Septembre 2025
♦ « Mon père, Gabriel Le Bras »… Sur les traces du juriste qui a donné son nom à une rue de Paimpol
« Mon père, Gabriel Le Bras »… Sur les traces du juriste qui a donné son nom à une rue de Paimpol
À Paimpol (Côtes-d’Armor), une avenue porte son nom. Le professeur d’histoire du droit canonique Gabriel Le Bras, mort en 1970, est né dans une famille de marins au long cours. De passage dans la région, son fils, Hervé Le Bras, démographe et historien, revient sur la destinée familiale.
Camille PINEAU
Gabriel Le Bras est un illustre Paimpolais, « malheureusement un peu oublié aujourd’hui par ses concitoyens », regrettent les membres de l’association Pierre-Loti. Il est vrai que si l’avenue Gabriel-Le Bras, récemment rénovée, est très fréquentée par les habitants, peu connaissent le parcours de l’homme qui lui a donné son nom.
Il était temps de remettre en lumière le destin remarquable de ce juriste et sociologue des religions. Pour ce faire, les membres de l’association ont invité son fils, Hervé Le Bras, démographe de renom, à donner une conférence à Paimpol, le 27 septembre 2025.
L’occasion d’échanger sur ses travaux, mais aussi sur ses liens particuliers avec la ville. Bien qu’il n’y ait jamais vécu, il a toujours entendu parler de la cité des Islandais. « J’ai grandi à Paris. À l’adolescence je suis venu ici avec mon père, une fois, sur les traces de son enfance », se souvient l’homme… [...]
Pierre Loti: Un écrivain voyageur entre lumière et ombre, dévoilé dans un portrait inédit sur France 5 ce vendredi 26 septembre
Portrait richement documenté de Pierre Loti, écrivain et bourlingueur haut en couleur et engagé.
Sans doute surprotégé par les siens pendant son enfance, Pierre Loti — Julien Viaud de son vrai nom — a su s’extirper de son carcan familial et prendre le large, dès l’âge de 17 ans, en 1867, en intégrant l’école navale.
Ses multiples campagnes en mer et ses périples aux quatre coins du globe ont inspiré les plus grands écrits de celui qui était assoiffé d’ailleurs. Parmi ses oeuvres les plus célèbres, figurent Aziyadé ou encore Madame Chrysanthème.
Son havre de paix
Bien qu’il soit aventureux, cet homme de lettres, décrit comme fantasque et ambivalent, élu à l’Académie française, est toujours resté attaché à Rochefort-sur-Mer. Il possédait en effet dans sa ville natale une résidence qu’il avait décorée avec ses souvenirs de voyages.
C’est là qu’il organisait également des soirées fastueuses, réputées dans tout le pays, comme le montre ce portrait inédit.
Un film qui ne manque pas non plus de souligner la part d’ombre de cet orientaliste, témoin de nombre de bouleversements géopolitiques, ayant relativisé le génocide arménien commis par la Turquie, nation qui l’accueillait tel un chef d’État.
♦ Ce soir à la télé – “Le Monde selon Pierre Loti” : un témoin de son époque
« Le Monde selon Pierre Loti » : un témoin de son époque
Critique Ce documentaire dresse le portrait de cet écrivain-voyageur et explore son univers fascinant. Ce soir à 22h35 sur France 5.
En juin 2025, la maison familiale de Pierre Loti à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime) a rouvert après treize ans de travaux. On peut donc admirer cette demeure extravagante digne du fantasque écrivain-voyageur qui collectionna des milliers d’objets tout au long de sa vie.
Elle se compose de pièces thématiques originales : un salon turc, une mosquée inspirée par sa passion pour le monde arabo-musulman, une reproduction de la stèle mortuaire de son premier amour, Aziyadé, une salle Renaissance dotée d’un escalier monumental, une salle gothique, un autre salon, chinois cette fois…
Iconoclaste et avide d’évasion
Qui était donc cet iconoclaste ? Né Julien Viaud (1850-1923), il doit son pseudonyme au nom d’une fleur donnée par l’une des suivantes de la dernière reine de Tahiti lors d’une escale en Polynésie. Couvé par les femmes de sa tribu, il se découvre artiste grâce à sa sœur Marie, qui l’encourage à écrire et dessiner. A la mort de son frère, médecin de marine, il entre à l’Ecole navale et sillonne les mers. « Je rêvais de mener la grande vie d’aventure dans les pays du soleil, dans les colonies ou dans cet Orient musulman que Lamartine m’avait révélé », écrivait cet avide d’évasion.
Croquis, photos, textes, ce bourlingueur ne cessera de documenter ses périples. Ses expéditions lui inspirent « le Mariage de Loti » (1880), « le Roman d’un spahi » (1881), « Madame Chrysanthème » (1887), « Ramuntcho » (1897) ou « Pêcheur d’Islande » (1886), qui demeure l’un des romans français les plus traduits dans le monde.
Devenu un écrivain à succès prolifique, l’aventurier fait son entrée à l’Académie française en 1892. Il y partage son coup de foudre pour le monde ottoman et son amour de l’Orient. Témoin privilégié des bouleversements historiques au cours de sa carrière militaire, il ne cesse d’attester des violences de la colonisation en Extrême-Orient et déclenche la fureur de son état-major.
Excentrique, on l’a bien compris, Loti adorait se déguiser et organisait des fêtes et soirées costumées courues par la bonne société. A sa mort, en juin 1923, il eut droit à des funérailles nationales, les premières pour un écrivain depuis Victor Hugo, trente-huit ans plus tôt.
♦ Le Monde selon Pierre Loti (France 5) – 3 choses à savoir sur le célèbre écrivain | Télé 7 Jours
Le Monde selon Pierre Loti (France 5) – 3 choses à savoir sur le célèbre écrivain
Ce film, largement illustré par les photos personnelles de Pierre Loti (1850-1923), dresse le portrait aux mille facettes de l’académicien.
L’officier de marine
Pierre Loti, de son vrai nom Julien Viaud, rêve de suivre les traces de son frère Gustave, médecin de marine. À 17 ans, en 1867, il entre à l’École navale. En 1906, il est promu capitaine de vaisseau. Pour cet orientaliste passionné, particulièrement attaché au monde ottoman, ses voyages à travers le monde vont nourrir son imagination littéraire.
L’écrivain
Paradoxalement, ce grand voyageur, fasciné par l’exotisme et l’ailleurs – à l’image de sa maison de Rochefort, construite dans le pur style mauresque –, doit ses deux plus grands succès à des romans exaltant des provinces françaises. La Bretagne, avec Pêcheur d’Islande (1886), qui raconte la vie des terre-novas bretons, et le Pays basque, avec Ramuntcho (1897), une histoire de contrebandier, prétexte à évoquer la beauté sauvage des Pyrénées. Pierre Loti sera l’un des rares écrivains, avec Hugo, Barrès, Valéry, Colette et Césaire, à avoir les honneurs de funérailles nationales.
