Une soirée = 100 ans

le 22 mars 2022 à Hendaye

 

Près de deux cents personnes ont participé au double centenaire des Variétés et de Ramuntxo en basque, le 22 mars 2022 à Hendaye.

C’était une date intermédiaire. Le Ramuntxo de Toribio Alzaga a été créé à Irun par l’auteur et sa troupe le 16 février 1920 et, à Hendaye, le 26 mars 1922. Quant au théâtre-cinéma, il ouvrait ses portes au public pour la première fois le dimanche 27 novembre 1921. Mais la représentation de la pièce en euskara s’avère bien l’événement initial le plus marquant. La direction du nouvel établissement avait bien cherché à faire de la projection en avant-première de Jules César en décembre le clou de sa première saison. Mais le film d’Enrico Guazzoni était déjà sur les écrans depuis… 1914 !

À vrai dire, notre centenaire n’était rien de plus qu’une occasion de remonter le temps et de retrouver l’esprit des spectacles populaires que le confinement a malheureusement fort entamé. Il y a quelque chose de vital à partager ses émotions avec des inconnus, en nombre et dans le respect mutuel. Entre les manipulations de masse et le cocooning, à grands renforts de Netflix et autres « pate-formes », les théâtres et les cinémas doivent absolument se maintenir et rayonner.

À ce message simple et qui semble avoir été bien compris, s’ajoute celui de Loti. Ramuntcho est son hommage au peuple basque dans lequel l’écrivain a désiré se fondre. Certainement aurait-il aimé que la pièce tirée du roman fût populaire. Mais inexpérience, tentation d’épater le public parisien, envie d’en dire le plus possible, sa pièce Ramuntcho n’a pas atteint ce but.

Et c’est en repartant du roman, et à la lumière de son adaptation par Loti que son ami Rodrigo Figueroa y Torrès créa son Ramuncho en 1919 pour la scène madrilène avec deux fois plus de succès, deux fois moins d’acteurs, de tableaux et de textes et une intrigue et des personnages plus « espagnols » – réadaptation dont, à son tour, Toribio Alzaga s’empara pour lui donner un caractère plus basque dans son Ramuntxo de 1920.

Le dramaturge de St-Sébastien-Donosti avec ses 12 comédiens bénévoles avait trouvé aux Variétés, durant la semaine de répétition et le jour de la représentation, cette inspiration « coopératrice » qui avait présidé à la fondation du lieu par 300 Hendayais apportant chacun 100F (équivalant à 112€ d’aujourd’hui).

L’exposition du centenaire est en place dans le hall jusqu’au 25 avril. On y trouve :

À l’entrée, une vitrine remplie d’appareils anciens détenus par les Variétés, dont un projecteur Pathé-Kid pour le 9,5 mm.

Au centre, deux vitrines donnant à voir des éléments sur le film Ramuntcho de Baroncelli, son tournage, le dispositif « Pathé-Baby », sur Ramuntcho, Ramuncho et Ramuntxo, livres, illustrations, manuscrits…

Hall d'entrée du cinéma Les Variétés d'Hendaye

Hall d’entrée du cinéma Les Variétés d’Hendaye

 

Aux murs de droite : l’histoire des Variétés depuis leur création jusqu’à leur transformation, en 2007, en cinéma municipal.

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Aux murs à gauche : Alzaga, sa troupe, les représentations de sa pièce et de celle de Loti, à l’Odéon en 1908 et en 1927 au stade d’Hendaye-Plage (affiches, photographies):

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Expression de la façade du théâtre dans son état initial (1921), par Edmond Durandeau. Col. Part.

Expression de la façade du théâtre dans son état initial (1921), par Edmond Durandeau. Col. Part.

