Yves NICOLAS
Président d’honneur de l’Association internationale des amis de Pierre Loti
Jeanne Amélie Franc de Ferrière, surnommée Blanche, naquit le 21 avril 1859 dans la maison de la Birondie, commune de Pomport, Dordogne, où son père, Jacques Franc de Ferrière (1825-1885), possédait un important domaine viticole et s’était installé après avoir épousé, le 22 février 1853, Mathilde Ménier (1829-1917), comme lui de religion protestante, issue d’une famille bordelaise de négociants en vins. Cadette de quatre enfants, seule fille, gentille et docile brunette, Blanche vécut son enfance entre cette maison et une propriété de sa mère, à six kilomètres de la Birondie, au Bertranet, commune de Lamonzie-Saint-Martin, où elle allait à l’école dans une maison protestante. La famille se rendait de temps en temps à Pignon, propriété viticole de la famille de son père, sur la commune de Juillac, en Gironde, limitrophe de celle de Flaujagues, Dordogne.
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Habitant plus tard avec sa mère à Bordeaux, dans une maison de la famille Ménier, au n°93 de la rue Course, elle allait très souvent au n°18 de la rue Cornac retrouver sa tante Anna qui lui inculqua une éducation morale et religieuse, mais aussi intellectuelle. Devenue à 25 ans une jeune femme cultivée et lettrée, Blanche fréquentait la jeunesse protestante bordelaise, avait lu tous les livres de Pierre Loti ; mais n’était toujours pas mariée.
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Un pasteur, Franck Puaux, ami de la famille Ménier, l’était aussi de Nadine Texier, mère de Loti, et de sa sœur Nelly. Apprenant, en 1886, qu’elles recherchaient pour Julien une femme « protestante, noble, agréable à regarder, ayant quelque bien et plus petite que lui », aussitôt il proposa Blanche dont la mère organisa une rencontre entre les « jeunes gens » : elle avait 27 ans, lui 36. Plusieurs projets de mariage ayant échoué les années précédentes, Loti hésite à accepter « par frayeur des engagements du mariage » mais, de dîner en dîner, de très cordiales relations se nouent avec sa future belle famille, il va souvent à Bordeaux rendre visite à sa « petite fiancée », rompt toutes ses aventures ― à l’exception toutefois de la plus passionnée, avec une « belle Bordelaise » mariée. En août on parle contrat de mariage, Julien offre à Blanche un bracelet de diamant et saphir, elle vient visiter la maison de Rochefort, ils achètent du mobilier style Empire pour leur chambre ; mais le fiancé a l’impression qu’il s’agit du mariage d’un autre. Dix jours avant les noces Blanche a, malgré leurs multiples rencontres, l’impression de ne pas le connaître. Docile, soumise, « elle est prête à tout, rien ne l’étonne, elle qui ne sait rien de rien. Elle est comme quelqu’un qui, se sentant pris dans un tourbillon, s’y jetterait joyeusement, tête baissée ». Le soir venu, Loti va se jeter dans les bras de l’autre Bordelaise…
Mariage civil le 20 octobre 1866 à Bordeaux. En voyant sur la table une carte au nom de Madame Julien Viaud, Loti prit conscience de la réalité ; dans le Journal, Blanche sera désormais appelée « ma femme ». Les époux sont unis sous le régime dotal ; le contrat précise les apports de chacun : pour Loti la maison de Rochefort, divers objets mobiliers détaillés par lui avec minutie et les droits sur les livres déjà publiés : Aziyadé, Le Mariage de Loti, Le roman d’un spahi, Fleurs d’ennui, Mon frère Yves, Pêcheur d’Islande ; pour Blanche, deux maisons à Bordeaux et différents titres de rente.