Le diplomate
S’il n’est pas officiellement ambassadeur, Pierre Loti en a l’aura. Or, le 11 août 1913, il est reçu comme un chef d’état à Constantinople. L’écrivain sera même mandaté par Raymond Poincaré pour tenter, sans succès, de ramener l’Empire ottoman dans le camp des alliés.
Le Monde selon Pierre Loti, vendredi 26 à 22h35 sur France 5
« Le Monde selon Pierre Loti », sur France 5 : la vie de légende de l’écrivain-voyageur
Nourri d’archives photographiques et filmées, le documentaire de Michel Viotte et Alain Quella-Villéger tente de cerner la personnalité fantasque de l’auteur à l’œuvre foisonnante.
Par Sylvie Kerviel
Officier de marine, écrivain, reporter, mais aussi académicien, collectionneur, photographe, dessinateur… La vie de Pierre Loti (1850-1923), de son vrai nom Julien Viaud, est un véritable tourbillon. Tenter de la résumer en cinquante-deux minutes est un pari osé, que relèvent, au prix de quelques raccourcis et omissions, le réalisateur Michel Viotte et l’historien Alain Quella-Villéger. Ce spécialiste de l’écrivain lui a consacré plusieurs livres, dont une riche biographie, Pierre Loti. Une vie de roman (Calmann-Lévy, 2019).
Leur documentaire est présenté à l’occasion de la réouverture au public, en juin, de la Maison de Pierre Loti, à Rochefort (Charente-Maritime), après treize ans de fermeture et sept ans de travaux. Un lieu où l’écrivain-voyageur a donné libre cours à sa folie créatrice, recomposant dans son « port immobile », comme il nommait sa demeure, les ambiances des contrées découvertes au gré de ses missions maritimes : salle chinoise, pagode japonaise, salon turc, mosquée… [...]
♦ “Le Monde selon Pierre Loti” : la vie trépidante de Pierre Loti, écrivain-voyageur
“Le Monde selon Pierre Loti” : la vie trépidante de Pierre Loti, écrivain-voyageur
Après treize ans de fermeture, la maison-monde de l’écrivain (1850-1923), située à Rochefort, vient de rouvrir. L’occasion d’un bon portrait et d’une déambulation entre les salles chinoise et japonaise, la “mosquée”, l’escalier Renaissance…
Par Youness Bousenna
Si toute maison renferme un monde, celle de Pierre Loti (1850-1923) résume le monde, le vrai. Cette demeure aussi extravagante que l’écrivain voyageur, sise dans sa ville natale de Rochefort (Charente-Maritime), comporte une salle chinoise, un escalier Renaissance, une pagode japonaise, et même une mosquée. Cette maison dans laquelle il donnait des fêtes insolites — comme un dîner médiéval, en 1888, avec un carton d’invitation en ancien français — a rouvert au public en juin 2025, après treize ans de fermeture pour rénovation. [...]
♦ À la recherche de Pierre Loti – Causeur
À la recherche de Pierre Loti
Un documentaire et un livre
« Le Monde selon Pierre Loti », le documentaire de Michel Viotte diffusé le 26 septembre sur France 5, est remarquable
Parrainé par un Stéphane Bern dont les propos liminaires célèbrent « l’écrivain voyageur à l’imagination fertile » […], « cet insatiable curieux [qui] a navigué sur presque toutes les mers, partant à la découverte de terres parfois quasi inexplorées, de lieux et de peuples qu’il voulait encore authentiques, lui dont l’âme romantique le portait vers le passé », l’ouvrage Les vies de Pierre Loti, paru sous les auspices des Editions de La Martinière au moment même où rouvrait sa fameuse maison rochefortaine, restaurée comme l’on sait après plus de douze ans de fermeture, constitue bel et bien ce viatique indispensable à qui veut comprendre les relations complexes entre l’officier de marine et l’homme de lettres, le très talentueux dessinateur et bon pianiste, le chineur compulsif et l’hédoniste intempérant, le protestant et l’athée idolâtre des sites sacrés, l’ascète et l’amphitryon travesti, le bourgeois déclassé devenu célèbre et fortuné par la grâce de sa plume, le docte académicien et le nomade en burnous, en costume de spahi, en tenue d’ Albanais voire même en feuille de vigne…
Imaginaire débridé
Car ce n’est pas le tout de pénétrer, à Rochefort, sise rue Chanzy, dès longtemps rebaptisée « rue Pierre Loti », dans le scrupuleux capharnaüm de l’illustre Maison de Loti, et d’en savourer l’exubérance épicée, l’exotisme éclectique, la surprise délibérée des agencements. Encore faut-il, pour comprendre les ressorts de cet imaginaire débridé, cristallisé derrière la sobre modénature d’une façade en pierre de taille à la blondeur emprunte de respectabilité, larguer les amarres de Rochefort et voguer aux antipodes, dans le sillage de Loti. Illustré de près de quatre cents documents iconographiques – photos de et par Loti, superbes dessins et aquarelles de Loti encore, ou gravures réalisées d’après lui, affiches, caricatures d’époque, pages manuscrites, cartons d’invitation et autre menu de ce « dîner Louis IX » arrosé « de plusieurs vins, de cervoise et d’hydromel », couvertures de L’illustration, du Petit journal ou de l’hebdomadaire Le Monde illustré… – le « grand format » que voici part à la recherche de Pierre Loti : à travers lui, il nous fait miraculeusement retrouver ce temps perdu.
