Actualités – octobre 2025

Octobre 2025

 

 Quel écrivain, traumatisé par un procès intenté à son père, fit de sa vie un mirage éveillé ? – JSS

Quel écrivain, traumatisé par un procès intenté à son père, fit de sa vie un mirage éveillé ?

À l’occasion de la récente réouverture de la maison de Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime), notre chroniqueur est allé la visiter afin d’y rechercher le souffle vital ayant animé l’écrivain. Il évoque ici un épisode douloureux de l’enfance de ce grand écrivain qui fut officier de marine, qui rapporta d’Extrême-Orient certains objets d’origine douteuse, qui fut élu contre toute attente à l’Académie française, et qui fut un grand collectionneur, passionné d’art.

Le 21 mai 1891, sous la coupole de l’Institut, un murmure parcourt la salle : on va élire un marin rêveur, un officier en uniforme, qui écrit des phrases comme des prières : Pierre Loti. Depuis des années, ses romans d’exil et de mélancolie (AziyadéPêcheur d’IslandeLe Roman d’un enfant) ont ensorcelé le public mais irrité les puristes. On juge son style trop sensuel, trop flottant, trop plein de soie et de vent.

Les votes tombent : dix-huit voix pour Loti, quatorze pour son concurrent. Le verdict est clair : la mer entre à l’Académie française. Sous la Coupole, on voit passer un souffle d’Orient, le parfum du large, un peu de rêve dans l’air compassé du quai Conti à Paris.

L’année suivante, Anatole France le reçoit et salue en lui « un poète qui écrit en prose, un marin qui écoute les silences du monde ». Loti sourit, un peu ému. Dans son habit vert, il a l’air d’un mousquetaire mélancolique : pense-t-il à ce moment précis à son enfance et à ce père injustement accusé dont les déboires ont entaché l’honneur familial ?

Un père incarcéré mais acquitté

Printemps 1866 à Rochefort (Charente-Inférieure) : le receveur municipal Théodore Viaud est arrêté. On reproche à ce protestant rigoureux, travailleur infatigable, des irrégularités dans ses écritures, la disparition de 22 obligations au porteur et divers détournements au préjudice de la caisse de retraite du personnel municipal.

Le procureur impérial Imbert confie l’instruction au juge Pousset (tous deux étaient probablement des magistrats très temporaires car ils ne figurent pas dans l’annuaire rétrospectif de la magistrature nationale).

Théodore Viaud est incarcéré mais vite libéré après avoir payé une caution.

L’affaire est évoquée par la cour d’assises de Saintes en février 1868. Une foule nombreuse vient assister au procès. Sous les applaudissements, Théodore Viaud est acquitté sur le plan pénal au bénéfice du doute. Mais il est sommé de rembourser les sommes et valeurs disparues. En disgrâce, il est écarté de ses fonctions et quitte son poste à la mairie. Il trouve un emploi subalterne dans une banque.

Un fils traumatisé

Au moment des faits, Julien Viaud, fils de Théodore, a 16 ans. Lycéen à Rochefort, très attaché à son père, il est profondément marqué. Malgré l’acquittement, il ressent profondément la honte qui frappe la famille souillée par l’opprobre, le désarroi d’une mère qui s’enferme dans une dignité silencieuse, la ruine et l’isolement qui menacent le foyer. Pour Julien, cette tâche impossible à laver est une blessure d’honneur.

Toute sa vie, il aura à cœur de réhabiliter le nom de Viaud et de réparer ce qu’il considère comme une dette morale. Une pudeur maladive l’amène à utiliser un pseudonyme. Le traumatisme de l’adolescence lui fait redouter les scandales, alimente son goût du déguisement, le fait fuir dans des contrées lointaines.

Car il lui faut l’océan pour laver la tache… et prendre sa revanche en servant la France sur les mers de façon exemplaire.

La maison-musée de Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime). © Étienne Madranges

 

Sortir de l’enfance

La sortie de l’enfance lui inspire l’un de ses plus beaux textes, le passage final émouvant du « Roman d’un enfant » en 1890. Un roman où le père est quasi absent et où la mère à l’éducation puritaine figure en silhouette. Dans ce moment assez bouleversant d’introspection, celui qui est encore Julien Viaud voit s’éteindre cette enfance en forme de paradis perdu, un paradis qu’il cherchera à retrouver dans l’exotisme, les collections à outrance, les amours impossibles et les songes religieux :

« Oh ! les derniers soirs de mon enfance !