Le mariage religieux fut célébré le lendemain, 21 octobre 1866, au temple des Chartrons, à Bordeaux. « […] Quand je vois la mariée parée, je commence à comprendre, à avoir conscience que c’est moi qui me marie. Puis le tourbillon reprend. À 4 h nous montons en voiture. Au temple il y a grande foule. […] C’est très long ― Nous sortons lentement, Blanche et moi, sur la jonchée, très salués, mais ne voyant personne ― que mon cher Samuel qui est là dans le temple habillé en matelot et auquel je serre la main pour lui donner en public cette marque bien particulière d’affection…
Au dîner, le soir, Coppée parle d’une façon charmante, il paraît ― Quant à moi j’ai comme un vertige, une angoisse ― On s’inquiète de me voir tout à coup blême ― je n’ai jamais rien senti de pareil et je crois que je vais me trouver mal ― Un regret cruel de Bretagne [pour la Paimpolaise qu’il aurait voulu épouser] que je voudrais chasser, me serre le cœur affreusement…[…].
Vers minuit, quand j’ai reconduit tous les invités, embrassé Madame Adam dans sa voiture, je prends ma tenue de voyage, Blanche de même ; nous montons dans un omnibus quelconque et nous voilà partis, dans la nuit triste et froide, enchaînés l’un à l’autre pour la vie… ».
Voyage de noces en Espagne ; Madrid, Tolède, Séville, Cordoue et Grenade où les mariés furent photographiés dans la cour des lions de l’Alhambra, la seule photographie du couple que l’on connaisse de ce périple. N’étant jamais sortie des domaines Franc de Ferrière, Blanche vécut là une très enrichissante expédition avec un mari élégant, tellement à l’aise en pays étranger, un merveilleux guide. Mais, très vite, le voyage la fatigue, il fait froid, elle est malade. Amère désillusion pour Loti ; à Madrid, au retour, le 7 novembre, il abandonna sa femme « un peu souffrante » toute une journée et une partie de la nuit pour se promener seul en ville « Enveloppé dans mon grand manteau d’Espagnol, je marche au hasard, sous la lune, recueilli en moi-même, pour la première fois depuis mon mariage, ayant conscience de l’immense changement survenu dans ma vie… ».
Sur le chemin du retour, le couple fit étape à Hendaye, à Bordeaux et dans les propriétés girondines des Franc de Ferrière.
« Vendredi 12 novembre. ― À l’Hyrondelle, chez le vieil oncle Franc de Ferrière ― Temps d’hiver ― déjà très froid, clair et superbe. Passé la journée avec de nouveaux cousins, gentilshommes campagnards, de nouvelles cousines ― Ils me plaisent, mais je trouve un peu étrange d’être des leurs ―Il faut boire toutes sortes de vins de leurs crus ― le soir une grande tristesse tombe sur la campagne, ― et en moi, tout à coup, une mélancolie, de me trouver là au milieu d’eux… […] ».
À son retour dans la maison de Loti, Blanche réunit en décembre toute la bonne société rochefortaise, mais elle passera seule son premier Noël ainsi que le réveillon de la Saint-Sylvestre, certes avec sa belle-famille, mais sans Julien, de garde à la caserne.
Pendant les premiers mois de 1887, Blanche fut une parfaite épouse, évoluant dans des robes magnifiques aux bals de Rochefort. Prenant très au sérieux son rôle de mari, Julien fut comblé en apprenant qu’un héritier allait lui naître. Mais, le 27 avril 1887, Blanche, alors enceinte de six mois, tomba dans un escalier ; l’enfant ne survécut pas, la mère fut alitée pendant plusieurs semaines, les médecins la disaient perdue. Avec beaucoup d’efforts et de difficulté elle parvint tout de même à se rétablir mais sourde ; nouvelle et cruelle désillusion pour Loti. Aucun des meilleurs médecins, consultés à Bordeaux et à Paris ne parvint jamais à guérir cette surdité. Obstinée, Blanche continuera pendant de nombreux mois à voir des spécialistes parisiens et à séjourner dans des stations thermales pour des examens qui la contraignirent à se raser la tête. L’infirmité de son épouse ne guérissant pas, Julien s’éloignait d’elle, allant oublier ses tracas dans les bras d’autres femmes, savourant des moments « de liberté et d’amour » chaque fois où Blanche s’absentait du domicile conjugal. L’espoir d’amélioration s’éloignant au fil des semaines, il fut confirmé, dès la fin de l’année 1867, qu’elle resterait sourde jusqu’à la fin de ses jours.
