un effet admirable entre le ciel et la mer. Théophile Gautier

 

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Photographie attribuée aux photographes Gülmez frères

 

Nous vous proposons avec « ConstantIstanbul, l’oeil et la plume », une publication bi-mensuelle. Rendez-vous le 10 novembre pour un prochain chapitre… 

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