C’était en septembre, dans le grand jardin de Rochefort, un peu fané déjà.

Les feuilles des marronniers commençaient à tomber ; les soirs devenaient froids.

Je me promenais seul, songeur, dans les allées pleines d’ombre et de senteurs mourantes, et j’avais, sans bien savoir pourquoi, de la mélancolie dans le cœur.

Je regardais le ciel pâlir, et je sentais confusément que quelque chose de très doux et de très cher allait finir, que j’allais sortir d’un monde d’innocence et de rêve, pour entrer dans un autre où il y aurait plus de trouble et de souffrance…

Et j’étais triste, sans pouvoir dire de quoi.

Oh ! ces dernières heures de l’enfance — comme elles restent ineffaçables ! — ces heures où l’on ne sait pas encore ce que c’est que souffrir, mais où l’on devine déjà la douleur. »

Pierre Loti exprime dans ce texte à la langue cristalline tout à la fois de la nostalgie et de la douleur liée au passage du temps.

Officier de marine pour réparer l’honneur familial

Âgé de 17 ans, il entre à l’École navale. Enseigne de vaisseau, il est affecté à Tahiti en 1872. Il est accueilli à la cour de la reine Pomaré IV. Fasciné par la culture tahitienne, il en adopte rapidement les mœurs, la langue et la tenue. L’une des servantes de la reine le surnomme « Loti », en référence à une petite fleur qu’elle surnomme ainsi de façon poétique. L’enseigne de vaisseau se laisse séduire par ce surnom charmant. Rapidement saisi par une vocation littéraire, il en fait son pseudonyme d’écrivain et y ajoute le prénom de Pierre.

Il navigue ensuite autour de la planète, rejoignant l’île de Pâques puis la Turquie et la Perse avant de s’attarder en Chine et au Japon. S’il ne reste que quelques jours à l’île de Pâques alors qu’il navigue vers Tahiti, il en livre le premier témoignage littéraire, contribuant à en façonner le mythe romantique :

« Rien n’est plus triste que cette île perdue, où la race des hommes se meurt lentement sous le vent du large, parmi les colosses de pierre couchés à terre. Ces grands visages immobiles, à demi enfouis, semblent attendre encore quelque chose qui ne viendra plus. On dirait une humanité fossile, un rêve de géants endormis dans la cendre du monde. »

Il traverse ainsi les civilisations avec une ferveur mystique quasi sensuelle.

Receleur ?

Membre du corps expéditionnaire international lors de la guerre des Boxers en 1900, servant sur le cuirassé « Le Redoutable », il participe en Chine à la mise à sac de la cité impériale à Pékin, s’emparant de « quelques caisses » (selon lui) de souvenirs. Ces objets, provenant de temples, palais ou maisons aristocratiques, alimenteront son impressionnante collection d’art oriental. Il reconnaîtra dans un courrier adressé à sa femme avoir acheté des soieries et des statues à des « pillards chinois ».

D’autres éléments de sa collection, acquis en Turquie ou au Japon, ont une provenance douteuse. Lors de ses séjours au Japon en 1885 et 1890, il récupère à très bas prix dans des conditions parfois discutables des autels et des statuettes bouddhiques. Le nombre de pièces et leur nature (en particulier des armes de grande valeur dont des sabres et des poignards) qu’il rapporte d’Arabie, de Turquie, du Maroc, du Yémen, d’Égypte ou d’Indochine laissent à penser qu’ils n’avaient pas tous une origine parfaitement légale.

Néanmoins, il n’a jamais été établi qu’il y avait eu des vols. De toute façon, il n’existe pas de source claire sur la provenance de nombreux achats de l’écrivain. A l’époque de Pierre Loti, les objets exotiques étaient la plupart du temps acquis dans des circuits occidentaux militaires, coloniaux ou diplomatiques peu formalistes et sans contrôle rigoureux.

