Juillet 2025
À Melgven, une balade sur les pas de l’écrivain Pierre Loti à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle jeudi 17 juillet
Jeudi 17 juillet, Monique Talec, historienne locale au sein de l’association Histoire et Patrimoine du Pays de Rosporden, invite les visiteurs à marcher dans les pas de Pierre Loti du côté de la chapelle de Bonne-Nouvelle, à Melgven. « L’écrivain tenait à se rendre au pardon de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle quand il n’était pas en mer. Un pardon fréquenté par les marins de la côte à l’époque et qu’il décrit dans « Mon frère Yves ». Il se fit même tailler un habit Melenig à cette occasion. Sur ses pas, nous visiterons la chapelle puis nous partirons par les chemins qu’il parcourait avec délices, c’était un grand marcheur, jusqu’au manoir de Coat-Canton avant de revenir à la chapelle », résume l’historienne.
Pratique
Balade jeudi 17 juillet, départ à 16 h 30 de la chapelle de Bonne-Nouvelle à Melgven. Gratuit.
♦ A Rochefort, le palais des mille et une nuits de Pierre Loti | Les Echos
A Rochefort, le palais des mille et une nuits de Pierre Loti
Fermée pendant douze ans, la maison natale de cet écrivain, voyageur et collectionneur impénitent a ouvert ses portes à Rochefort-sur-Mer. Une demeure devenue le témoignage extravagant de ses envies d’ailleurs.
♦ Rochefort. Maison Pierre Loti : déjà 11 000 billets vendus
Rochefort. Maison Pierre Loti : déjà 11 000 billets vendus
Pays Rochefortais. Rochefort. La maison de l’écrivain est prise d’assaut par les réservations. Il faut compter deux mois d’attente.
Fermée depuis 2013, la maison de Pierre Loti, restaurée intégralement, attire inévitablement la curiosité. Ainsi, depuis sa réouverture, le 10 juin dernier, les demandes de réservations n’ont cessé. Au 12 juillet, la Ville de Rochefort annonce que « 11 000 billets ont déjà été vendus portant le délai d’attente des visites à deux mois ».
Ce sont d’abord les Français qui se pressent pour visiter les lieux avec des Charentais-Maritimes bien sûr mais aussi d’autres départements : Gironde, Paris, Deux-Sèvres. Les visiteurs étrangers ne sont pas en reste avec des demandes de visites issues du Royaume-Uni, du Canada, de Belgique, des États-Unis, de Suisse, d’Allemagne, de Turquie d’Espagne, d’Italie ou encore des Pays-Bas.
Pour réserver votre visite (16,50 euros en tarif plein), rendez-vous sur le site : www.maisondepierreloti.fr.
♦ Rochefort : les Noctambulations, promesse d’une soirée dans la vie de Pierre Loti
Rochefort : les Noctambulations, promesse d’une soirée dans la vie de Pierre Loti