Rédigé d’une belle plume sous l’attentif patronage d’Alain Quella-Villéger, spécialiste émérite de l’auteur d’Aziyadé, de Pêcheur d’Islande ou de Mon frère Yves, le texte de Michel Viotte invite le lecteur, contrepoint de cette fabuleuse iconographie et des scrupuleuses notices qui l’accompagne, à un voyage dans ce passé pour nous tout à la fois si lointain et si proche, sous toutes les latitudes où Loti démultiplia son existence dans tous les Orients du globe, de l’île de Pâques à la vallée du Nil, de Dakar à Istambul, du Tonkin au Japon, de l’Algérie française aux Indes britanniques…
Cette invite à acquérir le précieux volume des Vies de Pierre Loti, votre serviteur l’accompagne de celle, encore plus pressante, de visionner Le monde selon Pierre Loti, passionnant documentaire, également cosigné Viotte & Quella-Villéger. Nourri d’éloquents et superbes documents et images d’archives, ce film parvient, en moins d’une heure, à entrecroiser avec beaucoup de finesse le récit biographique, la chronologie des voyages, la carrière de l’officier de marine et ses amitiés viriles, le regard sur l’œuvre romanesque mais également sur l’essayiste et journaliste controversé que fut l’académicien, le contexte historique et géopolitique du temps, la visite de la maison de Rochefort et l’évocation des fêtes déguisées qui s’y donnaient, comme des villégiatures basques ou bretonnes, l’approche sans détour des ambiguïtés libidinales et des hantises métaphysiques propres au personnage… Chose rare par les temps qui courent, la production a su résister à la profonde débilité du genre docu-fiction, ce nouveau formalisme télévisuel où ici, quelque médiocre acteur aurait pu cachetonner sous l’apparence douteuse d’un « Pierre Loti » inséré dans des reconstitutions improbables…
Non seulement on échappe donc à ce travers désastreux, mais Le monde selon Pierre Loti est la promesse d’alimenter encore votre rêverie sur de bonnes bases d’érudition. Et, sait-on jamais, l’occasion d’inciter les jeunes générations à lire Loti dans le texte ? Rendez-vous au 22 septembre, en deuxième partie de soirée sur France 5, ou ensuite à la demande sur France.tv.
En librairie : Les vies de Pierre Loti, par Michel Viotte, avec la collaboration d’Alain Quella-Villéger). Avant-propos de Stéphane Bern. Editions de La Martinière, 240p. 2025.
A voir : Le Monde selon Pierre Loti, documentaire de Michel Viotte (co-écrit avec Alain Quella-Villéger). France, couleur, 2025. Durée : 52mn. Vendredi 26 septembre à 22H35 sur France 5 et sur france.tv à la demande.
♦ Du côté de chez Loti – Causeur
Du côté de chez Loti
Visite de la maison de l’écrivain-voyageur, à Rochefort
Après treize ans de restauration, la maison de Pierre Loti, à Rochefort (17), rouvre ses portes. Ses façades bourgeoises dissimulent des intérieurs exotiques, un capharnaüm intime et savamment élaboré par cet écrivain-voyageur qui voulait conserver la mémoire de ses périples aux antipodes.
La prévention que les vices du temps attachent à l’excellent Renaud Camus invite, au moins par défi, à se replonger avec délice dans ce volume de la collection « Demeures de l’esprit » (Fayard), dont le premier chapitre s’ouvre comme suit : « La maison de Loti à Rochefort est exemplaire : elle n’est pas un musée Loti (même si l’on y apprend beaucoup sur Loti), elle n’est en aucune façon une reconstitution : […] une œuvre en soi, tout à fait au même degré que les livres. […] Nous avons bien affaire ici à une maison d’écrivain au sens le plus méticuleusement et plaisamment fétichiste du terme. » C’était avant la fermeture de l’édifice, il y a treize ans, pour restauration complète.
Depuis juin dernier, la maison de Pierre Loti – Julien Viaud pour l’état civil (1850-1923) – est rouverte au public.
[...]
♦ Le monde selon Pierre Loti – Télé 2 Semaines
Le monde selon Pierre Loti
© Films d’Ici Méditerranée
Rochefort. Journées européennes du patrimoine : la maison de Pierre Loti ouvre ses portes gratuitement
Pays Rochefortais. Rochefort. Dans le cadre de la 42 édition des Journées européennes du patrimoine, de nombreux rendez-vous sont annoncés. À Rochefort, il sera évidemment beaucoup question de Pierre Loti.
♦ Un livre, un auteur, un voyage : « Au Maroc » de Pierre Loti
Un livre, un auteur, un voyage : « Au Maroc » de Pierre Loti
Très souvent les voyages et plus largement l’envie de voyager naissent de nos lectures. De ces romans, essais et autres ouvrages que l’on nous a conseillés ou sur lesquels on est tombé un peu par hasard et qui a moment donné nous ont transporté vers un ailleurs. Au point de nous donner également envie d’aller voir justement cet ailleurs…
Aujourd’hui, rencontre avec Pierre Loti, quelque part l’archétype de ces aventuriers-voyageurs-écrivains que l’on trouvait alors en cette fin de XIXe siècle et début du XXe. Avec un de ses ouvrages – d’ailleurs pas forcément des plus connus – qui est « Au Maroc ».
« Au Maroc »
«La nuit qui vient, le vent froid qui se lève au crépuscule, accentuent comme il arrive toujours l’impression de dépaysement que ce Maroc m’a causée dès l’abord…»
Entre carnet de notes et impressions personnelles, « Au Maroc » nous transporte dans ce pays en 1889. Lorsque Pierre Loti, en tant que membre d’une mission diplomatique française, est invité à la cour du sultan Moulay Hassan dans la ville de Fès.
Mais plus que cette rencontre officielle, l’écrivain s’est avant tout attaché à décrire le périple qui l’aura mené jusque-là. À l’aller entre Tanger et Fès, accompagnant la délégation française, puis au retour sans celle-ci vêtu de vêtements indigènes afin de passer inaperçu et découvrir de façon plus authentique le pays et ses habitants, leur vie quotidienne, leur culture et les moeurs de l’époque. Pour au final dépeindre un Maroc qui lui semble immuable, comme suspendu dans le temps et qui contraste fortement avec cet Occident qui se « modernise » à grands pas.
Une vie de voyages
C’est dans la sous-préfecture de la Charente-Maritime, Rochefort, que naquit le 14 janvier 1850 un certain Louis-Marie Julien Viaud plus connu sous le surnom de Pierre Loti. Le même qui quelques années plus tard, engagé dans la marine, partira découvrir le monde.
Alger, Dakar, l’Amérique du Sud, l’Ile de Pâques, Tahiti (là où la reine Pomaré lui donnera son surnom de Loti), le Pacifique, l’officier de marine en plus d’être militaire et voyageur devient aussi écrivain, racontant ses périples et ses rencontres d’alors. Puis viendront d’autres aventures et surtout la Turquie et la ville de Constantinople, l’actuelle Istanbul, qui le marqueront et feront naître l’un de ses plus célèbres ouvrages, « Fantôme d’Orient ».
Ensuite, toujours militaire mais aussi « officiellement » écrivain et reporter, Loti enchaînera les voyages, les missions notamment en Chine et Extrême-Orient, les ouvrages reconnus comme « Pêcheurs d’Islande » et un succès certain qui le propulseront jusqu’à l’Académie Française en 1891.
Puis, à partir de 1910, ce sera à nouveau de longs séjours dans la future Istanbul que Pierre Loti aura tant aimé. Il mourra à Hendaye le 10 juin 1923.
=> Ceux qui s’intéressent à la vie et l’oeuvre de Loti peuvent à nouveau visiter sa maison de Rochefort. Après des années de travaux, celle-ci a enfin rouvert ses portes à l’été 2025.
