Ils ont tenté de décrocher le «certif»

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Claire Gandanger

Ungersheim (Haut-Rhin), ambiance « XIXe siècle », Justine Robardey fait la dictée

Ungersheim (Haut-Rhin), samedi. Dans une ambiance « XIXe siècle », Justine Robardey fait la dictée du certificat d’études. LP/Claire Gandang

 

Des visiteurs de l’écomusée d’Ungersheim (Haut-Rhin) se sont replongés dans l’ambiance de l’école du XIXe siècle. Le temps de deux week-ends, les élèves d’un jour ont pu repasser le certificat d’études primaires.

 

Ce samedi après-midi, ils sont une quinzaine, âgés de 17 à 73 ans, à entrer dans la salle de classe de l’écomusée d’Ungersheim (Haut-Rhin)… après l’appel de la « maîtresse », Justine Robardey, en tenue XIXe siècle. Ils sont venus passer un condensé du « certif », une animation déjà proposée le week-end dernier. Alors que les participants découvrent leurs pupitres, la médiatrice culturelle donne le ton : « Toutes les réponses devront être écrites à la plume. Les correcteurs tiendront compte de votre application. » Chacun a reçu un numéro car les copies sont anonymes. « Pas de portables, ni de calculettes », indique la maîtresse, un rien anachronique.

Disparu officiellement en 1989

Avant de commencer, Justine Robardey fait un rappel historique : « Le certificat d’études primaires a été instauré dans les années 1830 par les lois Guizot pour encourager les élèves à terminer leur scolarité. Puis, en 1882, quand Jules Ferry rend l’école obligatoire, il est passé entre 11 et 13 ans et tous ceux qui l’obtiennent peuvent être dispensés de finir leur scolarité… En 1946, il est réservé aux élèves qui n’iront pas au collège et dans les années 1950, il permet aux adultes d’accéder à la fonction publique. Il ne disparaît officiellement qu’en août 1989. »

Ecriture à la plume, arithmétique et repassage

L’examen va durer une heure et commence par l’incontournable dictée. Les candidats du jour découvrent ou redécouvrent les joies de l’écriture à la plume, ralentie par les nombreuses recharges nécessaires à l’encrier. Justine Robardey le sait bien, qui lit et répète à voix lente un court extrait de Pêcheurs d’Islande de Pierre Loti, tiré des annales du certificat de 1895. Au programme de la suite des épreuves : Attila et les grandes dates de la révolution française, la localisation de villes françaises et de volcans du monde, un problème d’arithmétique et le calcul du volume d’une pyramide, sans oublier la vérification des connaissances agricoles et ménagères. Cette année, les questions sur l’art du repassage en font sécher plus d’un(e)…

« A l’époque, l’école n’était pas mixte »

« Tu as écrit comment les Huns ? » s’enquiert Isabelle, 49 ans, auprès de sa fille Aurore, 18 ans, à la sortie des épreuves. Cette habitante de la Vallée de Munster voulait profiter de l’activité avec sa mère Monique, 73 ans, venue en visite depuis la région parisienne. « C’était un peu comme ça dans le temps, s’amuse la grand-mère. Sauf qu’à l’époque, l’école n’était pas mixte. » Monique explique à sa petite-fille la pattemouille et la jeannette.

Déjà, les bénévoles, d’anciens enseignants, s’attellent à corriger les copies. Onze des 20 candidats de ce samedi ont finalement obtenu leur diplôme. Les autres ont, quant à eux, reçu un billet d’honneur. « A l’écomusée, on ne perd jamais », sourit la maîtresse.

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