La salle à manger, l’escalier monumental et un souvenir oriental dans la maison-musée de Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime). © Étienne Madranges

 

Une mosquée dans une cathédrale pour port d’attache

Au tournant du siècle, dans sa maison rochefortaise, Pierre Loti fait aménager une pièce particulière assez vaste, dans le grenier, qu’il appelle « ma mosquée ». Sous les combles, il recrée de toutes pièces un véritable sanctuaire d’Orient somptueux. Un « mihrab », niche tournée vers La Mecque, y est aménagé. Il ne cherche pas à créer un lieu de prière ou de recueillement religieux, mais un espace de rêverie et de solitude.

Les lampes suspendues, les tapis d’Istanbul, les céramiques, les arabesques dorées ajoutent à l’aspect mystérieux du lieu. Sur les murs sont reproduites des inscriptions arabes authentiques reproduisant des versets du Coran, dont certains tirés de la sourate de la Lumière. On trouve également des frises pseudo-calligraphiques.

Tout ceci crée un singulier mélange d’exactitude et de fantaisie pure symbolisant l’ambiguïté de l’orientalisme de l’officier de marine devenu écrivain qui a une fascination sincère pour l’Islam culturel, vécue à travers le prisme du rêve et de la théâtralité. Cette mosquée n’est donc ni un sanctuaire réel ni un pastiche. Elle traduit le désir de Loti de transformer la foi des autres en émotion esthétique. Ce sanctuaire reconstitué est en réalité une chambre de l’âme.

La mosquée dans la maison-musée de Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime). © Étienne Madranges

 

Julien Viaud, devenu Pierre Loti, académicien français, grand-croix de la Légion d’honneur, a-t-il cherché une rédemption artistique à la tache originelle du père ? A-t-il voulu échapper à la hantise du jugement, lui qui, dans son testament, demanda qu’on brûlât le contenu de sa maison ?

Sa maison de Rochefort, désormais Maison des Illustres, véritable cathédrale de l’esprit, qui contient une salle gothique, un salon turc, une pagode japonaise, une salle chinoise, offre désormais au public après une longue restauration soigneuse son imposante mosquée savamment décorée et ornée. C’est assurément la maison des paradoxes puisque ce sanctuaire est bâti à partir de souvenirs, de débris d’ailleurs, d’amours variées, de désirs de pureté : il est un refuge pour transformer la faute en mirage et la honte en chef-d’œuvre !

L’officier discipliné, l’écrivain lyrique, le collectionneur maladif ne sont que les visages d’un même besoin : racheter, par la beauté, ce que la morale avait condamné.

 

 Le succès fou de la maison de Pierre Loti à Rochefort : « C’était le Guillaume Musso de la Belle Époque » – Le Parisien

Le succès fou de la maison de Pierre Loti à Rochefort : « C’était le Guillaume Musso de la Belle Époque »

La demeure de naissance de l’écrivain de « Pêcheurs d’Islande » a rouvert en juin après treize ans de fermeture. Mais l’engouement est tel que toutes les visites sont complètes jusqu’en avril prochain.

La maison de Pierre Loti a rouvert, en juin, après treize ans de fermeture et une restauration d’ampleur. LP/Xavier Leoty

La maison de Pierre Loti a rouvert, en juin, après treize ans de fermeture et une restauration d’ampleur. LP/Xavier Leoty
 

De la rue, c’est insoupçonnable. La coquette façade de pierre blanche ressemble à n’importe quelle autre du centre de Rochefort (Charente-Maritime), ancienne ville de garnison au tracé en damier. Il faut entrer. Et au détour d’un couloir sombre, d’un étroit escalier, la magie se révèle et l’écrivain fantasque et flamboyant se dévoile. On découvre un grand escalier Renaissance digne d’un château, une salle gothique du Moyen-Âge, une pagode japonaise rouge vif, un salon turc et, pièce maîtresse la plus spectaculaire de toutes, une mosquée reconstituée.

La maison de Pierre Loti a rouvert, en juin, après treize ans de fermeture et une restauration d’ampleur. Et c’est peu dire qu’elle a du succès. [...]

 Actualités 2e semestre 2025 conférences, publications, salons – Le blog de Alain Quella-Villéger

AQV actus

 

 Documentaire « Le monde selon Pierre Loti » : Pierre Loti, écrivain-voyageur, ancien officier de marine | Ministère des Armées

Documentaire « Le monde selon Pierre Loti » : Pierre Loti, écrivain-voyageur, ancien officier de marine

 

Direction : SGA

ENTRETIEN CROISÉ – Soutenu par le ministère des Armées, le documentaire « Le monde selon Pierre Loti » * de Michel Viotte et Alain Quella-Villéger tente de cerner les multiples facettes de cet écrivain-voyageur du XXe siècle à la personnalité fantaisiste, ancien officier de marine et académicien.