Chaque mardi soir, Rochefort océan propose aux visiteurs de se plonger dans la vie de Pierre Loti à travers quatre lieux qu’il a fréquenté. Une escapade mêlant explication historique et théâtre
« Toute une vie de voyage et le voyage de toute une vie », c’est la promesse de la noctambulation Loti, bas les masques, qui a lieu tous les mardis du mois de juillet à Rochefort. À travers quatre lieux de la ville, on y retrace la vie de Pierre Loti, personnage clé de Rochefort, mais aussi l’histoire de ces endroits. Une visite guidée remplie d’Histoire, mais aussi de légendes, avec la participation de trois acteurs de la compagnie de théâtre Bouche d’Or. Ils accompagnent l’analyse historique de Maryse Vila-Cornellas en interprétant des textes tirés des livres de Pierre Loti.
L’histoire d’un destin
Tout commence au collège Pierre Loti. Ici, il n’est pas encore question de Loti, mais de Julien Viaud, jeune garçon issu d’une famille bourgeoise de la ville, qui intègre le collège afin de préparer les concours de l’administration française. Alors qu’il s’était détourné de toute carrière dans la Marine, c’est la débâcle de son père et la ruine de la famille qui l’y ramèneront. [...]
Rochefort. Loti met bas les masques aux Noctambulations
Rochefort. Loti met bas les masques aux Noctambulations
Rochefort et alentours. Les mardis 15, 22 et 29 juillet à 21h, partez sur les traces de Pierre Loti avec la guide-conférencière Maryse Vila-Cornellas.
Les mardis 15, 22 et 29 juillet à 21h, la guide-conférencière Maryse Vila-Cornellas fera découvrir Loti tour à tour enfant, mondain, marin et costumé. Un Loti écrivain-voyageur aux multiples facettes en somme. La visite passera par les lieux qu’il a parcourus enfant ou adolescent mais évoquera aussi ses escales à Rochefort, son port d’attache où il aimait revenir.
Visites nocturnes et théâtralisées
Intitulées Loti, bas les masques, ces trois visites nocturnes et théâtralisées mêlent patrimoine et spectacle vivant. Elles s’effectueront en compagnie des comédiens et musicien du Théâtre Bouche d’Or. Les lieux parcourus seront le théâtre de la Coupe d’Or et le potager du Roi. Ces visites sont réalisées avec le concours du Collège Pierre Loti, du théâtre de la Coupe d’Or et du Temple de Rochefort.
Une animation qui fait écho à la réouverture de sa maison natale, le 10 juin dernier, après douze ans de travaux. Les réservations pour les visites guidées rencontrent un franc succès.
Rendez-vous devant le collège Pierre Loti, rue Audry de Puyravault à 21 heures. Durée 1h30 ; tarifs : 11,50 €, 9.50 € (réduit, Carte Privilège). Gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements et réservations obligatoires : hebre.ville-rochefort.fr
♦ La maison aux milles mirages de Pierre Loti
La maison aux milles mirages de Pierre Loti
Fadwa Miadi

Après des années de travaux, la maison de l’écrivain Pierre Loti, amoureux de l’Orient, rouvre ses portes cet été à Rochefort, sa ville natale. Photo de « la mosquée » © Julie Limont
Derrière sa façade sobre, typique de Rochefort, rien ne laisse présager les trésors que recèle la demeure de Pierre Loti. Cet écrivain-voyageur et officier de marine s’y est inventé un ailleurs à domicile. Cap sur l’un des plus extravagants monuments historiques de France, qui vient de rouvrir ses portes après de longs et dispendieux travaux de restauration.

Il se maquillait les yeux de khôl et posait volontiers vêtu en tenue de bédouin. Il a transformé sa maison familiale en un labyrinthe d’univers exotiques : pagode japonaise, salon turc, chambre arabe… De chacun de ses séjours lointains, Pierre Loti revenait avec une idée de roman en tête et des centaines de kilos d’objets dans sa soute.


Symbole le plus abouti de ce fantasme orientaliste, une pièce concentre à elle seule l’ambition démesurée de cet orient rêvé. C’est aussi la plus célèbre et la plus photographiée. Surnommée la mosquée, elle en est l’indétrônable point d’orgue. Même si l’on aperçoit depuis son unique fenêtre un minaret couronné d’un croissant de lune, cette salle n’a jamais servi de lieu de prière. Il ne faut pas non plus se laisser tromper par la présence d’un mihrab. Pour Loti, il s’agit avant tout de créer un décor propice aux voyages immobiles.
Aménagé entre 1895 et 1897, cet espace s’inspire des riches palais de Damas. Le plafond en bois de peuplier, provenant d’une maison syrienne, a nécessité une coûteuse restauration – 400 000 euros – après avoir été dévoré par les xylophages.