Trop lasse pour accompagner ou aider son mari à préparer une fête, elle parut tout de même, somptueusement costumée en princesse Charlotte de Savoie, au dîner Louis XI du 12 avril 1888 ; mais il lui fallut plusieurs jours pour s’en remettre. Elle parviendra cependant à paraître aux côtés de Loti, l’accompagnant à Paris pour rencontrer Sarah Bernhardt qu’elle recevra ensuite à Rochefort ; elle se montrera à des fêtes et à des bals. Malgré le confort matériel, Blanche n’est plus qu’une éternelle convalescente allant, l’été, retrouver calme et repos dans la station balnéaire de Fouras, à douze kilomètres de Rochefort, en compagnie de sa mère et de sa tante Anna. Menant sa vie en dehors d’elle, Julien ira lui rendre de courtoises visites.
De nouveau enceinte en septembre 1888, Blanche donnera naissance, le 18 mars 1889, à un garçon en parfaite santé, Samuel. Le lendemain, Loti partit pour le Maroc, invité par le nouvel ambassadeur de France dans ce pays, qui lui avait demandé de l’accompagner pour aller présenter ses lettres de créance au sultan. Pendant l’absence de son mari, Blanche est allée vivre chez sa mère, à Bordeaux, où à son retour, le 13 mai, Julien la rejoignit mais rentra seul à Rochefort, la jeune mère préférant profiter de quelques jours de printemps pour se reposer avec son fils. Elle partira d’ailleurs de plus en plus souvent avec Samuel, fuyant une maison en perpétuel chantier, s’éloignant de son mari qui, dans son Journal, à la date du 14 juin 1889, note : « Petit Samuel, qui est un beau bébé, n’a encore pris aucune place dans ma vie. Toute la maison est sens dessus dessous ; la chambre turque que l’on rebâtit luxueusement […] n’aboutit pas ». Préoccupé par les difficultés de son ami Léo, non admis à un examen, bien davantage que par celles de sa femme et de son fils, Loti partit pendant une semaine à Paris, où il rencontra Juliette Adam, sa « mère spirituelle », la duchesse de Richelieu, le prince de Monaco, la reine du Sarrawak, et divers amis ; trouvant aussi le temps d’« une aventure d’amour, très ardemment désirée depuis l’année dernière, ― qui a passé, par les chaudes nuits de juin ».
Baptisé à Rochefort le 22 septembre 1889, Samuel eut pour parrain Samuel Greuzillier, un ami de Loti. Venue, avec l’enfant, pour seulement la journée, Blanche repartit le soir même à Fouras, fuyant la maison de Rochefort, trop bruyante et dont elle n’appréciait ni la décoration ni les trop nombreux amis de son époux qui, le 8 novembre 1889, inaugura le « salon turc » et la « chambre arabe » par une grande fête réunissant une vingtaine de prestigieux invités.
Protégé par sa mère, Samuel grandissait loin de son père qui remarqua la première dent, les premiers pas, les premiers mots ; mais s’absentait souvent. Commençant, à Paris, le 10 décembre 1889, en vue d’une élection à l’Académie française, « la longue série de [ses] visites académiques », il confie le 15 à son Journal : « Ayant fini mes visites académiques, je me suis sauvé en Bretagne. […] Là, le rêve impossible, le rêve de sept années s’accomplit… » C’était la dernière entrevue avec une jeune femme, rencontrée en pays de Paimpol en 1882 et qu’il avait voulu épouser. Rentrant à Rochefort le 18, il note le 29 : « Blanche et le petit Sam. partent pour Bordeaux ». Lui passera la soirée du 31 décembre « en bas, dans le petit salon qui n’a pas changé » en compagnie de sa mère, sa tante et ses amis Armand et Léo, ce dernier venu pour l’occasion de Provence avec des fleurs de son jardin.
