Hendaye Publié le 31/08/2018 à 3h47. ELOÏSE BARTOLI
Une partie de l’exposition se compose de dessins réalisés par Jean-Louis Marçot.PHOTOS E. B. saintjeandeluz@sudouest.fr
Dès le 11 septembre, la vie secrète basque de l’écrivain sera exposée aux yeux de tous grâce au travail de Jean-Louis Marçot.
Il y a, dans la littérature, de nombreux artistes controversés. Pierre Loti, l’écrivain, est sans aucun doute l’un de ceux-là. Un temps anti-Dreyfusard, puis philanthrope aux mœurs suspectées légères, ce personnage est haut en couleur. C’est un profil plus secret de l’auteur de « Ramontxico » que l’anthropologue Jean-Louis Marçot a décidé de mettre en avant pour une exposition.
Durant trois semaines, le fruit d’un travail d’un an de recherches sera présenté dans la salle d’exposition de la médiathèque du centre-ville. Les quatre coins de l’établissement regorgeront de photographies et de dessins. « J’aime beaucoup cet endroit, il possède les ouvrages de l’auteur et exposer au sujet d’un écrivain dans une médiathèque s’y prête bien », explique Jean-Louis Marçot.
Ce dernier, arrivé récemment au Pays basque, a commencé par dessiner l’histoire de Pierre Loti à Hendaye à travers ce qu’il en percevait. Avec le soutien de l’association historique basque Oroitza et l’aide de l’Association internationale des amis de Pierre Loti, Jean-Louis Marçot a approfondi son travail durant un an.
À l’origine de cette exposition qui conjugue travail de recherche et travail artistique, la parution récente, en cette année 2018, d’un ouvrage dense de Pierre Loti retraçant sa vie hendayaise. Et pour cause, dans la trajectoire de l’auteur, adopté par la région, l’anthropologue Jean-Louis Marçot a vu une opportunité de se familiariser avec la culture locale. « En tant que pied-noir, je vois dans sa recherche d’une terre d’attache une thématique qui m’intéresse. »
De Rochefort à Hendaye
Tout aurait commencé après une prise de fonction au sortir du Traité des Pyrénées durant le XIXe siècle. « Il a été envoyé pour commander l’une des stations navales qui se trouvaient à la frontière. » Épris d’une jeune femme hendayaise, Pierre Loti serait alors revenu, bien que lié par un autre mariage. De cette union, naîtront trois enfants, dont deux survivront. Rochefort, la ville natale de Pierre Loti en Charente-Maritime, ne serait donc pas centrale dans son parcours. « Après des disputes familiales, Rochefort était devenu son tombeau. Il a trouvé à Hendaye un nouvel embarcadère. »
Dans l’intimité de l’artiste
L’exposition, qui retracera l’itinéraire basque de Pierre Loti, se veut intimiste. Des « boîtes surprises » seront installées et inviteront les curieux à observer un peu de l’homme de lettres par la lucarne prévue à cet effet. « Je voulais montrer un Pierre Loti moins extravaguant, mais plutôt un amant, un ami. Il était un personnage complexe. » Les artifices et talonnettes sont laissés de côté pour se concentrer sur les textes de l’auteur, les archives retrouvées et reproduites, ou encore les dessins, les photographies ou les montages réalisés par Jean-Louis Marçot autour du personnage. Pas question pour autant de devenir le gardien du temple pour le chercheur et artiste. « L’exposition doit être une amorce pour la concrétisation de projets autour de la mémoire de Pierre Loti à Hendaye jusqu’en 2023, date du centenaire de sa mort. Nous souhaiterions nous monter en association et obtenir des subventions pour pouvoir réaliser de nouveaux projets », conclut Jean-Louis Marçot.
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« Essences intimes » Pierre Loti à Hendaye (1891-1923) par Jean-Louis Marçot du 11 au 29 septembre 2018 – Et sur les pas de Pierre Loti à Hendaye, 15 et 16 septembre 2018.
