Actualités – avril 2025

Avril 2025

 

 

 VIDÉO – Depuis 36 ans, Sylvie brode de l’or : ses gestes sont millimétrés et son savoir-faire précieux – ici

VIDÉO – Depuis 36 ans, Sylvie brode de l’or : ses gestes sont millimétrés et son savoir-faire précieux

Des doigts de fée : chaque geste compte dans la broderie d’or © France Télévisionslien

Dans les coulisses du Bégonia d’Or, atelier d’excellence niché à Rochefort, les mains expertes tissent l’or avec patience et passion. Brodeurs et brodeuses perpétuent un savoir-faire rare, entre tradition, innovation et transmission.

De l’or entre les mains. C’est ainsi que commence l’histoire de la broderie d’or, dans cet atelier dans lequel la lumière accroche la cannetille, ce fin fil métallique qui provient d’un seul fournisseur, installé à Lyon. C’est la matière première du savoir-faire d’exception que développe Marlène Rouhaud, brodeuse d’or et élève maître d’art. Elle nous décrit avec minutie son geste quotidien : « J’enfile de la cannetille, je la sectionne avec des ciseaux spéciaux, à l’œil. Je coupe la bonne longueur à recouvrir et je l’enfile, je la pose point par point. » Une précision qui ne s’improvise pas, mais qui se construit patiemment, au fil de l’expérience.

L’émotion au bout du fil : broder, c’est aussi transmettre une histoire
L’émotion au bout du fil : broder, c’est aussi transmettre une histoire © France Télévisions

Un atelier d’excellence qui forme les artistes de demain

Le Bégonia d’Or est aujourd’hui une référence dans l’univers de la broderie d’excellence en France. L’atelier offre également la possibilité de se former. Loïc Jeanneau, en fin de cursus, atteint le niveau 5, le plus élevé. Il confie : « Moi, ça me permet de m’évader, en fait. Je me sens bien, c’est mon univers, et j’essaie de faire passer des émotions. » Pour lui, la broderie n’est pas seulement un savoir-faire, c’est un langage.

Depuis 36 ans, Sylvie brode de l’or : ses gestes sont millimétrés et son savoir-faire précieux

La directrice de l’atelier, Sylvie Deschamps, maître d’art, nous guide dans les coulisses de ce lieu hors du temps. Elle nous montre une bannière confiée à l’atelier pour une restauration délicate : « On a tout un tas d’éléments qui manquent, qui sont décousus, de broderies qu’il faut aussi refixer, avec des tissus qui craquent mieux que du papier. » Un chantier délicat, mais passionnant.


Des gestes millimétrés pour un métier de passion

Pour Sylvie Deschamps, ce métier est plus qu’une vocation. Elle sourit, puis raconte : « J’avoue, ça fait 36 ans que c’est mon métier. J’ai commencé à Lyon, ça va faire 30 ans que je dirige le Bégonia d’Or, et j’espère faire ça encore longtemps. Il n’y a pas d’ennui dans ce métier-là parce que chaque commande, chaque défi est différent. Ça nous amène toujours à l’innovation, à la création, c’est sensationnel.”

Cette année, l’atelier célèbre l’héritage d’un autre grand nom de la ville avec une collection dédiée à Pierre Loti, pour marquer la réouverture de sa maison. L’alliance de deux histoires fortes, une rencontre entre littérature et broderie, entre passé et présent. Une histoire, forcément, en or.
Pl broderie

 

 RADIO INTENSITE | CHÂTEAUDUN – Conférence : Pierre Loti, du voyage au roman

CHÂTEAUDUN – Conférence : Pierre Loti, du voyage au roman

Mardi 29 avril à 14h15 à la salle Léo Lagrange de Châteaudun : Pierre Loti, du voyage au romain. Par Marie-France Lavalade. Conférence de l’Université du Temps Libre de la Région Dunoise (UTLRD).

Conférence logo

Mardi 29 avril à 14h15 à la salle Léo Lagrange de Châteaudun : Pierre Loti, du voyage au romain. Par Marie-France Lavalade. Conférence de l’Université du Temps Libre de la Région Dunoise (UTLRD).