Candidat malheureux en 1890, Loti fut élu le 21 mai 1891 à l’Académie française et, pour disposer du temps nécessaire à ses nouvelles obligations tout en restant marin, il sollicita un poste peu chargé et obtint le commandement de la canonnière Javelot, à Hendaye où, louant une maison en rive de la Bidassoa, il demanda à Blanche de le rejoindre avec Samuel. Elle viendra seulement de temps en temps, préférant aller avec son fils au Bertranet, chez sa mère.
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Ayant fréquenté, pendant les deux années de ce séjour en Pays basque, en même temps que des amis de son rang, les anonymes en compagnie desquels il se sentait toujours à l’aise et dont il admirait la vigueur et la simplicité, en particulier les pelotaris et les contrebandiers, Loti voulut avoir une descendance basque. Ses amis Durruty, propriétaires de la maison d’Hendaye, furent chargés de lui trouver une jeune femme qui consentît à lui donner des enfants de cette « race ». Parmi les prétendantes, il choisit une Basque espagnole de 27 ans, Crucita Gainza, rencontrée pour la première fois le 27 novembre 1893, qu’il installa, le 1er septembre 1894, dans « une petite maison du faubourg », à Rochefort, au n°31 rue Neuve, actuelle rue Pasteur.
Blanche dut partager son mari avec la petite Basque à laquelle il rendait visite tous les soirs. Crucita donna le jour à Raymond le 30 juin 1895, puis Edmond le 13 décembre 1897 ; enfin, le 20 janvier 1900, à Fernand qui décédera à l’âge de treize mois. La vie matérielle de la famille fut généreusement prise en charge par Loti, mais ni le père ni la mère ne reconnurent les enfants à leur naissance ; Crucita leur donnera cependant, plus tard, le nom de Gainza. Blanche dut se contenter de sa légitimité et de l’amitié de l’écrivain qui, en service à Rochefort depuis son retour d’Hendaye, était de plus en plus accaparé par ses activités littéraires et mondaines ― et aussi par ses voyages.
Reprenant le commandement du Javelot du 16 mai 1896 au 31 décembre 1897, Loti laissa Crucita à Rochefort et loua de nouveau la même petite maison en rive de la Bidassoa, où sa femme ne viendra que très rarement lui rendre visite avec Samuel, pour lequel le père ne témoignait pas la même affection qu’à ses autres fils dont Blanche connaissait évidemment l’existence ; ils venaient même de temps en temps dans la maison de leur père.
Épouse dévouée, elle promit à Julien de prendre en charge Raymond, Edmond et Crucita s’il venait à disparaître au cours de sa mission sur le Redoutable en Extrême Orient du 1er août 1900 au 14 mars 1902.
Après quelques mois à Rochefort, Loti prit, du 10 novembre 1903 au 10 mars 1905, le commandement du croiseur Vautour, à Constantinople. Venu avec sa mère y passer quelques jours, Samuel, alors âgé de quinze ans, suscita de l’intérêt pour Loti qui, à partir de cette date, eut avec lui des relations moins lointaines ; il faudra encore attendre une dizaine d’années avant que le père et le fils deviennent vraiment intimes.
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Affecté à Rochefort de son retour de Constantinople jusqu’au 14 janvier 1910, date à laquelle, atteint par la limite d’âge, il partit en retraite, Loti poursuivit sa vie nomade ; Égypte en 1907, de nouveau Constantinople, à titre privé, en 1910 et 1913 ; mais aussi d’incessants voyages à Paris et à Hendaye, dans la maison louée depuis 1891, qu’il acheta en 1904 pour y réaliser des travaux ; la baptisant alors Bakhar Etchea, en basque la maison du solitaire, mais où il n’était jamais seul, les amis parisiens et locaux s’y succédaient.