Les boiseries, elles aussi syriennes, dialoguent avec deux vitraux somptueux, reconstitués par Florent Boissary, Meilleur Ouvrier de France formé à Casablanca. Quant aux mille et un zelliges, ils viennent d’Iznik, en Turquie, mais aussi d’Espagne, du Maroc et d’Algérie : une mosaïque éclectique où l’émerveillement esthétique prime sur la rigueur historique.
Pour parfaire cette mise en scène, Loti demandait à l’un de ses domestiques d’imiter l’appel à la prière lorsqu’il recevait dans ce lieu réservé à quelques happy few. On y trouve également une copie de la stèle d’Azyadé, une jeune femme rencontrée à Istanbul, qui inspira son roman éponyme.

Attenante, la chambre arabe, offre un contraste saisissant avec la somptuosité de la « mosquée ». Inspirée des tentes bédouines découvertes lors de ses séjours en Afrique du Nord, Loti en a recréé une version sublimée aménagée dans une maison bourgeoise. Au plafond, des palmes séchées suspendues évoquent les oasis tandis qu’une ouverture percée dans le toit lui permettait de dormir en contemplant le ciel étoilé à l’instar des nomades du désert.


Mais c’est le salon turc qui révèle le mieux les tensions intérieures de Pierre Loti. Il y travailla pendant près de dix-sept ans, de 1877 à 1894, sans jamais en être pleinement satisfait. Retrouver l’émotion éprouvée lors de son premier séjour en Turquie relève d’une quête impossible. Plus il multipliait les détails, plus le salon perdait de son essence ottomane.
L’ambiance finale s’approche davantage d’un style hispano-mauresque, avec un plafond à moqarnas inspiré de l’Alhambra de Grenade. Il semblerait d’ailleurs que cet élément ainsi que les plâtres ornementaux auraient été réalisés par des artisans marocains. Aux murs, de précieuses armes orientales, des cadeaux princiers, sont exposées dont un sabre dit « nimcha » offert par le roi Hassan Ier du Maroc.


Continuer à voyager, même une fois de retour dans son port d’attache, Rochefort, telle était l’ambition de Pierre Loti avec cette maison dont on franchit les pièces comme on franchit les frontières de contrées imaginaires. Ses mises en scène en disent davantage sur lui que sur les territoires traversés.
L’écrivain Maati Kabbal suggère dans Dans l’intimité coloniale de Fès, que c’est peut-être moins l’Orient réel que son reflet déformé qui habite les murs de Loti… Ce qui n’enlève rien à la fascination qu’exerce ce lieu, véritable invitation au voyage, digne de tous les détours.
♦ Vacances en Charente-Maritime : l’incroyable maison de Pierre Loti rouvre ses portes
Vacances en Charente-Maritime : l’incroyable maison de Pierre Loti rouvre ses portes

Les yeux rivés sur la façade, le maire de Rochefort s’extasie. « La vue depuis le jardin est très belle. On ne peut pas lever la tête sans voir ce bijou ! Comme nous, je pense que les visiteurs vont être heureux », augurait Hervé Blanché mi-mai, quelques semaines avant la réouverture de la maison natale de Pierre Loti. Fermé en 2012 pour un chantier de restauration hors-norme, le site a pu rouvrir ses portes au public le 10 juin. Cette demeure possède encore le mobilier et ses collections d’origine. Elle frappe par son originalité.

Pierre Loti – de son vrai nom Julien Viaud – est né à Rochefort le 14 janvier 1850. Considéré comme « l’homme aux mille visages », il intègre la marine avant ses 20 ans. Il sillonne les mers et océans du globe, prend goût à l’ailleurs. Puis il embrasse sa carrière d’écrivain, le conduisant à devenir une figure de proue de l’exotisme littéraire. Son premier roman, « Aziyadé », est publié en 1879. Au total, 61 livres sont signés de sa plume, dont « Pêcheur d’Islande » ou « Ramuntcho », pour ne citer que les plus connus.
Un écrin de souvenirs
Très populaire à l’époque, il devient académicien en 1891, tout en poursuivant son parcours d’officier. Durant ses permissions, il s’évertue à transformer sa demeure rochefortaise en écrin de ses souvenirs de voyage. Comme autant d’évocations, les pièces se métamorphosent en univers distincts : chambres chinoise, turque et arabe ; mosquée, salles Renaissance et gothique, etc. Les décors sont travaillés avec minutie, enrichis par une impressionnante collection d’objets (sculptures, tapis, armes, étoffes, etc.). Une manière pour celui dont la devise est « mon mal j’enchante » de se déplacer dans l’espace ou dans le temps.

