VIAUD Marie (épouse BON) née le 1er juin 1831, à Rochefort-sur-Mer, décédée le 21 septembre 1908, à Rochefort-sur-Mer.
Peintre de portraits et de miniatures, Marie était la sœur aînée de Julien Viaud, alias Pierre Loti. Elle tenait de son père des dispositions artistiques de tout premier ordre ; elle chantait agréablement et avait un goût très affirmé pour la peinture. Si Julien (P. Loti), avait nettement pris l’avantage sur son père dans l’art de l’écriture, Marie devait aussi le surpasser dans l’art du dessin.
Ses premières études artistiques lui furent données par M. Garnier, professeur de peinture à Rochefort et lorsque son talent se révéla indiscutable, elle vint étudier à Paris en compagnie de sa tante.
Le Conseil municipal de Rochefort lui attribue une bourse pour suivre les cours de miniature de M. Lemercier et de peinture à l’huile dans l’atelier de Léon Cogniet, à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, de 1851 à 1854.
Avant son retour, son père lui fit construire un atelier (plus tard transformé en salle médiévale par P. Loti) dans la demeure rochefortaise. C’est ici que Marie Viaud produira de nombreux portraits à l’huile, des pastels et des miniatures, le plus souvent inspirés par son entourage familial (elle a peint les enfants de Pierre Loti, surtout le gentil Samuel).
Mariée à trente-trois ans à son cousin, Armand Bon, Marie devait désormais s’accommoder d’une existence provinciale, certainement peu propice à l’épanouissement médiatique de son remarquable talent.
En 1890, elle envoie au salon un Portrait du Lieutenant de vaisseau Julien Viaud (P. Viaud). En 1893 à Paris, elle expose à la Galerie Georges Petit un Portrait de P. Loti.
A l’exposition Universelle de Rochefort de 1898, elle présente plusieurs pastels d’une grande douceur de coloris et parfaits sur le plan technique. Un portrait d’enfant fut remarqué par sa délicatesse et un Portrait de P. Loti, où elle s’affirme une artiste aussi douée que bien des maîtres du genre.
A Rochefort-sur-Mer, le musée d’Art et d’Histoire conserve de cette artiste quatre huiles sur toile : Italienne, Portrait du Lieutenant de vaisseau Julien Viaud (P. Loti), Portrait de Eugène Roy-Bry (Maire de Rochefort de 1851 à 1864), Assomption de la Vierge (copie d’après Prud’hon), Souvenir de Boucher (pastel) et Nature morte aux pêches (pastel).
A Rochefort, à la maison de Pierre Loti (actuellement fermée pour travaux), sont exposés dans le salon rouge, une suite de dix portraits de famille : Un autoportrait de Marie Viaud-Bon (à l’âge de vingt-sept ans), des portraits de ses frères, Gustave et Julien (en tenue d’enseigne de vaisseau, 1876).
LES PEINTRES des Charentes, du Poitou et de Vendée – XIXe – XXe siècles par Gérard AUBISSE
Gérard Aubisse – Auto-Editions
C’est la nièce de Pierre Loti qu’il appelait couramment Ninet, Ninette et qu’il surnommait parfois « la Germandrée » ou le « Bon Bec ».
Familialement ce portrait est appelé « la petite fille à la papillonette » (filet à papillon).
Peinture à l’huile de Marie BON, sa mère, mesurant 52 cm x 45 cm, signée et datée 1878. Si Marie a peint le portrait de sa fille, elle a demandé à son frère, Pierre Loti, d’y ajouter le fond avec un paysage tahitien « lui qui était allé là-bas ». En bon petit frère, Pierre Loti s’exécuta et se servit vraisemblablement de couleurs trop sombres qui masquent la papillonette.
Confié par Claude Duvignau, ce document photographique relatif à sa grand-mère était accompagné d’une note apportant des précisions sur l’origine de ce portrait. Bulletin AIAP n°3 décembre 2000.
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