Pierre Loti, une vie comme un roman. Il s’appelait Julien Viaud, il était officier de marine. Il fit le tour du monde, participa à des guerres, critiqua son propre gouvernement, devint académicien après avoir publié sous le nom de Pierre Loti de nombreux livres qui furent des best-sellers. Ses aventures nourrirent ses romans, sa vie ressemble à un roman.

Écrivain voyageur, il a fait plusieurs fois le tour du monde. Ses romans nous entraînent de la Bretagne à Istanbul et Tahiti.

Entrée : 5 € (gratuit pour les adhérents).

www.utlrd.com

 

 Histoire : Pierre Loti, une passion pour l’Afrique du Nord et l’Orient façonnée au Maroc

Histoire : Pierre Loti, une passion pour l’Afrique du Nord et l’Orient façonnée au Maroc

Féru de voyages à travers le monde, membre de la marine française, reporter et dessinateur, Pierre Loti a documenté ses périples à travers l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique. Vivant au rythme de ses aventures et de ses missions, il sera marqué à jamais par son voyage au Maroc, auquel il a consacré une œuvre exhaustive. Ce lien affectif aura défini sa relation à la région arabo-musulmane.

Publié Le 08/04/2025 à 18h05

Pierre Loti
Entre les XVIIIe et XXe siècles, le Maroc actuel a attiré nombre d’auteurs et de voyageurs. Ainsi l’aventurière britannique Emily Keene est-elle devenue chérifa d’Ouezzane, l’ethnologue française Odette du Puigaudeau a documenté la culture nomade au Maroc et Paul Bowles a fait de Tanger sa deuxième maison. Au XIXe siècle, c’est l’officier français Pierre Loti qui sera fasciné par la région, lui dont l’œuvre n’a pas tari d’éloges sur les cultures arabes et persanes, sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Natif de Rochefort-sur-Mer (France), Louis Marie Julien Viaud (1850 – 1923) est plus connu par son pseudonyme littéraire. Musicien en herbe, Pierre Loti n’aurait jamais imaginé qu’il consacrerait la majeure partie de sa vie à l’armée navale. Doué pour le dessin et les arts, il sera admis à l’Ecole navale, du haut de ses 17 ans. Il enfile alors l’uniforme, en cette fin de XIXe siècle où la France s’engage militairement dans plusieurs colonies.

Pierre Loti reste surtout marqué par la mort de son frère aîné, Gustave, chirurgien-marin parti en mission dans l’île de Poulo-Condor (Indochine). Les embarquements du jeune officier donnent lieu à un premier voyage et à une promotion d’aspirant de première classe, à l’âge de 19 ans. Un an plus tard, il embarque vers l’île de Pâques, puis il part à la découverte de Tahiti.

Pierre Loti

Les missions de Pierre Loti consistent généralement à effectuer des croquis de dessins, pour illustrer les rapports du ministère français de la Marine. Afin d’avoir plus de ressources et soutenir sa famille endettée, il vend aussi ses dessins aux hebdomadaires «L’Illustration» et «Le Monde illustré».

Un officier voyageur tombé sous le charme du Maroc

Détaché de la vision colonialiste de son époque, malgré son uniforme, Pierre Loti n’a jamais été absorbé par l’esprit militaire lié à la nature de ses missions. De son enfance animée par sa passion pour l’art et l’écriture, il garde l’habitude de tenir un journal, sans pour autant assumer sa qualité d’écrivain. D’ailleurs, son premier ouvrage paru en 1879, «Azyadé», n’a pas porté son nom. Intitulé «Le mariage de Loti», le second sort en 1880, mentionnant comme signature «L’auteur d’Azyadé».

