Deux journées hendayaises du Patrimoine rehaussées par un soleil complice et un public nombreux et fervent.
APLH a fait de ce quatrième parcours Loti un puzzle dont chaque pièce renvoyait à un aspect de l’œuvre, de la vie basque et de la personnalité de l’écrivain. Ce fut également l’occasion d’explorer le périmètre urbain qu’il a hanté durant 32 ans : celui du Vieux fort et du Vieux port :
Le fronton de GazteluZahar,
instrument et symbole de sa passion pour la pelote et la pala ;
Le cimetière marin où ses amies et amis sont enterrés, décor de sa première nouvelle « basque », Profanation, en mai 1892.
Ledit monument Loti, accroché à un reste des murailles du fort, témoignage, par son histoire, sa présence et son insignifiance, de l’ambivalence des sentiments que l’auteur de L’agonie d’Eskualleria a éveillés chez les gens du cru.
Ce texte engagé, lu par les comédiens du Petit théâtre des Chéchénias et de la Compagnie des Trois-Chemins, a étonné le public par sa clairvoyance et son actualité.
A suivi, sur les bords de la Bidassoa, la lecture d’une autre nouvelle, peu connue, dédiée, depuis Hendaye, à Alphonse Daudet ; elle montre l’auteur dans son double aspect, public et privé.
Puis, par l’extérieur, Bakharetchea, sa maison solitaire, dressée au-dessus de la Bidassoa, vue de la passerelle controversée, la tour où il a écrit une partie des Désenchantées, l’entrepôt des contrebandiers, l’embarcadère, la tour de guet, plus petite et cachée, la grande terrasse où il a écrit, aux beaux jours, Matelot et Ramuntcho…
Le quai du vieux port orné de la reproduction au quart du Javelot qu’il était venu commander.
Au-dessus, sur la place face à Fontarrabie (Hondarribia), lecture du Gai pèlerinage de Saint-Martial et évocation du rôle de la frontière « inappréciable ».
Dans le jardin retranché de l’ancienne maison Gainza, aujourd’hui Gaztetxe, ce fut le temps d’aborder la « fantaisie » de Loti concevant Ramuntcho, comme œuvre de papier et de chair, et le destin de Cruz Gainza – Crucita – la mère de ses trois fils « basques ».
Enfin, par l’intérieur, Bakharetchea, son jardin enchanteur, ses terrasses, où « l’âme basque » s’est révélée à Loti.
Samedi y a été lu Instant de recueillement qui relate cette « révélation » et dimanche, Nuit de fièvre.