Et c’est donc cette vie d’écriture et de voyages qu’elle nous raconte; là où il a grandi, dans ce lieu que plus tard il transformera en « un décor de théâtre exotique » comme disaient certains. Car la demeure familiale connaîtra nombre d’aménagements, reflets des voyages, de l’imaginaire et de la personnalité un peu tourmentée de l’écrivain. À voir ou revoir…
> Infos : www.maisondepierreloti.fr
♦ Bienvenue sur le site officiel de l’Association Pierre Loti à Paimpol – Site de aplp22 !
Un démographe à Paimpol : Hervé Le Bras
A l’nvitation de l’Association Pierre Loti à Paimpol (APLP) le célèbre démographe Hervé Le Bras sera samedi 27 septembre à Paimpol où il tiendra une conférence à l’abbaye de Beauport sur « Le choc démographique en France et en Europe ». Il abordera des thèmes qui ont récemment alimenté les tabloïds : natalité (en baisse), mortalité (qui ne baisse plus) et migration (inquiétude !)
Hervé Le Bras est chercheur à l’INED (Institut national d’études démographiques), professeur à l’EHESS (école des hautes études en sciences sociales) dont il a été directeur. Il a également enseigné à l’École polytechnique et à l’ENA (école nationale d’administration) et dans de nombreuses universités étrangères.
Il évoquera notamment « France, un album de famille », livre à paraître prochainement illustré par Yann Arthus-Bertrand.
Hervé Le Bras a une racine paimpolaise par son père Gabriel Le Bras (1891-1970) né à Paimpol rue des Huit Patriotes. Mais qui à Paimpol connaît Gabriel Le Bras au-delà du nom attribué à une grande avenue paimpolaise récemment rénovée ? Il fut pourtant lui aussi un grand universitaire et académicien réputé, apprécié par Jean Kerlévéo et Max Querrien !
À l’occasion de la conférence sera dévoilée le lien peu connu de la famille Le Bras avec Pierre Loti et … avec Beauport, récemment révélé par l’APLP (Association Pierre Loti Paimpol).
La conférence d’Hervé Le Bras se tiendra
samedi 27 septembre à 18h00
dans la salle de la Pomme de l’abbaye de Beauport à Paimpol
en présence de Fanny Chappé maire de Paimpol
(Entrée gratuite pour toutes et tous)
♦ Pierre Loti, entre discours orientaliste et pratiques de collection : Conference a Strasbourg
Pierre Loti (Julien Viaud) est une figure marquante de l’orientalisme littéraire de la fin du 19e siècle. Officier de marine et écrivain, il a construit une œuvre nourrie de ses nombreux voyages, notamment au sein des territoires de l’Empire ottoman, en Afrique du Nord, en Asie et en Océanie. Son écriture, empreinte d’un imaginaire fantaisiste, a rencontré un large succès, comme en témoigne son élection à l’Académie française en 1891. Cependant, son œuvre a reçu des critiques dans le cadre des études postcoloniales, notamment par Edward Saïd, en raison des représentations qu’elle véhicule sur l’Orient et ses populations.
- Voyage en Terre-Sainte.En 1894, Pierre Loti décide de se rendre en Terre-Sainte. En traversant le Mont Sinaï, Jérusalem ou Nazareth, il espère secrètement retrouver la foi perdue, mais ce périple sera un «décevant pèlerinage». Il ramènera de son voyage trois ouvrages : «Le désert», «Jérusalem» et «La Galilée» que nous vous invitons à découvrir.Lecture musicale avec le guide-conférencier Kevin Pearson accompagné par le musicien Jérémie Arnal (flûte ney, saxophone, duduk).Le 21 septembre 2025 de 11:00 jusqu’à 12:00
♦ Pierre Loti, Une Vie Un Roman Châtellerault 2025 : date, horaires, programme, tarifs
Pierre Loti, Une Vie Un Roman
Le 04/12/2025
salle Velbert ex Gornière Chatellerault, 15 rue de la Gornière | Châtellerault
NC
Une existence fascinante, bercée entre tentation des ailleurs et besoin de refuge, entre conformisme et transgression, tant l’homme apparaît fantasque, inattendu, désinvolte, révolté, hédoniste jusqu’à l’excès, goinfre et gouffre à la fois ; mille vies n’auraient jamais pu l’assouvir.
© Open Agenda Grand-ChâtelleraultPierre Loti, Une Vie Un Roman
Il édifie à Rochefort une maison-palais exotique. Un véritable roman-photo le montre tour à tour spahi, albanais, acrobate de cirque, bédouin sur un dromadaire…
Voici la figure singulière d’un officier de Marine, devenu académicien à 42 ans, et qui fut l’un des écrivains engagés du début du XXe siècle et dont on ne cesse de découvrir aujourd’hui la savoureuse modernité.
Cet événement a été renseigné par un organisme institutionnel (Agence Départementale du Tourisme de la Vienne). Date de dernière mise à jour le 01/09/2025.
Renseignements
Où :
salle Velbert ex Gornière Chatellerault, 15 rue de la Gornière86100 Châtellerault
Contacts :
Dates et horaires :
- Jeudi 4 Décembre 2025
Tarifs :
NC
♦ La maison de l’écrivain Pierre Loti en vente : un morceau d’histoire à près d’1 million d’euros
La maison de l’écrivain Pierre Loti en vente : un morceau d’histoire à près d’1 million d’euros
L’agence Mercure a mis en vente la maison de l’écrivain Pierre Loti, située à Saint-Pierre-d’Oléron, en Charente-Maritime. Les propriétaires actuels des lieux, descendants de l’artiste, n’ont plus les moyens de conserver ce bien.
Ouest-France avec NewsGene
L’ancienne maison de l’écrivain Pierre Loti, sur l’Ile d’Oléron (Charente-Maritime), a été mise en vente. Le prix de la propriété a été fixé à 997 500 €, rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine samedi 6 septembre 2025.
Les lieux sont présentés dans l’annonce immobilière comme une « remarquable demeure du XVIIe siècle, inscrite à l’inventaire des Monuments historiques, [qui] offre un témoignage exceptionnel du patrimoine local ». La bâtisse, connue sous le nom de « Maison des Aïeules », est composée de neuf pièces qui s’étendent sur 450 m2. En revanche, il n’est pas précisé que la tombe de l’écrivain habite le jardin pour l’éternité. « Ici, dans le jardin des aïeules, Pierre Loti repose sous le lierre et les lauriers », indique sobrement une plaque de pierre, selon l’antenne régionale de France 3.