« J’ai la nostalgie d’ici et d’ailleurs ; je voudrais vivre là-bas et ici. Je sens fuir, fuir, la vie trop rapide », écrivait-il, ce qui résume bien l’esprit de la demeure. « Pierre Loti était obsédé par l’idée de la mort, avait un dégoût de la décrépitude. Il se maquillait, faisait du sport… Il avait aussi une peur absolue du néant et amassait beaucoup d’objets », explique Claude Stefani, le conservateur des musées municipaux. Son étonnante maison, théâtre de grandes fêtes, est le reflet de sa personnalité complexe, à la fois excentrique et torturée.
♦ Festival Livre et Mer : la sélection pour le prix du Beau Livre annoncée
Festival Livre et Mer : la sélection pour le prix du Beau Livre annoncée
Sept ouvrages se disputeront le prix du Beau Livre décerné par la Ville de Concarneau (Finistère) en novembre 2025. Des multiples vies de l’officier et écrivain Pierre Loti aux récits d’explorations de l’Antarctique, la sélection de grands livres illustrée est variée.
Le jury du prix du Beau Livre de la Ville de Concarneau (Finistère) a de la lecture pour tout l’été ! Le prix, qui sera décerné début novembre 2025 à l’occasion du festival Livre et Mer, récompense un livre illustré sur une thématique maritime. Sept ouvrages ont été pré-sélectionnés par l’association du festival. « Ils traitent aussi bien des métiers de la mer que de missions d’exploration en Antarctique ou de la vie de l’écrivain et officier de marine Pierre Loti », présente Gilbert Le Bras, en charge de la sélection.
Incertitude levée
« Le festival se tiendra du 8 au 11 novembre sous chapiteau sur le quai Carnot », indique Jacques Campion, levant l’incertitude qui persistait depuis la fermeture du Centre des Arts et de la Culture (CAC). « Une aide financière va être apportée par la Ville pour que l’évènement puisse avoir lieu. »
Les membres du jury se réuniront le 20 septembre pour désigner le lauréat, qui recevra un prix remis par la Ville – lors des éditions précédentes, il s’agissait d’une œuvre d’un artiste local.
♦ Saint-Porchaire : la maison de Marie Bon, sœur de Pierre Loti, s’anime cet été
Saint-Porchaire : la maison de Marie Bon, sœur de Pierre Loti, s’anime cet été

