Le Pays basque
« Et j’ai eu un délicieux automne, cette année, pour le dernier. Les chemins qui, de ma maison, mènent vers le mouillage de mon navire, sont refleuris comme en juin. C’est là-bas, ce mouillage, au tournant de la Bidassoa, contre le pont de pierres rousses décoré des écussons de France et d’Espagne qui réunit par-dessus la rivière les deux pays amis et sans cesse voisinant… »
Résumé
Ce livre résonne comme un chant d’amour de l’un des plus grands écrivains-voyageurs français pour cette région franco-espagnole, devenue au fil des ans comme une seconde patrie. La préface argumentée de Bruno Vercier, grand spécialiste de Loti, montre les raisons de cet attachement et en précise le contexte.
Pierre Loti est le témoin, parfois tristement drôle pour le lecteur du xxie siècle, de l’arrivée de la modernité marchande, et de l’accroissement du tourisme, via le chemin de fer et la spéculation immobilière. Pourtant, son regard est déjà visionnaire quant à la protection des espaces naturels : « Vraiment, il est des sites qu’il faudrait respecter et qui devraient devenir intangible propriété nationale, comme nos monuments ou les objets d’art de nos musées. »
Pierre Loti (1850-1923), de son vrai nom Julien Viaud, était officier de marine. Il a mené de front sa carrière militaire et sa carrière littéraire, parcourant le vaste monde, de Tahiti au Sénégal, d’Istanbul à Ispahan, et de Pékin à la Terre de Feu. En 1891, il entre à l’Académie française. Son œuvre est considérable, romans, récits, souvenirs, théâtre et surtout récits de voyage. Mais il est aussi l’homme des racines ; sa maison natale à Rochefort, devenue un étonnant musée, fermé depuis 2011 pour d’importants travaux de restauration, ouvrira à nouveau ses portes en 2023, pour l’anniversaire de sa mort ; il est décédé en 1923 dans sa chère maison d’Hendaye, qu’il avait voulu revoir une dernière fois.