Une triste vente
L’artiste avait acheté cette ancienne école protestante en 1899 et avait souhaité y être enterré à sa mort en 1923. Comme l’explique Le Parisien , son fils a ensuite vendu la bâtisse à ses cousins, qui ont légué le bien à leurs descendants. Cette nouvelle vente attriste beaucoup la présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti. Les propriétaires actuels « ne vendent pas de gaieté de cœur », a fait savoir le groupe immobilier Mercure en charge du dossier.
Plusieurs points pourraient effrayer les acheteurs. Tout d’abord, la maison est classée monument historique. Les autorisations pour réaliser des travaux peuvent donc être difficiles à obtenir. De plus, les descendants de l’artiste bénéficient d’un droit d’accès perpétuel à la tombe de leur ancêtre. Si certains espèrent que les lieux deviendront un musée, la municipalité affirme que cela ne sera possible que si les propriétaires réalisent une donation des lieux.
La dernière maison de l’écrivain-voyageur Pierre Loti… et sa tombe sont à vendre pour 1 million d’euros sur l’île d’Oléron
Située à Saint-Pierre-d’Oléron, cette discrète demeure de neuf pièces abrite la sépulture de l’auteur de « Pêcheur d’Islande ». Les futurs acquéreurs devront respecter un droit de visite.
Rochefort, en Charente-Maritime, vient officiellement d’inaugurer la sublime maison de Pierre Loti, entièrement restaurée après treize années de travaux. Mais un joyau peut en cacher une autre, bien plus discret celui-là. Depuis quelques semaines, la dernière demeure de l’écrivain-voyageur est proposée à la vente à Saint-Pierre-d’Oléron pour plus de 997 000 euros.
Préservée derrière de hauts murs, la bâtisse abrite la tombe de l’auteur décédée en 1923, à l’âge de 73 ans. Le célèbre académicien français, qui avait minutieusement orchestré ses funérailles, a choisi d’y reposer pour l’éternité. Cette bâtisse du XVIIe siècle, baptisée « maison des aïeules » en hommage à ses ancêtres, a longtemps appartenu à la famille maternelle de Pierre Loti, avant que ce dernier ne la rachète en 1899.
Les amis de l’illustre personnage sont « attristés »
« Son fils Samuel a vendu cette maison à ses cousins, le bien se transmet depuis aux descendants collatéraux », relate Marie-Ange Gerbal, la présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti « attristée » par cette vente inattendue.
Spécialiste du « marché immobilier de luxe et du haut de gamme local », le groupe Mercure ne souhaite pas communiquer sur ce bien. Les propriétaires actuels « ne vendent pas de gaieté de cœur » et ne souhaitent pas s’exprimer davantage, souligne-t-on.
L’annonce, ne mentionne d’ailleurs pas cet héritage, évoquant seulement un « riche passé culturel » et l’inscription de la maison à l’inventaire des Monuments historiques. Les futurs acquéreurs devront pourtant respecter un droit de visite accordé aux descendants de Pierre Loti qui peuvent accéder à tout moment et de façon perpétuelle à la sépulture de l’écrivain.
Un droit de visite inaliénable
« Ce droit est inaliénable et imprescriptible », confirme Marie-Ange Gerbal. Enterré dans un coin reculé du jardin, Pierre Loti a, lui, expressément interdit toute autre visite. « Il voulait être isolé, en paix », précise Marie-Ange Gerbal qui rêve de « sanctuariser » cette demeure et, pourquoi pas, de l’ouvrir aux artistes. Reste à convaincre les collectivités locales de débourser 1 million d’euros pour acquérir ce bien comprenant neuf pièces et un terrain de 4 595 m2. Interrogés par France 3, les élus locaux ont botté en touche.
♦ « Monsieur Loti, je suis fier de vous rendre les clés de votre maison »
« Monsieur Loti, je suis fier de vous rendre les clés de votre maison »
Le fil infos. Rochefort. L’inauguration (tant attendue) de la maison de Pierre Loti s’est déroulée lundi 8 septembre. Sans la ministre de la Culture, ni Stéphane Bern, mais avec Erik Orsenna.
Ile d’Oléron : La maison où l’écrivain Pierre Loti est enterré, à vendre pour près d’un million d’euros
PATRIMOINE•L’écrivain, qui avait racheté cette demeure ayant appartenu à ses aïeules en 1899, y est enterré depuis sa mort en 1923, à l’âge de 73 ans
Par M. B.
Cette « remarquable demeure du XVIIe siècle, inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, offre un témoignage exceptionnel du patrimoine local ». Sur le site du groupe immobilier Mercure, spécialisé dans la vente de « propriétés d’excellence », la vente de cette maison de 450 m2 à Saint-Pierre-d’Oléron (Charente-Maritime) ne passe pas inaperçue.
Comme le relate France 3, elle correspond en effet à la dernière demeure de l’écrivain Pierre Loti, qui y est même enterré, au fond du jardin, depuis sa mort en 1923, à l’âge de 73 ans. Prix de vente : 997.500 euros.
Droit de visite pour les descendants
« Édifiée sur un terrain clos de murs largement arboré et fleuri de 4.595 m², elle séduit par son charme d’antan et son riche passé culturel », poursuit la description de la petite annonce, qui ne mentionne pas le lien avec l’écrivain. C’est au fond d’un jardin en enfilade que se situe la sépulture de l’académicien. Présence qui implique d’ailleurs un droit de visite inaliénable pour ses descendants.
Pierre Loti avait racheté la demeure en 1899 pour la renommer « maison des aïeules », en hommage à ses ancêtres. Ses descendants actuels n’auraient plus les moyens de la conserver, relate France 3.
L’association internationale des amis de Pierre Loti souhaiterait que le domaine devienne, par exemple, un musée. Mais les collectivités ne semblent, pour le moment, pas disposées à investir près d’un million d’euros pour récupérer la demeure.
♦ Avis aux acheteurs : la dernière maison de Pierre Loti est à vendre sur l’île d’Oléron – Capital.fr
Avis aux acheteurs : la dernière maison de Pierre Loti est à vendre sur l’île d’Oléron
Alors que la maison consacrée à l’écrivain Pierre Loti a été restaurée après treize ans de travaux, sa dernière demeure est mise en vente à Oléron pour près d’un million d’euros. Une bâtisse du XVIIe siècle où se trouve encore sa tombe…
Plus de cent ans après sa mort, la maison de l’écrivain et académicien Pierre Loti va peut-être changer de main et surtout sortir du giron familial. Comme l’a appris Le Parisien, la demeure du XVIIe siècle, connue sous le nom de «Maison des aïeules» sur l’île d’Oléron, est à vendre. Ayant toujours appartenu à sa famille maternelle, la demeure avait été rachetée par l’écrivain en 1899. Mais une page se tourne, indiquent nos confrères. Si le groupe Mercure, qui est en charge de la vente, ne souhaite pas communiquer, la maison serait en vente pour 997 000 euros.