Ce n’est qu’en 1881 que l’écrivain adopte Loti comme pseudonyme littéraire, inspiré du nom que lui ont donné les dames de compagnie de la reine tahitienne Pomaré IV (1827 – 1877). La même année, «Roman d’un spahi» sera l’opus qui portera la signature de Pierre Loti, pour la première fois. Par ailleurs, l’une de ses missions le mène sur le terrain de la Guerre franco-chinoise (1881 – 1885). Promu au grade de lieutenant de vaisseau, relate la Prise de Hué (1883) sur les colonnes du journal Le Figaro.

Au fur et à mesure de ses missions, Pierre Loti devient un voyageur du monde. Il pose bagage en Turquie, au Japon, aux Indes, en Perse, à Jérusalem, en Algérie et au Maroc. Fasciné par l’environnement qui lui est nouveau en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, il dit avoir «l’âme à moitié arabe», se laissant imprégner par différents aspects culturels qui deviennent son mode de vie. Son livre «Au Maroc» (1890) documente richement son périple au royaume. Dans un second ouvrage intitulé «Fès» et extrait du premier, il relate sa réception à l’ambassade de France et sa rencontre avec le sultan Hassan Ier (1873 – 1894).

Les deux ouvrages livrent un récit précis de l’émerveillement de l’officier-voyageur, qui décrit villes et régions, à commencer par la cité septentrionale. «Des côtes sud de l’Espagne, d’Algésiras, de Gibraltar, on aperçoit là-bas, sur l’autre rive de la mer, Tanger la Blanche. Elle est tout près de notre Europe, cette première ville marocaine, posée comme en vedette sur la pointe la plus nord de l’Afrique ; en trois ou quatre heures, des paquebots y conduisent, et une grande quantité de touristes y viennent chaque hiver», écrit-il dans «Au Maroc».

Vue du large, la ville de Tanger «semble presque riante» aux yeux de Pierre Loti, qui en retient les «villas alentour bâties à l’européenne dans des jardins», contrastant avec des bâtisses «restée bien plus musulmane d’aspect» que les villes d’Algérie, outre les «murs d’une neigeuse blancheur, sa haute casbah crénelée, et ses minarets plaqués de vieilles faïences». Se différenciant là également de ses contemporains, l’auteur veille à s’imposer une distance par rapport au territoire auquel il n’appartient pas.

Dans son livre, il note ainsi qu’il n’y aurait pas de «considérations sur la politique du Maroc, son avenir, et sur les moyens qu’il y aurait de l’entraîner dans le mouvement moderne». «D’abord, cela ne m’intéresse ni ne me regarde, et puis, surtout, le peu que j’en pense est directement au rebours du sens commun», affirme Pierre Loti.

«Les détails intimes que des circonstances particulières m’ont révélés, sur le gouvernement, les harems et la cour, je me suis même bien gardé de les donner (tout en les approuvant dans mon for intérieur), par crainte qu’il n’y eût là matière à clabauderies pour quelques imbéciles. Si, par hasard, les Marocains qui m’ont reçu avaient la curiosité de me lire, j’espère qu’au moins ils apprécieraient ma discrète réserve.»

Pierre Loti

Une réception à Fès

Pierre Loti reste ainsi prudent, en se gardant de tout voyeurisme. «Et encore, dans ces pures descriptions auxquelles j’ai voulu me borner, suis-je très suspect de partialité pour ce pays d’Islam, moi qui, par je ne sais quel phénomène d’atavisme lointain ou de préexistence, me suis toujours senti l’âme à moitié arabe : le son des petites flûtes d’Afrique, des tam-tams et des castagnettes de fer, réveille en moi comme des souvenirs insondables, me charme davantage que les plus savantes harmonies», écrit-il.

Au Maroc, l’auteur se souvient de n’avoir «rencontré que des gens hospitaliers, – peut-être un peu impénétrables, mais souriants et courtois – même dans le peuple, dans les foules». «Chaque fois que j’ai tâché de dire à mon tour des choses gracieuses, on m’a remercié par ce joli geste arabe, qui consiste à mettre une main sur le cœur et à s’incliner, avec un sourire découvrant des dents très blanches», décrit-il.