De gauche à droite : Alain Quella-Villéger et Michel Viotte

De gauche à droite : Alain Quella-Villéger et Michel Viotte – © SGA/COM

 

 

 

Propos recueillis par Marguerite Silve Dautremer

Michel Viotte, Alain Quella-Villéger, vous êtes les auteurs de l’ouvrage « Les Vies de Pierre Loti » paru en 2025 aux éditions de la Martinière, et du documentaire « Le monde selon Pierre Loti », diffusé en septembre 2025 à l’occasion de la réouverture de la maison de ce dernier, à Rochefort. Comment tout a commencé ?

Michel Viotte : J’ai d’abord commencé en 2022 à monter le projet de l’ouvrage « Les vies de Pierre Loti » avec les éditions de la Martinière, en cohérence éditoriale avec l’un de mes précédents livres, lui-aussi dédié à la littérature de voyage : « Les vies de Jack London ». Puis l’idée d’un film – comme souvent – s’est naturellement imposée, motivée par la richesse du matériel collecté et l’opportunité offerte par le centenaire et la réouverture de la maison. En chemin, il m’est apparu évident de proposer à Alain Quella-Villéger, grand spécialiste de Loti et de son œuvre rencontré à l’occasion d’un festival, de partager cette aventure. Une collaboration qui fut passionnante !

Qu’est-ce qui vous a attiré chez ce personnage et vous a encouragé à mettre en lumière son parcours ?

Alain Quella-Villéger : Je suis né à Rochefort et Loti faisait partie des noms de rues et autres personnalités connues de la ville. C’est véritablement un voyage à Istanbul avec mes parents et la lecture d’Aziyadé qui, adolescent, m’ont plongé dans son univers, bientôt nourri par l’ouverture de sa maison au public en 1973.

M.V : Sa complexité, bien sûr, fut pour moi un élément déterminant. Le personnage est tellement riche, guidé par des forces contradictoires… Cela le rend terriblement vivant.

Pierre Loti était officier de Marine avant d’être écrivain ; comment cette carrière militaire a-t-elle nourri son imaginaire?

A.Q-V : Je dirais qu’il a été écrivain avant de devenir officier de Marine, ayant pris l’habitude d’écrire dès l’adolescence. Mais le contraire aussi : il est né dans une ville de marins, dans une famille qui compta nombre de marins à commencer par son frère aîné, chirurgien de Marine mort en mer quand il avait 15 ans. Sa carrière, ses affectations, le temps passé à bord ont incontestablement nourri son œuvre, mais il a aussi voyagé seul pour de grands périples à terre en Inde, en Perse ou en Égypte.

M.V : L’éducation de Loti avait essentiellement été réalisée au domicile familial. L’apprentissage de la vie en équipage à bord des vaisseaux de la Marine nationale l’a définitivement émancipé de cette enfance rochefortaise protégée. Cette expérience a soudain élargi son horizon, humain, social, et enfin géographique. Dès lors, ses missions au-delà des mers seront autant de nouvelles expériences dont son œuvre se fera l’écho. Chez Loti, la vie et l’œuvre seront toujours intimement mêlées.

Pierre Loti en officier de marine. Capture d'écran du documentaire "Le monde selon Pierre Loti".

Pierre Loti en officier de marine. Capture d’écran du documentaire « Le monde selon Pierre Loti ». – © France.TV

Pierre Loti démontre une très grande sensibilité, un grand respect vis-à-vis des cultures, arts et traditions des pays où il voyage, en témoigne sa maison de Rochefort au cœur de votre documentaire. Peut-on dire qu’il incarne une forme de « diplomatie culturelle » avant l’heure ?

A.Q-V : Il y a un côté « citoyen du monde » chez Loti, un homme plein d’empathie pour les autres et la différence, plein de pitié souvent, mais ne l’idéalisons pas : l’homme a ses contradictions, ses antipathies, son racialisme parfois.