Comment en est-on arrivé là ? En réalité, c’est le fils de Pierre Loti, Samuel, qui l’a cédée à ses cousins. Or, «le bien se transmet depuis aux descendants collatéraux», résume auprès du Parisien la présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti. Marie-Ange Gerbal se dit d’ailleurs très «attristée» par cette nouvelle. Seuls les locaux et les admirateurs de Pierre Loti connaissent l’existence et le passé de cette maison. Sur l’annonce, il n’est nullement indiqué qu’elle lui a appartenu, mais seulement qu’elle est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.
La tombe de Pierre Loti au fond du jardin
Selon le groupe Mercure, les propriétaires «ne vendent pas de gaieté de cœur», peut-on apprendre. Toutefois, les nouveaux propriétaires devront respecter un droit de visite. Un droit «inaliénable et imprescriptible», car la sépulture de l’académicien se situe au fond du jardin. L’auteur de «Mon frère Yves», «Pêcheur d’Islande» ou de «Ramuntcho» avait en effet organisé toutes ses funérailles et décidé de reposer dans sa maison de famille.
Un droit de visite qui donne encore de l’espoir à Marie-Ange Gerbal. La présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti espère que les collectivités locales se lanceront dans cette acquisition afin d’en faire une sorte de musée. Mais interrogés par France 3, les élus locaux ne semblent pas disposés, pour le moment, à mettre un million d’euros dans la demeure de neuf pièces et son terrain de 4 595 m².
Son autre maison rouverte à Rochefort
Cette mise en vente coïncide étonnamment avec la réouverture d’une autre maison de l’écrivain après treize ans de travaux, explique Sud Ouest. Située à Rochefort, elle a été inaugurée par le conservateur de la ville, en présence notamment d’Erik Orsenna. S’il a fallu mettre à la poche 14 millions d’euros pour la voir renaître, les visites sont déjà complètes jusqu’au mois de décembre.
Erik Orsenna s’est félicité de cette réouverture, lui qui avait vu la maison «en très grand péril» la dernière fois où il était venu. Il existe aussi une autre maison ayant appartenu à Pierre Loti, à Saint-Porchaire (Charente-Maritime). L’écrivain et officier de marine y passa douze ans avec sa sœur Marie Bon. Un parcours sténographié la met en valeur, tandis que son rez-de-chaussée est visitable.
♦ « C’est un travail magnifique » : la Maison de Pierre Loti à Rochefort officiellement inaugurée
« C’est un travail magnifique » : la Maison de Pierre Loti à Rochefort officiellement inaugurée
Ce mardi 9 septembre, la maison de l’écrivain, restaurée après treize ans de travaux, a été inaugurée. Sans la ministre de la Culture sur le départ, Rachida Dati, mais avec l’académicien Erik Orsenna, un fidèle de la ville
Ils sont venus mais ils ne sont pas tous là. Pour l’inauguration en grande pompe de la Maison de Pierre Loti à Rochefort, ce mardi 9 septembre (elle est rouverte au public depuis le 10 juin), pas de Rachida Dati, ex-ministre de la Culture, ni de Stéphane Bern monsieur Mission Patrimoine. Un seul Parisien a fait le déplacement, comme a tenu à le rappeler le maire rochefortais Hervé Blanché (LR), mais il s’agit d’un Immortel en la personne d’Erik Orsenna, académicien et ex-président du Centre international de la mer, basée à la Corderie royale.
« Pendant vingt ans, par mes fonctions, j’ai été attaché à la ville de Rochefort, raconte l’écrivain de 78 ans, ainsi qu’à l’éminent personnage Pierre Loti, avec qui je partage un autre lien, le fait de vivre tout près de Paimpol (où Loti a puisé l’inspiration de son roman « Pêcheur d’Islande », NDLR). J’ai visité l’ancienne maison un nombre incalculable de fois, c’était magique et fragile. J’espérais qu’on en prendrait soin. [...]
Quel avenir pour la « maison des aïeules »? Les descendants de Pierre Loti sont contraints de vendre la propriété dans laquelle l’écrivain est enterré
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Sur l’île d’Oléron, la « maison des aïeules », autrefois propriété de Pierre Loti, est désormais en vente. D’une valeur de près d’un million d’euros, ce patrimoine renferme une vaste histoire, ainsi que la tombe de l’auteur, disparu en 1923.
Sur le site de l’agence Mercure, spécialisée dans l’immobilier de prestige, s’affiche désormais une grande bâtisse blanche aux volets verts. Composée de neuf pièces, sur 450 m2 et vendue pour la modique somme de 997 500 euros, elle est présentée comme une « remarquable demeure du XVIIe siècle, inscrite à l’inventaire des Monuments historiques, [qui] offre un témoignage exceptionnel du patrimoine local ». Pas un mot toutefois sur celui qui fut son illustre propriétaire, Pierre Loti. Or celui-ci habite son jardin pour l’éternité. « Ici, dans le jardin des aïeules, Pierre Loti repose sous le lierre et les lauriers », indique sobrement une plaque de pierre.
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L’auteur rochefortais avait un lien tout particulier avec cette maison : elle fut longtemps la propriété de sa famille maternelle, avant de devenir un pensionnat dans les années 1830, puis une école protestante. Pierre Loti l’avait rachetée en 1899 pour la renommer « maison des aïeules », en hommage à ses ancêtres. À sa mort en 1923, il avait donc choisi cette adresse oléronnaise pour être enterré, selon la tradition protestante.
Un bien très particulier
La maison s’est ensuite transmise de génération en génération, mais ses descendants actuels n’ont plus les moyens de la conserver. « Il y a un déchirement de leur côté, bien sûr, confie Marie-Ange Gerbal, présidente de l’association internationale des amis de Pierre Loti (AIAPL). Mais comment faire ? On ne mange pas les murs. »
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La vente du bien vient toutefois avec un certain nombre de contraintes. D’une part, la maison est classée Monument historique, ce qui implique d’obtenir des autorisations d’urbanisme auprès de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) pour y effectuer des travaux, notamment de rénovation. Comme pour tout monument de ce type, la « Maison des aïeules » peut ainsi être assurée de garder son identité, même en cas d’une acquisition par un particulier.