Dans ses carnets de voyage au Maroc, Pierre Loti relate notamment son départ de Tanger vers Fès, en passant par Ksar El Kébir, à dos de mules et de chevaux fournis par Hassan Ier. Il décrit également le chemin vers la cité spirituelle, pour une réception et une rencontre avec sultan. Sur son chemin, il se souvient de rivières et de «sentiers de chèvres, tracés à la longue par le passage des caravanes».

L’auteur prend conscience de son attachement affectif à la région, appréciant de la voir encore prémunie du style de vie américain ou européen, «Mon bien-être s’augmente encore à sentir très loin de moi ce voisin de Huysmans [écrivain français et critique d’art, féru de voyage et de sleeping-car, ndlr], – lequel est, du reste, un type peint de main de maître du monsieur âgé contemporain, important voyageur d’express», écrit-il. Il va jusqu’à encenser le sultan :

«Dans ma joie de songer que cette sorte de personnage ne circule pas encore au Maroc, j’éprouve un premier mouvement de reconnaissance envers le sultan de Fez pour ne point vouloir de sleeping dans son empire, et pour y laisser les sentiers sauvages où l’on passe à cheval en fendant le vent…»

Pierre Loti

Au terme du voyage à dos de cheval et de mulet jusqu’à Fès, Pierre Loti a une reconnaissance grandissante à l’égard de Hassan Ier. Il finit par lui vouer une admiration teintée de respect. «Je lui sais gré d’être beau ; de ne vouloir ni parlement ni presse, ni chemins de fer ni routes ; de monter des chevaux superbes ; de m’avoir donné un long fusil garni d’argent et un grand sabre damasquiné d’or. J’admire son haut et tranquille dédain des agitations contemporaines», écrit-il.

«Comme lui, je pense que la foi des anciens jours, qui fait encore des martyrs et des prophètes, est bonne à garder et douce aux hommes à l’heure de la mort. A quoi bon se donner tant de peine pour tout changer, pour comprendre et embrasser tant de choses nouvelles, puisqu’il faut mourir, puisque forcément un jour il faut râler quelque part, au soleil ou à l’ombre, à une heure que Dieu seul connaît ?»

Pierre Loti

Une reconnaissance en France

Après son voyage au Maroc, Pierre Loti s’est dirigé vers l’Algérie, en 1891. Cette année-là, il est par ailleurs élu par l’Académie française, pour occuper la place vacante du romancier et dramaturge Octave Feuillet (1821 – 1890), décédé. Au cœur de cette prestigieuse institution, le marin et désormais auteur reconnu a pris séance le 7 avril 1892, donnant un long discours en hommage à Feuillet, sans oublier l’hospitalité qui l’a marqué en Afrique du Nord et en terre d’islam.

Dans cette allocution, il est revenu par ailleurs sur ses débuts anonymes dans la littérature : «Au lendemain de l’apparition de ces œuvres de début, remplies de maladresses et d’inexpérience, je passais à Paris, entre deux longs voyages. Déjà très étonné, et un peu charmé aussi, d’apprendre qu’on m’avait lu, j’éprouvai une vraie surprise joyeuse quand, chez mon éditeur, on me remit une carte d’Octave Feuillet me disant sa curiosité de me connaître et me priant d’aller le voir.»

Cette année-là, deux autres opus s’ajoutent à la bibliographie de Pierre Loti : «Le livre de la pitié et de la mort» et «Fantôme d’Orient». Parallèlement, il continue à servir à l’armée navale. L’année 1889 marquera sa promotion au grade de capitaine de frégate. Il devient capitaine de vaisseau à partir de 1906. Après 42 ans de service, il est admis à la retraite, le 14 janvier 1910.

Si Pierre Loti a rendu son uniforme, il est resté attaché à ses périples, animé par l’ambition de se consacrer davantage à ses premières passions que sont l’écriture et le voyage. Mais la trêve sera courte, puisqu’il retrouvera son uniforme dès 1914, pour s’engager bénévolement au début de la Première guerre mondiale (1914 – 1918).

