Six mois, c’est la durée du séjour de l’écrivain et militaire Pierre Loti à Mirecourt il y a maintenant plus de 100 ans. Un séjour bref, qu’il raconte notamment dans son journal.
À l’âge de 64 ans, Pierre Loti est retraité de la Marine et vit à Rochefort. Nous sommes en 1914, la guerre éclate et le militaire également écrivain, souhaite reprendre du service. Après avoir été présent sur différents champs de bataille, il est envoyé à Mirecourt où il rejoint l’état-major du général Franchet d’Esperey, en juin 1916.
Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne se plaît pas vraiment dans la cité des luthiers. Il habite d’abord dans une maison où il loue deux pièces avant de déménager pour une « maisonnette » avenue de la gare (aujourd’hui avenue Foch). Une plaque commémorative y a d’ailleurs été installée en 2004.
Un numéro d’Histoire et Patrimoine du Pays de Mirecourt, réalisé en 2017 par l’association Les Amis du Vieux Mirecourt Regain rapporte les réflexions de Pierre Loti sur la commune : « Petite ville, petites gens, petit esprit… » Si son moral semble s’améliorer en été, le militaire a du mal à se faire à sa vie mirecurtienne. « Jamais je ne m’étais senti dépaysé […] » Il n’aime pas non plus la bâtisse qu’il habite et qu’il décrit comme sa « triste » ou « affreuse petite maison de Mirecourt ».
Pierre Loti ne vit pourtant pas à plein temps dans la commune car son travail l’amène à se déplacer régulièrement. Dans son journal, il fait état de Mirecourt une dernière fois, le 16 décembre. C’est la veille de son départ, seulement six mois après son arrivée et le militaire exprime finalement une certaine mélancolie à l’idée de quitter la ville.