D’autre part, la présence de la tombe de Pierre Loti implique un droit de visite inaliénable pour ses descendants. « En cas de vente d’une propriété, les héritiers des personnes inhumées bénéficient d’un droit d’accès perpétuel », selon le Journal Officiel du Sénat du 19 octobre 2006. Pour l’historien et biographe de Pierre Loti, Alain Quella-Villéger, cela ne devrait toutefois pas constituer un grand dérangement pour les futurs propriétaires : « Le terrain est en profondeur et la tombe est tout à fait à l’extrémité du jardin, pas loin d’une allée, donc il y a moyen d’y accéder autrement. »
Elle pourrait devenir un lieu de mémoire, un musée, un lieu de production culturelle ou de partage, ou pourquoi pas une résidence d’artistes.
Alain Quella-Villéger
Historien et biographe de Pierre Loti
Un avenir culturel et public ?
Pour le grand public, ce changement de propriétaire n’aura qu’un impact très modéré, la bâtisse étant presque exclusivement fermée au public. Elle n’a ouvert ses portes qu’à de rares visiteurs en de rares occasions, comme lors des journées européennes du patrimoine de 1996 (qui avait permis à une équipe de France 3 de se glisser dans la cour de la maison). De même, selon les dernières volontés de Pierre Loti, sa tombe ne doit en aucun cas devenir un monument touristique.
« Même si ce n’est pas le musée, cette maison de Pierre Loti a quand même une valeur très importante », abonde la présidente de l’AIAPL.
La donation comme solution ?
Dans un contexte économique tendu pour les collectivités locales, et à quelques mois des élections municipales, ces vœux d’avenir pour la « maison des aïeules » pourraient bien être pieux. Du côté de la mairie de Saint-Pierre-d’Oléron, il se dit qu’aucune discussion n’a officiellement été menée en conseil municipal en ce sens, et qu’un million d’euros ne se trouve pas si facilement.
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Michel Parent, le président de la communauté de communes d’Oléron, rappelle que de nombreux travaux sont déjà en cours ou programmés dans la commune et, qu’en plus du coût de la maison, il faudrait envisager un million d’euros supplémentaire pour sa rénovation.
Même si ce n’est pas le musée, cette maison de Pierre Loti a quand même une valeur très importante.
Maria-Ange GerbalPrésidente de l’association internationale des amis de Pierre Loti
« Sans donation, ce n’est pas possible », tranche-t-il. Bien qu’il accueille avec enthousiasme l’idée d’un lieu culturel, il s’inquiète des charges inhérentes à une telle acquisition. « Ce sera très coûteux pour la collectivité, et les retombées économiques seront inévitablement modestes, ajoute-t-il. Même si on ouvre de façon un peu régulière, il y aura des charges importantes qu’il faudra mesurer », notamment pour animer le lieu s’il devait accueillir du public.
Dans la riche histoire de cette maison de famille, entre intimité et renommée, un nouveau chapitre s’ouvre, qui ne devrait pas se refermer de sitôt.
♦ Réouverture de la maison de Pierre Loti à Rochefort : un voyage dans l’univers de l’écrivain
Réouverture de la maison de Pierre Loti à Rochefort : un voyage dans l’univers de l’écrivain
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La « mosquée » avec son plafond de bois richement orné, rapporté de Syrie par l’écrivain • SIMON DAVID – VILLE DE ROCHEFORT
L’ardoise fut salée (13,5 millions d’euros), le chantier, plus long que prévu. La façade menaçait ruine, tout comme le plafond de la fameuse « mosquée ». Mais le loto du patrimoine est passé par là. Et après plus de dix ans de travaux, les visiteurs peuvent à nouveau déambuler dans le labyrinthe de la célèbre demeure si singulière de l’écrivain Pierre Loti (1850-1923), porte ouverte sur le monde et l’imaginaire d’un grand voyageur.
À Rochefort, ville militaire aux angles droits mais aussi port sur l’estuaire de la Charente, avec ses bateaux en partance, celui qui s’appelait encore Julien Viaud naquit au 141 rue Saint-Pierre, dans une famille de la petite bourgeoisie protestante.
Façade sobre de pierre blanche, rien qui laisse présager un futur décor intérieur exotique. Mais de cette maison d’enfance, celui qui devint officier de marine puis écrivain sous le nom de Pierre Loti, fit son port d’attache.
Meurtri par deux tragédies
Enrichi par le succès de ses livres, nourri de multiples tours du monde, il s’offrit la bâtisse mitoyenne au n° 139, puis le n° 143 sur l’autre flanc, reliant les étages, les cours intérieures et les jardins pour faire du nouvel espace à l’abri des regards le grand théâtre de ses souvenirs, le décor exubérant des rêves qu’il poursuivait.
Quand on pénètre dans les pièces qui donnent côté rue, on entre dans l’intimité de l’enfance, celle d’un foyer protestant où la lecture de la grosse bible, posée sur le piano du salon rouge, rythmait les veillées. Julien, le petit dernier, passa sa jeunesse dans les jupes des femmes — sa mère, sa sœur artiste et le cortège des grands-mères, ses « chères petites vieilles en robes noires »
Prié de gagner sa vie, Julien Viaud opta pour la navigation sur les traces de son aîné, avide de se mesurer au vaste monde : ainsi fut lancée la légende de Pierre Loti, l’écrivain qui adopta le nom tahitien d’une fleur pourpre, l’artiste aux multiples déguisements, mais aussi le futur académicien.
Fantaisie nourrie d’orientalisme
Le parcours muséographie rend habilement le contraste entre les facettes du personnage. Le sérieux de son ascension sociale, comme sa fantaisie débridée, nourrie de l’orientalisme de son époque, qu’il s’appropria par ses périples.
Côté cour, le rideau se lève sur les salles qui ont fait la réputation de l’endroit : la pagode japonaise et la salle chinoise, façon mini Cité interdite ; la salle gothique, décor médiéval à blasons et cheminée monumentale, où Loti régalait ses amis de rôtis de chevreuils au son de cornemuses ; la fameuse « mosquée » sous son vertigineux plafond de bois richement orné, qui est un voyage tout à la fois vers la Syrie, le Maghreb, la Turquie et Jérusalem, destinations par lui chéries.
Hanté par la mort, soucieux de retenir le temps en conservant des milliers d’objets dans cette malle aux trésors que devint sa maison, Loti y a pourtant maintenu sa chambre à coucher dans une sobriété monacale. Mais où rien n’empêche un christ en croix de côtoyer une figure du jaïnisme indien…
♦ Découvrez l’incroyable maison de Pierre Loti à Rochefort, en Charente-Maritime
Découvrez l’incroyable maison de Pierre Loti à Rochefort, en Charente-Maritime
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Entrez dans le rêve de Pierre Loti
Depuis la rue, rien ne distingue vraiment la maison de Pierre Loti (1850-1923) des autres façades des belles demeures rochefortaises qui lui sont accolées. Ce n’est qu’une fois franchi le seuil que la féerie et l’exotisme enveloppent le visiteur.
