Tout leur est commun, ou presque. L’âge, tout d’abord, puisqu’ils sont frères jumeaux (65 ans). Ensuite le métier : enseignant. L’un, Didier Quella-Guyot, a été prof de lettres, l’autre, Alain Quella-Villéger, a enseigné l’histoire. Et quand le premier se faisait un nom dans le petit monde de la Bd en tant que scénariste, l’autre acquérait ses lettres de noblesse en signant de nombreux ouvrages sur l’exotisme, le voyage et l’écrivain Pierre Loti dont il est aujourd’hui l’un des plus fins connaisseurs.

Un récit captivant sur la condition féminine

Et c’est ce même Pierre Loti (1850-1923) qui est l’un des protagonistes de la bande dessinée « Évadées du harem » qui vient de paraître il y a quelques jours chez Steinkis. Dessinée par l’Italienne Sara Colaone, scénarisée par les jumeaux, c’est en fait l’adaptation d’un ouvrage historique d’Alain Quella-Villéger.
Elle se lit ici comme un roman, avec son lot d’aventures et de rebondissements rocambolesques. C’est le périple authentique, en 1906, de deux jeunes femmes lettrées, Zennour et Nouryé, filles d’un ministre du sultan de l’empire ottoman qui fuient la vie cloîtrée du harem et les pesanteurs d’une société patriarcale. Elles se réfugient en France, où leur histoire fera la une des journaux de l’époque.
Une histoire dont l’auteur à succès qu’était Loti a aussi fait son miel. La condition de ces femmes turques a servi de trame à son dernier roman, « Les Désenchantées », paru en 1906. « Cela reste une histoire d’aujourd’hui avec la problématique de la condition de la femme musulmane », insistent les coscénaristes qui préparent déjà pour 2022 une autre BD sur les voyages et les grands épisodes de la vie de Loti.

Les auteurs dédicaceront leur album ce samedi 12 septembre à partir de 16 h à l’invitation de la librairie La Belle aventure (à l’extérieur) 12/15 rue des Grandes-Écoles. « Évadées du harem » (Steinkis, août 2020, 18 €).