«Il n’y aura pas de tournée ! » vient de déclarer Serge Lama d’un ton péremptoire dans Le Parisien. Le chanteur de 78 ans n’y est pas allé par quatre chemins pour annoncer qu’il n’envisageait pas de remonter sur scène pour le moment. Mais ce n’est pas de gaieté de cœur que le septuagénaire a dû prendre cette décision.

Il ne semblait d’ailleurs pas avoir d’autre choix au vu de son terrible état de santé, comme s’il s’agissait presque d’une question de vie ou de mort. « Ce n’est pas que je n’ai pas envie mais j’ai peur », a-t-il avoué en évoquant cette tournée d’adieu qui ne se fera malheureusement pas. Peur, oui, mais de quoi ? De rendre l’âme après un ultime récital comme Molière qui s’était éteint quelques heures après une représentation du Malade imaginaire ? Atteint de tuberculose et souffrant affreusement, Jean-Baptiste Poquelin n’en avait fait qu’à sa tête, alors que sa femme, la comédienne Armande Béjart, avait pourtant insisté pour que le dramaturge si entêté annule le spectacle.

Serait-il réellement « malade » comme il l’a si souvent chanté tout au long de sa carrière avec tellement d’émotion ? Aurait-il, par malchance, contracté ce maudit virus qui bouleverse nos vies depuis plus d’un an déjà ? Fort heureusement, non ! Car, pour ne prendre aucun risque, Serge a carrément choisi de se retirer du monde. « Je ne sors plus beaucoup. Le Covid a fait de nous des bunkérisés. J’ai eu beaucoup d’amis atteints et Luana a pris une telle peur, vu mon âge, qu’elle a tout fermé. »

Par mesure de précaution donc, l’artiste, qui vient de sortir un ouvrage consacré à la peinture, une de ses immenses passions, intitulé Ma vie, mes plus grandes chansons illustrées par mes peintres préférés (éd. Beaux-Arts) vit en reclus entouré de tous ses livres fétiches. « Je pense, j’écris, je finis le dernier Modiano, je relis Pierre Loti », a confié ce contemplatif qui s’est volontairement assigné à résidence.

Mais alors, s’il ne s’agit pas du coronavirus, quelle peut donc bien être cette pathologie qui lui provoque des pertes d’équilibre au point de chuter fréquemment ? Comment ne pas envisager le pire lorsque l’on sait que certaines affections peuvent occasionner des vertiges et des difficultés motrices ?

Le visage émacié et le dos voûté, Serge est en effet apparu très amaigri dans C à vous sur France 5, le 13 octobre dernier.

Serait-ce parce qu’il ne pourrait plus remonter sur scène qu’il aurait cru bon révéler ce soir-là la vérité sur ce mal mystérieux ? « La souffrance ne m’a jamais quitté, elle est pire aujourd’hui », a-t-il tout d’abord expliqué à Anne-Élisabeth Lemoine. Le pire, c’est que ses douleurs quotidiennes ne datent pas d’hier. Ce martyre, que Serge endure avec courage depuis l’âge de 22 ans, résulte en effet des séquelles de l’effroyable accident de voiture survenu en 1965.

Il y avait, par miracle, survécu, contrairement à sa fiancée de l’époque, Liliane Benelli… « Je suis trop fragile : ma jambe gauche, c’est de pire en pire, et la droite porte mon corps depuis l’accident, il y a cinquante-six ans. Une tournée, ça serait le combat de trop », a-t-il concédé, même s’il n’exclut pas une « soirée d’adieux à l’Olympia ».

Serge le magnifique, sentant le crépuscule de sa vie approcher et ses forces diminuer, aurait-il choisi de renoncer ? Espérons qu’il n’en est rien…