La maison de Marie Bon, située 96 rue nationale, propose des visites libres et théâtralisées tout au long de l’été
C’est dans la maison de sa sœur aînée de 19 ans, Marie, que le futur grand voyageur, officier de marine, rêveur et poète dans l’âme aurait trouvé sa sensibilité.
Une évasion de vacances et d’échanges pour le jeune Julien Viaud, futur Pierre Loti. Cette maison emblématique, située au centre du village au 96 rue nationale à Saint-Porchaire, va être ouverte et s’animer tout au long de cet été.
À l’initiative de la Communauté de communes Cœur de Saintonge, la maison va s’animer avec des visites théâtralisées, en plus des visites libres. Le programme : découverte de la médecine navale au XIXe siècle avec Karine De Trazegnies D’Ittre, dimanche 13 et 20 juillet à 15 heures. Tarif : 120 € pour les adultes et 6 € de 6 à 16 ans.
Lundi 28 juillet, 4 août et mercredi 22 octobre à 14 h 30, 16 heures et 17 h 15, Stéphanie Roumegoux livrera des anecdotes tirées de la correspondance entre Pierre Loti et sa sœur Marie. Tarifs : 9,50 € pour les adultes et 4,50 € de 8 à 16 ans.
♦ À la découverte de Pierre Loti
À la découverte de Pierre Loti
Culture. Histoire. Mercredi 16 juillet, l’association Raises et venelles du Bois-Plage propose une conférence sur Pierre Loti.
Mercredi 16 juillet, la salle des Oyats au Bois-Plage-en-Ré accueillera une soirée placée sous le signe du patrimoine et de la mer, portée par l’association Raises et venelles du Bois-Plage. Une double rencontre à ne pas manquer pour les amoureux de l’histoire…
♦ À Rosporden, marchez sur les pas de Pierre Loti ! | Le Télégramme
À Rosporden, marchez sur les pas de Pierre Loti !
Dans le cadre des Estivales, l’association Histoire et Patrimoine du Pays de Rosporden propose de marcher, jeudi 10 juillet, dans les pas de Pierre Loti. C’est à partir de 1878 que l’écrivain, officier de marine et académicien, a fréquenté Rosporden. Son ami, Pierre Le Cor s’y est marié à une Rospordinoise, Marie-Anne Le Doeuff. Ils auront un fils, Julien, baptisé dans l’église paroissiale et dont Pierre Loti est le parrain. « Ce sont des évènements que raconte l’écrivain dans son roman Mon frère Yves. Cette balade estivale permettra de découvrir les lieux décrits par Loti : la vieille église, les étangs, le chemin de fer et enfin la maison de Pierre et Marie-Anne, où l’écrivain a sa chambre », souligne Monique Talec, historienne locale au sein de l’association.
Pratique
Départ à 16 h 30 du parvis de la mairie pour environ 2 h de balade, prévoir des chaussures de marche. Gratuit.
♦ Rochefort en Charente-Maritime : visite chez Pierre Loti, l’écrivain voyageur – L’Humanité
Rochefort en Charente-Maritime : visite chez Pierre Loti, l’écrivain voyageur
Fermée au public depuis 2012, la maison de l’écrivain Pierre Loti vient de rouvrir ses portes. L’occasion rêvée de partir en voyage, sans quitter la jolie petite ville de Rochefort.