Après une mission auprès de l’armée italienne, Pierre Loti se démobilise en 1918, pour des raisons de santé. Il continue encore à publier des livres, dont «Quelques aspects du vertige mondial», «Court intermède de charme au milieu de l’horreur» et «Les massacres d’Arménie». De son vivant, sa dernière publication date de 1921. L’année d’après, l’écrivain reçoit les insignes de la grand-croix de la Légion d’Honneur.

Pierre Loti meurt le 10 juin 1923 dans à Hendaye et des funérailles nationales lui sont consacrées. Ses œuvres posthumes ont été rassemblées et publiées par son fils, Samuel Viaud. «Un jeune officier pauvre» sera le premier journal intime à être édité après la mort de son auteur, pour sortir en 1923. En 1925, «Journal Intime 1878 – 1881» est publié. Le troisième et dernier, «Journal Intime 1882 – 1885», paraît en 1929.

La maison de Pierre LotiLa maison de Pierre Loti

Depuis, l’œuvre de Pierre Loti a été immortalisée, après que son ancienne demeure à Rochefort a été convertie en un espace de musée et d’exposition. Le lieu incarne un concentré des passions et des fascinations de l’auteur pour l’Orient et l’Afrique du Nord, livrant tout sur les influences de la côte sud de la Méditerranée sur l’ancien marin.

Après de longues années de fermeture, le lieu rouvre ses portes au public en juin 2025, laissant aux visiteurs la joie de découvrir les objets apportés par Pierre Loti de ses voyages.

 

 Saint-Porchaire : on peut maintenant visiter la chambre du Rochefortais Pierre Loti dans la maison de sa sœur Marie Bon – ici

Saint-Porchaire : on peut maintenant visiter la chambre du Rochefortais Pierre Loti dans la maison de sa sœur Marie Bon

A Saint-Porchaire, on peut maintenant visiter une pièce supplémentaire de la maison Marie Bon, la sœur de Pierre Loti. Après la salle à manger, le salon et la cuisine que l’on pouvait déjà visiter, depuis vendredi dernier, la chambre de Pierre Loti au deuxième étage est ouverte au grand public.

A Saint-Porchaire, la maison de Marie Bon, grande sœur du Rochefortais Pierre Loti, n’avait pas encore livré tous ses secrets. Si depuis l’été dernier, on pouvait déjà visiter la salle à manger, le salon et la cuisine, depuis vendredi, c’est maintenant la chambre de Pierre Loti qui est ouverte aux visites. Une chambre au deuxième étage où Julien Viaud de son vrai nom, aimait passer son temps, enfant, adolescent et même jeune adulte.

Lit de Pierre Loti dans la maison de sa sœur à Saint Porchaire
Lit de Pierre Loti dans la maison de sa sœur à Saint Porchaire © Radio France - Gérald Paris

Sa grande sœur, de 19 ans de plus que lui, était comme une deuxième mère pour lui, il se confiait beaucoup, et aimait se retrouver dans sa maison au calme dans cette chambre. L’aménagement était simple.

Chaise dans la chambre de Pierre Loti à Saint Porchaire

Chaise dans la chambre de Pierre Loti à Saint Porchaire © Radio France - Gérald Paris

 

« Personne n’avait le droit de rentrer dans cette chambre »

Pour Véronique Bergonzoni, chargée de mission patrimoine auprès de la communauté de commune cœur de Saintonge. « Nous avons respecté à la lettre la description qu’il fait de cette chambre dans son ouvrage « Prime jeunesse ». Donc nous avons repris tous ces petits éléments tel qu’il les décrit. Personne n’avait le droit de rentrer dans cette chambre. C’était son antre. Sa sœur disait, il venait prier, méditer, lire »

Reconstitution de l'aménagement de la chambre de Pierre Loti à Saint Porchaire

Reconstitution de l’aménagement de la chambre de Pierre Loti à Saint Porchaire © Radio France -Gérald Paris

 

Dessiner aussi … sa sœur très douée en peinture et en dessin, lui a donné des notions très précieuses. Un amour de l’art graphique qu’il gardera tout au long de sa vie.