M.V : Ses ouvrages, à mon humble avis, se distinguent par le style de Loti, sa grande puissance évocatrice, mais aussi par leur précieuse valeur documentaire. Ils témoignent souvent d’une réelle ouverture de l’auteur vers les autres cultures, une volonté de connaître, de comprendre, et même d’expérimenter. Mais son regard peut aussi être altéré par les préjugés de son temps, ou son romantisme exacerbé.

On parle parfois de Pierre Loti comme d’un hériter de la tradition des grands écrivains-voyageurs français, comme Chateaubriand ou Lamartine. Comment percevez-vous ces liens et en quoi Pierre Loti s’inscrit-il dans cette lignée ou s’en distingue-t-il ?

A.Q-V : Pour faire simple, ce qui le rattache sans doute au romantisme, c’est un profond pessimisme, un sens tragique de la vie, l’intérêt pour l’Orient. Il a lu Châteaubriand. Pour autant, il annonce aussi les questionnements existentiels ou géopolitiques du XXe siècle ; sa part de modernité est là.

Quelle facette de Pierre Loti pensez-vous que le public va redécouvrir grâce à votre documentaire ?

A.Q-V : À la fois sa riche et complexe personnalité, sa part d’extravagance, mais aussi une œuvre qui ne se réduit pas à quelque exotisme superficiel. Il a été beaucoup caricaturé de son vivant ; le documentaire tente une approche qui rende compte d’un homme lucide, parfois injuste, souvent désespéré, toujours inattendu.

M.V : La première « mission » d’un tel documentaire sur Loti est bien sûr éducative. Il s’agit de permettre au plus grand nombre (et notamment les plus jeunes) de (re)découvrir ce grand auteur, les différentes facettes de sa personnalité et son œuvre littéraire. Mais nous avons eu aussi à cœur d’inviter le spectateur à partager ses expériences, au fil de ses pérégrinations autour du monde. Au prix d’un passionnant travail de recherche d’archives, il nous fallait restituer l’époque, les lieux… Quel est vraiment le monde que Loti découvre ? Ce n’est qu’en comprenant ce qu’il a réellement vécu que peut nous apparaître la cohérence de sa production littéraire et de ses engagements intellectuels.

Capture d'écran du documentaire "Le monde selon Pierre Loti"

Capture d’écran du documentaire « Le monde selon Pierre Loti » – © France.TV

En filmant dans sa maison de Rochefort, en plongeant dans ses archives, qu’avez-vous découvert ?

A.Q-V : Je fréquente tout cela depuis 50 ans, mais Loti me surprend toujours, sans doute justement parce qu’il n’a rien d’un marin d’opérette ou d’un écrivain mineur. À le suivre sur le terrain autour du monde, à lire les milliers de pages manuscrites de son journal intime et de sa correspondance, et en retrouvant sa maison restaurée, je mesure à chaque fois combien il est déroutant et fascinant.

M.V : Tout ! J’y ai tout découvert ! Le lieu magique que constitue sa maison à Rochefort, et l’incroyable richesse des archives (photos, dessins, manuscrits) sont une « porte » extraordinaire pour découvrir Loti. Toutes les facettes de l’homme et de l’auteur, justement y sont représentées. C’est un vivier inespéré pour un travail biographique audiovisuel.

Comment la relation avec le ministère des Armées s’est-elle instaurée, qu’en avez-vous tiré ?

A.Q-V : Pour ma part, elle a commencé jadis en consultant son dossier militaire individuel au Service historique de la Défense (SHD) de Vincennes et de Rochefort. Pour le film, je laisse Michel répondre.

M.V : Marcher sur les traces de Loti passe bien sûr par des recherches menées sur des lieux clé, en France, liés à sa carrière de marin. Dans la rade de Brest, en premier lieu, le lieu de son apprentissage sur le Borda, et à l’École navale. Mais aussi dans les archives du SHD de Rochefort, pour mesurer le lien historique de cette ville avec la Marine nationale, et retracer aussi les nombreuses affectations à terre de Loti, dans sa ville natale. Tout au long de ce processus, les échanges de la société de production avec le ministère des Armées furent précieux.