À partir de 1906, Julien commença à se rapprocher de Samuel tandis que Blanche, une fois de plus tenue à l’écart, perdant peu à peu la vue, ne pouvait plus suivre son mari. En 1909, elle se retira définitivement au Bertranet où Pierre Loti est allé lui rendre visite le 31 octobre 1909 :
« Dimanche 31.- À 11 heures je pars de Bordeaux, par la petite gare de la Bastide. Temps triste d’hiver. J’arrive à 1h 1/2 à la gare de Lamongie [sic] où m’attend une petite voiture inconnue, qui est celle de mon fils, et me mènera au Bertranet. Ce Bertranet que je n’ai jamais vu, m’apparait sinistre comme un tombeau, sous le ciel de novembre. Là m’attend la pauvre Blanche et sa mère de 80 ans qui est comme une personnification de la tristesse sénile et incurable. On me montre toute la maison ; toutes les vieilles chambres pleines de souvenirs et de portraits de morts. Puis, on me présente tous les domestiques, endimanchés qui rentrent des vêpres. La tristesse du dimanche d’automne s’ajoute à toutes celles de ce lieu. Ensuite on me promène dans les granges, les étables, les prés, les vignes. Je fais le tour de la propriété avec le maitre-valet et rentre à la nuit tombante. J’ai le cœur serré infiniment. Après le souper, devant une flambée qui égaye un peu, je reste à causer avec la pauvre Mme de Ferrière qui pourtant s’anime un peu. Et Blanche vient m’étaler sur la table un tas de pauvres choses, souvenirs de morts inconnus, manuscrits au jour le jour à la Grande Armée, vieux bijoux, vieilles montres Louis XV, vieilles lettres qui sentent la moisissure de cimetière… »
Quelque temps plus tard, Samuel rejoignit son père à Rochefort pour l’assister dans ses activités littéraires, Blanche restant au Bertranet pour s’occuper de Mathilde, sa mère, peut-être aussi pour échapper à l’emprise de son époux ; en Dordogne, c’est elle qui, sans contrainte financière, décidait de tout. Décédée à 88 ans, le 24 juin 1917, Mathilde fut inhumée dans le cimetière protestant privé des Ménier, sur le domaine du Bertranet, dans un grand verger de pommiers. Aujourd’hui, ce cimetière n’est plus entretenu, mais la clôture et les stèles sont encore debout.
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Le 12 mai 1920, Samuel épousa Élise Charlier, fille du Préfet maritime de Rochefort. En raison de sa cécité, Blanche ne put assister à la cérémonie.
La mère et le fils participèrent, en juin 1923, aux obsèques nationales de Pierre Loti, décédé le 10 juin dans sa maison d’Hendaye qu’il avait voulu revoir une dernière fois ; il fut, selon sa volonté, inhumé dans le jardin de la « Maison des Aïeules », maison de sa famille maternelle à Saint-Pierre d’Oléron. Quelque temps plus tard, Crucita quitta définitivement Rochefort, allant vivre à Saint-Jean de Luz jusqu’à son décès, en 1949.
Décédée au Bertranet le 22 mars 1940, Blanche aurait pu être enterrée avec sa mère dans le cimetière des Ménier. Elle préféra, ou l’on préféra pour elle, le cimetière protestant privé des Franc de Ferrière, actuellement situé au milieu d’un bois, à Larchère, hameau de la commune de Pomport, à un kilomètre de la Birondie où elle naquit, et cinq kilomètres du Bertranet ; en contrebas et à 500 mètres du village. Conduit par Samuel et tiré par un cheval, le convoi des obsèques est passé au milieu des vignes pour atteindre ce petit cimetière, alors bien entretenu. Un cyprès fut planté au pied de la tombe, à l’opposé de la stèle, près de la porte. Il ne reste actuellement presque plus rien du cimetière, le mur de clôture est effondré, les stèles ont disparu, le sol est recouvert de végétation ; mort et renversé, le cyprès n’est plus qu’une souche, permettant tout de même encore de préciser l’emplacement de cette tombe, mais pour combien de temps ?
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Blanche fut-elle heureuse ? Il est permis d’en douter car, s’il est déjà difficile de vivre aux côtés d’un homme célèbre, ses graves problèmes de santé lui ont interdit de profiter de la liberté que les frasques de son mari lui permettaient. L’a-t-elle aimé ? Probablement lors de son mariage ; mais ces deux êtres si différents ne pouvaient pas être heureux ensemble.
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