On peut visiter la maison Marie Bon à Saint-Porchaire jusqu’au 21 septembre. A Rochefort, les travaux de la maison Pierre Loti sont eux bientôt terminés. Fermée depuis plus de 10 ans, cette maison va rouvrir fin mai 2025.

 

 « Drone d’histoire » – Le Château de la Roche Courbon – YouTube

« Drone d’histoire » – Le Château de la Roche Courbon

 

Roche-CourbonImages : Guillaume Fautrat – France Télévisions

Sauver la ‘Belle aux bois dormants : comment le Château de la Roche Courbon a échappé à la destruction ?

Menacé de disparition au début du XXe siècle, le château de la Roche Courbon a été sauvé grâce à un élan national. Retour sur cette incroyable résistance face à l’oubli et à l’industrialisation.

Dans l’ombre d’une forêt ancestrale, un château chargé d’histoire faillit disparaître. Il aurait pu être un souvenir égaré, enseveli sous le développement industriel. Mais un homme, Pierre Loti, a refusé cette fatalité et lancé un cri d’alarme qui allait changer le destin du domaine.

Un joyau historique au cœur de la forêt

Le château de la Roche Courbon se dresse fièrement au milieu d’un écrin de verdure. Ses jardins à la française, autrefois plus anciens que ceux de Versailles, témoignent d’un passé glorieux. Pourtant, au début du XXe siècle, ce monument était en péril. Pierre Loti, écrivain et amoureux de la région, évoque avec nostalgie : « J’ai tant marché, tant rêvé à l’ombre verte de cette forêt primaire. »

Témoin du temps, cette nature environnante a abrité des traces de la préhistoire et des souvenirs d’enfance pour Loti. Mais le conte de fées menace de s’achever tragiquement lorsque des industriels ambitionnent de détruire la forêt et le château.

Une menace industrielle et une révolte

Le progrès ne s’arrête pas, et le château devient une cible pour des projets d’urbanisation. Face à cette menace, Pierre Loti ne peut rester silencieux. Il réagit avec force et indignation : « Seulement voilà, des industriels peu scrupuleux ont voulu tout raser, condamner ma chère forêt à une mort certaine. »

En 1920, il lance un appel national dans Le Figaro, implorant la sauvegarde de ce patrimoine unique. Sa voix porte, et la mobilisation s’organise. L’attachement à l’histoire et à la culture triomphe de l’appât du gain.

Une renaissance pour l’éternité

Grâce à cette lutte acharnée, le château est sauvé et restauré. Ses nouveaux propriétaires ont su redonner vie à cet ensemble architectural exceptionnel. Loti, contemplant le résultat de ce combat, confie avec émotion : « Stopper la course folle des horloges pour redonner en ces lieux magiques la seule condamnation qu’ils méritent, l’éternité. »

Aujourd’hui, la Roche Courbon est plus qu’un vestige. Elle incarne la résilience du patrimoine face aux défis modernes. Elle rappelle que l’histoire ne se résume pas à des pierres, mais à une mémoire collective prête à se battre pour ses racines.

 

 Actualités 1er semestre 2025 conférences, publications, salons – Le blog de Alain Quella-Villéger

Pour retrouver toutes les actualités d’Alain Quella-Villéger

 

 L’extravagant jardin de Pierre Loti

L’extravagant jardin de Pierre Loti

Le fil infos. Patrimoine. Les deux jardins de la maison de Pierre Loti seront ouverts à la visite lors de la réouverture, le 10 juin 2025. C’est encore un voyage à travers le monde…

Pierre Loti dans son jardin en compagnie d’Alice de Monaco. Cette Américaine avait épousé le Prince Albert 1er. © Ville de Rochefort

 

Après des années de travaux, la maison de l’écrivain voyageur de Rochefort, Pierre Loti, va rouvrir ses portes. Le public pourra la visiter à partir du 10 juin 2025 (par petits groupes limités afin de préserver les lieux). Une maison aux mille univers à l’image de l’homme, mais aussi un jardin qui reflète le personnage haut en couleur qu’était Julien Viaud.