 

 

La presse d’Armor : Le démographe Hervé Le Bras sur les terres de ses ancêtres

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Conférence Les Orients de Pierre Loti, 24 octobre au musée Guimet

Les orients de PL

 

Marie-Ange Gerbal au 16e salon du livre pyrénéen à Bagnères-de-Bigorre

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 Elsa Ricaud, la Rochelaise qui murmurait à l’oreille des bâtiments historiques

Elsa Ricaud, la Rochelaise qui murmurait à l’oreille des bâtiments historiques

Charente-Maritime​. Portrait. Architecte du patrimoine, Elsa Ricaud vient de sauver la maison de Pierre Loti. Elle s’attaque désormais au pont Suspendu de Tonnay-Charente. Itinéraire de celle qui, petite, se rêvait… danseuse.

Elsa Ricaud, la Rochelaise qui murmurait à l’oreille des bâtiments historiques
Elsa Ricaud devant l’entrée de la salle Chinoise de la maison de Pierre Loti. © R.L.G.

Ronan Le Goaster

Arènes de Saintes, abbaye aux Dames de Saintes, basilique Saint-Eutrope de Saintes, maison de Pierre Loti (Rochefort), église Saint-Martin (Arces-sur-Gironde), église Saint-Etienne (Ars-en-Ré) ou encore un hôtel particulier à La Rochelle. Derrière les chantiers de restauration de tous ces lieux patrimoniaux, chargés d’Histoire, il y a une griffe : celle de l’architecte spécialisée en patrimoine, Elsa Ricaud. [...]

 

  Conférence-débat, le 10 octobre 2025 (Association Pierre Loti à Paimpol)

Conférence du 10 oct 2025 de Marie-Ange Gerbal.

Conférence le 10 octobre 2025 à 17h, organisée par l’Association Pierre Loti à Paimpol, en partenariat avec l’association PLAERANEG GWECHAL

Salle de conférence de la mairie / Rue JOLIOT CURIE / PLOUBAZLANEC 22 620

« Pierre Loti, l’empathie en action, Itinéraire d’une âme sensible et libre »                     

Proposée par Marie-Ange GERBAL, Présidente de l’Association Internationale des Amis de Pierre Loti

Pierre Loti, officier de marine, écrivain et académicien

Sa rencontre avec la Bretagne, sa culture, ses valeurs ont profondément marqué Pierre Loti. Après son arrivée à Brest, en 1867, sur le Borda, il découvrit la région au fil de ses amitiés avec quelques matelots bretons, notamment Rosporden, Paimpol et Ploubazlanec bien sûr, où je me réjouis aujourd’hui de revenir. Son livre Pêcheur d’Islande fera découvrir à tout le pays la réalité de la vie des Islandais. On connait l’officier de marine, l’homme de lettres, mais moins l’homme engagé qu’il fut, menant souvent des combats qui nous sont désormais contemporains. Homme pluriel, il vivra cependant souvent de manière singulière. Pierre Loti, couvert d’honneurs de son vivant, gardera
toujours en lui, de façon aiguë, la sensibilité du petit Julien, qui rêvait de lointains …

Marie-Ange GERBAL
Présidente de l’Association Internationale
des Amis de Pierre Loti (AIAPL)

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Ploubazlanec. Pierre Loti, son « empathie en action » et en conférence – Saint-Brieuc.maville.com

Ploubazlanec. Pierre Loti, son « empathie en action » et en conférence

Vous pensez tout savoir sur Louis-Marie-Julien Viaud, plus connu sous le nom de Pierre Loti ? Écrivain mais aussi marin, explorateur, photographe, dessinateur… ce grand voyageur a marqué le pays de Paimpol. Son escale dans les Côtes-d’Armor fut bref mais l’impact de son roman, Pêcheur d’Islande perdure encore aujourd’hui. Vendredi, une conférence sera donnée sur ce personnage, et notamment sur son « âme sensible et libre », par l’association internationale des amis de Pierre Loti (AIAPL), en partenariat  avec l’association Plaeraneg Gwechal. « On connaît l’officier de marine, l’homme de lettres, moins l’homme engagé qu’il fût, menant souvent des combats qui nous sont désormais contemporains. Il vivra souvent de manière singulière et gardera toujours en lui, de façon aiguë, la sensibilité du petit Julien, qui rêvait de lointains », invite à découvrir Marie-Ange Gerbal, présidente d’AIAPL.

Vendredi, à 17 h, salle de conférences de la mairie, rue Joliot-Curie. Entrée libre.