Pierre Loti se rendit à Venise en 1891 pour y rencontrer son amie la reine Elisabeth de Roumanie (de son nom de plume Carmen Sylva), https://fr.wikipedia.org/wiki/Élisabeth_de_Wied
Il n’y resta que peu de temps à chaque fois, mais en laissa, comme toujours, de magnifiques descriptions parues dans l’Exilée et le Journal pour le séjour de 1891, et dans le Journal (qu’il rouvrit tout exprès au moment de la guerre, après de nombreuses années d’interruption), pour le séjour de 1917.
La ville de Venise dans L’Exilée (extrait)
Venise, vendredi 14 août 1891.
[…..] Et voici que nous allons passer sous ce « Pont des Soupirs », dont le nom est aussi démodé qu’une vieille romance, mais qui demeure une chose très impressionnante, à voir si inopinément reparaître…Et l’espace s’ouvre, large, lumineux et rose, devant nous qui sortons de l’obscurité ; c’est la Grande Lagune, c’est brusquement tout, toute la splendeur de Venise : près de nous, le palais des Doges et le lion de Saint Marc ; là-bas, sur l’autre rive, assis au milieu des eaux dorées comme une île féerique, Saint-Georges-Majeur, avec son campanile et son dôme étincelants sous le soleil qui se lève. C’est tout cela, qui est une éternelle et classique merveille, et que chacun connaît pour l’avoir vu peint mille fois partout ; c’est tout cela, mais dans un tel éclat d’aurore et d’été, qu’en aucun tableau, je crois, on a osé y mettre tant de surprenante couleur, tant de rose, de rouge, d’orangé pour les lumières, tant de violet d’iris pour les ombres.
Nous sommes arrivés, d’ailleurs ; nous abordons à l’hôtel Danieli où la reine habite. […..]
A Venise nos adhérents visitèrent les monuments les plus emblématiques de la ville tels la Basilique Saint-Marc et le Palais des Doges, décrits par Pierre Loti ‘‘ en tenue de guerre’’ en 1917.
Au programme également : la visite de la Ca’d’Oro, un des plus somptueux palais de Venise, au bord du Grand Canal, une journée de bateau dans les îles de la Lagune, un concert de musique de Vivaldi à l’église San Vidal….
Un des temps forts du séjour fut, bien sûr, le moment passé autour d’un café au Grand Hôtel Danieli, dans le décor majestueux du vieux Palais Dandolo, lieu par excellence pour une lecture d’un texte de Pierre Loti, puisque c’est ici qu’il séjourna à l’occasion de ses passages à Venise.