© Julie Limont-Ville de Rochefort
Après une fermeture de plus d’une décennie et un long chantier de restauration qui aura duré six ans, rassemblant dans la vieille bâtisse 34 corps de métier, voilà donc la demeure familiale où vécut à Rochefort celui que l’on appelle ici « l’écrivain voyageur ». Troisième enfant de Théodore et Nadine Viaud, Julien Viaud naît en 1850. Dès son plus jeune âge, il fait preuve de curiosité, d’inventivité et de talents artistiques multiples. Il dessine, écrit, construit des petits musées rassemblant des objets qui l’intéressent ou qu’il affectionne, créant ainsi un univers bien à lui.
Reçu à 17 ans à la prestigieuse École navale qui forme les officiers de la marine, il va voyager et trouver, dans ses voyages au long cours sur toutes les mers du globe, l’inspiration pour ses récits. Le premier, Aziyadé, est publié en 1879, sans nom d’auteur. Viennent ensuite le Roman d’un spahi (1881), Mon frère Yves (1883), puis Pêcheur d’Islande (1886) qui, eux, sont signés Pierre Loti. Le succès est immédiat. Loti est élu à l’Académie française en 1891, face à un certain Émile Zola.
La visite débute dans la salle gothique, hommage de l’écrivain à la période médiévale qu’il appréciait. Loti y organise, le 12 avril 1888, une fête d’un autre temps comme il en avait le secret. Une trentaine de personnes qui avaient au préalable reçu une invitation rédigée en vieux français vont, ce soir-là, participer en costumes au festin de Louis XI. Pièce après pièce, les ambiances se succèdent sans transition. Parmi les salles phares, nous nous arrêtons dans celle représentant une mosquée, dont le plafond ouvragé a été sauvé d’extrême justesse. Une grande niche ornée de céramiques bleues est tournée vers la Kaaba, édifice sacré de La Mecque, lieu saint de l’islam.
Une expérience plus immersive
La surprise est partout dès que l’on passe le pas d’une pièce pour entrer dans une autre. Des couleurs, des ambiances. Du très beau, partout, car Loti savait de quoi il parlait et connaissait très précisément ces atmosphères lointaines si étranges dont il voulait faire son intimité.
La salle chinoise, disparue dans un incendie, est aujourd’hui restaurée à l’identique. Tel un théâtre d’enfant, la grande salle rouge resplendit de nouveau et nous transporte bien loin de là, aux confins du Yang-Tsé-Kiang, long fleuve qui sillonne la Chine, loin, très loin vers l’Orient mystérieux.
Le parcours de la visite a été entièrement repensé pour offrir une expérience plus immersive : la pagode japonaise, la salle chinoise que nous venons de traverser, le salon turc. Plusieurs pièces, jusqu’alors inaccessibles, sont désormais ouvertes au public. C’est le cas d’un espace plus intime, la chambre océanienne, que Loti ne montrait pas à ses visiteurs, un lieu dédié à son grand frère, Gustave, médecin de la marine, disparu quand le jeune Julien n’avait que 15 ans. Au-delà du décor, sobre, le jeune homme aimait y ressasser le passé, comme pour tenter d’en ralentir le temps.
Enfin, sa chambre d’enfance restée elle aussi d’une étonnante simplicité en comparaison de l’extravagance générale des lieux : une cheminée de marbre noir, une commode en bois sombre, un lit, une petite table. C’est là qu’il se réfugie en 1923, sentant sa fin arriver, avant d’aller s’éteindre le 10 juin, un peu plus bas sur la côte basque, à Hendaye, patrie d’un de ses personnages emblématiques, Ramuntcho.
Le jardin, petit mais intimiste, a été refait dans le respect de son état d’origine, recréant l’atmosphère que Pierre Loti a connue durant son enfance. Certains espaces de la maison sont aujourd’hui parfumés pour permettre une immersion sensorielle plus complète encore, recréant l’atmosphère de l’époque. L’ambiance lumineuse a été conçue pour restituer au mieux l’atmosphère que Loti connaissait de son vivant : un éclairage tamisé, car la maison était dépourvue d’électricité, conformément à la volonté de l’écrivain. Autre nouveauté intéressante, un salon d’écoute immersif permet aux visiteurs d’entendre des extraits des œuvres de Pierre Loti proposant un aperçu de l’univers de ses romans.
« Les lieux où nous n’avons ni aimé ni souffert ne laissent pas de traces dans notre souvenir », écrivait Pierre Loti. C’est bien un traumatisme d’enfant, une revanche sociale et une entêtante peur de la mort qu’il faut chercher derrière les décors baroques de cette maison. Une revanche aussi, comme un pied de nez à cette bourgeoisie locale qui avait un peu trop vite et surtout très injustement accusé le père de Loti, élu municipal, de malversations. Avec ces murs, il fallait aussi racheter l’honneur de la famille. Les succès littéraires de l’écrivain y seront pour beaucoup. Comme si l’hôte de ces lieux était sorti, parti faire une course, et qu’il allait revenir dans un instant.
Les visites de la maison de Pierre Loti, située 137, rue Pierre-Loti à Rochefort, partent du musée Hèbre, 63, avenue Charles-de-Gaulle, 17300 Rochefort ; tél. : 05 46 82 91 60 (hebre@ville-rochefort.fr). Tarif plein : 16,50 euros.