Après l’extérieur et la mosquée, il est maintenant temps de s’attaquer à l’intérieur de la maison Pierre Loti. Le lieu, situé à Rochefort et classé monument historique, est restauré depuis 2012. Les équipes vont désormais s’atteler aux fondations, à la consolidation des plafonds et planchers.
C’est un chantier colossal qui se poursuit à Rochefort, dans la maison de l’écrivain Pierre Loti. Le site a fermé en 2012 car cela devenait dangereux d’y accueillir du public. Depuis, tout est restauré. Les équipes ont d’abord commencé par la mosquée, il y avait urgence. Ensuite, c’est l’extérieur qui a été réhabilité, il est aujourd’hui comme neuf. Maintenant, c’est le plus gros qui commence. Il faut s’attaquer à la structure même de la maison, très fragile, du fait des nombreux travaux effectués par Pierre Loti quand il l’habitait. Une bâtisse que l’écrivain a sans cesse réagencée. Il l’a découpée en de multiples pièces, à chacune son thème, souvenirs de ses voyages.
Rajouter des fondations
Elsa Ricaud, l’architecte en charge du projet, et ses équipes, vont maintenant aller voir sous la maison, au niveau des fondations, inexistantes : « On va devoir les créer de toute pièce. _Les murs reposent sur un sol très argileux_, qui a tendance à s’enfoncer. Cela fragilise toute la bâtisse. Et plus on monte, plus les dégâts sont importants. » Cela va être un vrai travail de maçonnerie : ils vont créer des radeaux sous les murs, ceux perpendiculaires à la rue.
Qu’on lève la tête ou qu’on la baisse dans cette maison, le résultat est le même. Les plafonds comme les planchers sont très détériorés. Dans la salle de la mosquée justement, un morceau de plafond est même tombé il y a quelques mois. « Là, il va falloir tout consolider. Pour les planchers, on a fait tous les calculs pour voir s’ils respectent les normes en vigueur. C’est très simple : aucun plancher de la bâtisse n’est dans les clous pour accueillir du public », développe Elsa Ricaud. Pour chaque pièce, ils ont fait du cas par cas, pour que leur intervention soit la plus discrète possible. « On renforcera soit par dessus, soit par en dessous, selon la typographie des salles », ajoute l’architecte.
Une souscription pour financer les travaux de la plus grande pièce
Si la mosquée est la pièce la plus impressionnante, la salle Renaissance n’est pas mal non plus. Du moins… N’était. « C’est la plus grande de la maison, affirme Claude Stefani, le conservateur des musées de Rochefort, qui suit le dossier de près. C’est une pièce de château, avec sa cheminée monumentale, son escalier… C’est là que Pierre Loti organisait ses repas. »
Pour cette pièce spécifiquement, la ville de Rochefort lance une nouvelle souscription. C’est la troisième. Ils en appellent aux donateurs pour récolter 150 000 euros, ce qui financerait pour moitié les travaux à réaliser dans cette unique salle. Le coût total du chantier est estimé à dix millions d’euros. Tout le monde participe : le Département, la Région, l’Etat, et la fondation du Patrimoine. La maison de Pierre Loti est l’un des premiers monuments à avoir été choisi par la mission Bern.
Si l’on regarde le calendrier des travaux, il n’a pas changé. La fin est toujours prévue pour le 10 juin 2023, très exactement, 100 ans jour pour jour après le décès de l’écrivain, et architecte, à ses heures perdues…