Sur les pas de Blanche Franc de Ferrière et Julien Viaud en voyage de noces en Espagne du 24 septembre au 2 octobre 2013

Blanche Franc-de-Ferrière 2

Blanche Franc-de-Ferrière

Le 22 octobre 1886, dès le lendemain de leur mariage célébré à Bordeaux les 20 et 21 octobre, Blanche et Julien partirent en voyage de noces en Espagne, où ils restèrent jusqu’au 8 novembre.

Le voyage annuel de l’association s’effectua donc avec quasiment le même itinéraire que celui qu’ils avaient suivi, eux en train, et les participants au voyage …en avion, TGV et car !

Cet itinéraire est connu grâce au Journal de Pierre Loti, peu disert en l’occurrence, mais suffisamment clair sur les lieux où ils se sont rendus.

Ex Grand Hôtel de la Paix

Ex Grand Hôtel de la Paix

Madrid était la première étape du voyage. Les jeunes mariés étaient descendus au Grand Hôtel de la Paix , situé sur la Puerta del Sol. L’imposant immeuble existe toujours, mais sa destination a changé.

Après une visite de Tolède, comme eux, nous avons pris le chemin de l’Andalousie.

Casa de Pilate

Casa de Pilate

D’abord Cordoue, puis Séville, où quelques-uns prirent le temps d’aller visiter la Casa de Pilatos, qui n’était pas dans le programme prévu, mais signalée par Pierre Loti dans son Journal. Et enfin Grenade, où les jeunes mariés séjournèrent le plus longtemps. D’ailleurs, l’unique photo connue de leur voyage fut prise dans la Cour des Lions de l’Alhambra de Grenade, où notre groupe de voyageurs prit la pose au même endroit qu’eux.

Alcazar de Séville

Alcazar de Séville

Pendant ce voyage, nos adhérents restèrent souvent subjugués par la beauté des sites et édifices qu’ils découvraient, tels la ville de Tolède et sa cathédrale, la Mosquée-cathédrale de Cordoue, l’Alcazar de Séville ou l’Alhambra de Grenade, pour ne citer que les plus célèbres.

Ils eurent toutefois le regret tout ‘‘lotien’’ de devoir les partager avec des foules trop nombreuses et envahissantes, enviant quelque peu nos voyageurs de 1886 sur les traces desquels ils étaient partis !

pavillon des femmes dans l'Alhambra de Grenade

pavillon des femmes dans l’Alhambra de Grenade

 Le Journal de Pierre Loti pendant son voyage de noces (*)

« Dimanche 24 octobre : Arrivons à Madrid à 8 h du matin. Nous installons Hôtel de la Paix, sur la place del Sol – Courses de taureaux.

Lundi 25 octobre : A Madrid, les musées et Atocha.

Mardi 26 octobre : Passons la journée à Tolède. Revenons le soir à Madrid. 

Mercredi 27 octobre : Partons le soir à 6 h ½ pour Séville.

Jeudi 28 octobre : Arrivons à Séville à 8 h du matin. Le ciel bleu retrouvé, avec les orangers et les palmiers. Orilla del Rio – au cirque le soir.

Vendredi 29 octobre : Séville – Casa de Pilate. Giralda. Orilla del Rio.

Samedi 30 octobre : Partons de Séville à 10 h du matin. Dîné à Bobadilla. Arrivons à Grenade à 9 heures du soir. 

Dimanche 31 octobre : A Grenade. Nous demeurons au-dessus de la ville, dans les jardins de l’Alhambra. La journée à l’Alhambra. Le soir au cimetière, au coucher du soleil. 

Lundi 1er novembre, mardi, mercredi, jeudi : Cinq jours à Grenade. Chaud soleil et ciel bleu.

L’Alhambra, les Gitanes. Jeudi soir, nous faisons nos adieux à l’Alhambra au clair de lune.

Vendredi 5 novembre : Partons à 8 heures du matin pour Cordoue. Arrivons à 8 h du soir.

Samedi 6 novembre : La journée à Cordoue, par grand vent et ciel noir. Nous partons le soir à 9 h pour Madrid. 

Dimanche 7 novembre : Arrivons à Madrid à 7 h du matin. Reprenons notre logement de la place del Sol. Blanche un peu souffrante, couchée à 8 heures, je m’en vais seul me promener dans Madrid – jusqu’à 11 heures, sur le Prado. Une première impression de froid et d’hiver. Enveloppé dans mon grand manteau d’espagnol, je marche au hasard, sous la lune, recueilli en moi-même, pour la première fois depuis mon mariage, ayant conscience de l’immense changement survenu dans ma vie… .

Lundi 8 novembre : Nous partons de Madrid pour France, le soir à 6 h ½. Buon Viaje.»

 (*) Pierre Loti : Cette éternelle nostalgie. Journal Intime 1878 – 1911

Bruno Vercier, Alain Quella-Villéger et Guy Dugas

La TABLE RONDE – 1997