Une maison familial à Rochefort
L’écrivain, formé à l’École navale de Brest, a traversé toutes les mers du globe. De chacune de ses escales en Orient ou en Asie, il rapporte des objets et des oeuvres comme autant de souvenirs de ses aventures, qu’il dissémine dans la bâtisse. Mais la puissance évocatrice de ces artefacts ne suffit pas. Grâce à l’argent obtenu après ses premiers succès littéraires — Aziyadé (1879), Mon frère Yves (1883) et surtout Pêcheur d’Islande (1886) – Pierre Loti se met en tête de transformer la maison familiale.
© Simon David, ville de Rochefort 17/ Caro
Ambiances et exotisme à tous les étages
À chaque pièce, son ambiance: en 1877, il commence par aménager un salon turc. Suivront une chambre arabe, une salle gothique et une pagode japonaise. En 1885, il acquiert la maison mitoyenne et y crée une salle Renaissance, une chinoise mais aussi une spectaculaire « mosquée », avec sa fontaine et ses colonnes en marbre, garnie de tapis précieux, de céramiques anciennes et de boiseries du XVIe siècle, minutieusement restaurés, eux aussi, pour retrouver leur aspect originel. Le plafond, avec ses bas-reliefs en plâtre peint et ornés de feuille d’étain ou d’or, a donné du fil à retordre aux équipes de restauration!
Une exceptionnelle collection d’objets du monde entier
Chaque pièce est remplie d’objets que l’artiste collectionne. Précieux ou triviaux, ils viennent agrémenter les décors orientalisants dans lesquels Loti aime s’immerger et donner de grandioses fêtes costumées. On peut y admirer des armures de Samouraï, des étoffes et aussi des armes orientales d’Arabie, du Maroc ou encore du Yémen, dont Loti possédait une exceptionnelle collection. D’autres pièces, au décor local, témoignent de son attachement à sa région comme la salle paysanne, un ancien chai où l’écrivain recrée une Charente mythifiée. Un voyage hors du temps.
Maison de Pierre Loti, à Rochefort, tous les jours sauf le lundi.
www.maisondepierreloti.fr ou 05 46 82 91 60.
♦ Le président de la Société universelle d’hindouisme demande l’annulation de “Lakmé” à Bordeaux
Le président de la Société universelle d’hindouisme demande l’annulation de “Lakmé” à Bordeaux
Comme chaque année depuis 2022, l’Opéra de Bordeaux a confié l’une de ses productions lyriques aux jeunes artistes de son académie, chargés de revisiter une grande œuvre du répertoire. Au programme cette saison : Lakmé de Léo Delibes. Un titre qui n’est pas passé inaperçu auprès du président de la Société universelle d’hindouisme, Rajan Zed, qui vient de demander à la maison girondine de retirer cet opéra de sa programmation. En cause : la dévalorisation de certaines traditions, notamment issues de l’hindouisme. « Une institution renommée comme l’Opéra national de Bordeaux ne devrait pas mettre en avant une œuvre qui s’approprie cyniquement des traditions et concepts “d’ailleurs”, et ridiculiser ainsi des communautés entières », note l’homme établi dans le Nevada, aux États-Unis.
Inde fantasmée
Ancrée dans l’Inde du XIXe siècle, à l’époque des colonies britanniques, l’intrigue de Lakmé est tirée de deux sources : le roman Le Mariage de Loti (1880) de Pierre Loti, qui raconte les amours d’un officier anglais avec une Tahitienne, et des récits de l’orientaliste Théodore Pavie, publiés en 1849, qui retracent la vengeance d’un brahmane humilié par un Anglais. L’opéra dépeint quant à lui l’histoire d’amour impossible entre un officier britannique et Lakmé, la fille d’un brahmane qui appelle à la révolte contre les colons et dénonce la destruction des temples hindous. Le texte et la musique évoquent sans conteste une Inde fantasmée par les Occidentaux de l’époque, épris d’orientalisme et, plus généralement, d’exotisme. Un élément de contexte qui est souvent clairement évoqué dans les productions d’aujourd’hui.
Selon Rajan Zed, cet opéra serait « profondément problématique », puisqu’il « caricature l’héritage oriental » et « encourage les stéréotypes ethniques ». Le président de la Société universelle d’hindouisme suggère donc au président du conseil d’administration de l’Opéra, Dimitri Boutleux, au directeur général Emmanuel Hondré, et au directeur musical Joseph Swensen de « suivre une formation de sensibilisation culturelle ». Notons que Rajan Zed avait déjà interpelé d’autres grandes maisons lyriques concernant la programmation de Lakmé : l’Opéra de Zurich en 2022, les opéras de Washington et de Monte-Carlo en 2021 ou encore l’Opéra de Wallonie-Liège en 2020.
♦ La maison où repose Pierre Loti est à vendre, quelle sera la réponse des collectivités ?
La maison où repose Pierre Loti est à vendre, quelle sera la réponse des collectivités ?
Charente-Maritime. Patrimoine. À Saint-Pierre d’Oléron, la “maison des Aïeules”, qui abrite la sépulture de Pierre Loti, vient d’être mise en vente. Les élus hésitent pour l’instant à se positionner…
David Labardin
Les suiveurs du marché immobilier n’en ont pas cru leurs yeux. Achetée par Pierre Loti en 1899, la “maison des Aïeules”, telle qu’il l’a rebaptisée, vient d’être mise en vente. Cette bâtisse édifiée au XVIIe siècle est proposée au prix de 997 500 €. Les quatre héritiers de la famille Duvignau ont pris cette décision dans la plus grande discrétion. [...]
♦ Le monde selon Pierre Loti | FranceTvPro.fr
♦ Un hiver japonais – Éditions Magellan & Cie
Résumé
« l’Angleterre a connu au XIXe siècle son lot de voyageuses intrépides, figures emblématiques rappelant combien nombre de femmes ont été assez audacieuses pour s’affranchir des interdits comme des contingences et suffisamment transgressives pour se vouloir Ulysse plutôt que Pénélope en tentant l’expérience du vaste monde. Marianne North, « la voyageuse » – ainsi Virginia Woolf la définit-elle sobrement -, fut l’une de ces grandes nomades victoriennes, certes tôt remarquée en France, mais jamais traduite en français. Ses départs ne résultent pas d’une oisiveté fortunée et ennuyée, ils témoignent au contraire de la quête pleinement esthétique et scientifique menée par cette remarquable peintre botaniste. »
Alain Quella-Villéger présente ainsi le voyage au Japon (1875-1876) d’une artiste anglaise d’exception.Ce livre, traduit de l’anglais par Christine Ribardière et Michelle Deperrois-Fayet, en porte largement l’illustration et la surprise.