Portrait de T. Alzaga à la pierre noire. Non daté ni signé. Origine : Médiathèque Koldo Mitxelena de Donosti

Portrait de T. Alzaga à la pierre noire. Non daté ni signé. Origine : Médiathèque Koldo Mitxelena de Donosti

Alzaga au milieu de sa troupe, en 1918. (Koldo)

Alzaga au milieu de sa troupe, en 1918. (Koldo)

Photographie d’une scène de Ramuntcho à l’Odéon, en février 1908 (probablement réalisée par Dalmuth) – l’intérieur de l’etche de Franchita et Ramuntcho. Source : BnF

Photographie d’une scène de Ramuntcho à l’Odéon, en février 1908 (probablement réalisée par Dalmuth) – l’intérieur de l’etche de Franchita et Ramuntcho. Source : BnF

 

L’équipe du cinéma au complet et le représentant d’APLH :

Fabien, Geoffray, Itxaso, Jean-Louis, Sonia, Vincent, Greg – consigne de se donner un genre « années 20 »

Fabien, Geoffray, Itxaso, Jean-Louis, Sonia, Vincent, Greg – consigne de se donner un genre « années 20 »

 

En salle, le 22 mars, à 20H30, la projection de Ramuntcho de Jacques de Baroncelli dans la version condensée Pathé-Baby.

Suivie d’une création du petit Théâtre des Chéchénias d’Hendaye sur une demande et un scénario d’APLH : devant les photogrammes du film correspondant aux grands moments du roman, les comédiens  disent des extraits du roman Ramuntcho, et lisent des extraits de la pièce Ramuntcho, cherchant à rendre « parlant » le film de 1919.

Répétition générale à 20H :

Pascal, Greg, Jean-Marc, Henri, Jairo

Pascal, Greg, Jean-Marc, Henri, Jairo

 

Premier tableau, le village d’Etchezar (Sare vu du nord) :

Arantza à la guitare et les récitants : Jean-Marc, Henri, Jairo

Arantza à la guitare et les récitants : Jean-Marc, Henri, Jairo

 

Le crieur annonce les points, au cours de la partie de pelote :

Pascal

Pascal

 

À l’issue de la partie de pelote, on chante Gernikako Arbola :

Arantza

Arantza

 

Ramuntcho retrouve sa mère mourante :

Lucia (Dolorès), Maňu (Franchita), Pascal (Arrochkoa), Xavier (Ramuntcho), Arantza

Lucia (Dolorès), Maňu (Franchita), Pascal (Arrochkoa), Xavier (Ramuntcho), Arantza

 

Au couvent, Ramuntcho retrouve Gracieuse en Marie-Angélique :

Ana (Gracieuse/Marie-Angélique), Marie-Jeanne (Bonne-Mère), Xavier (Ramuntcho), Pascal (Arrochkoa)

Ana (Gracieuse/Marie-Angélique), Marie-Jeanne (Bonne-Mère), Xavier (Ramuntcho), Pascal (Arrochkoa)

 

Salut final :

Marie-Jeanne, Maňu, Lucia, Ana, Xavier, Jairo, Arantza, Jean-Marc, Pascal (et Henri en coulisse)

Marie-Jeanne, Maňu, Lucia, Ana, Xavier, Jairo, Arantza, Jean-Marc, Pascal (et Henri en coulisse)

 

La projection de Le chemin d’Ernoa, 3e film écrit et réalisé (et un peu renié) par Louis Delluc, sorti en 1920, a suivi :

Majesty (Eve Francis), l’Américaine et Etchegor (Albert Durec), Ramuntcho revenu d’Amérique. Source : Le Chemin d'Ernoa (Louis Delluc, 1920) - La Cinémathèque française (cinematheque.fr)

Majesty (Eve Francis), l’Américaine et Etchegor (Albert Durec), Ramuntcho revenu d’Amérique. Source : Le Chemin d’Ernoa (Louis Delluc, 1920) – La Cinémathèque française (cinematheque.fr)

 

Delluc a voulu faire comme une suite au Ramuntcho de Baroncelli (qu’il admirait). À preuve, le 3e plan du film censé montrer le village d’Ernoa est identique à celui du village d’Etchezar qui commence le Ramuntcho de son prédécesseur. (Sare vu du nord)

Projection musicalisée en direct par Peio Erramouspe au synthétiseur, entre musique basque traditionnelle et musique cosmique.

 

Peio Erramouspe

Peio Erramouspe

 

 

Merci aux photographes : Valérie, Jean-Claude, Fabien

Merci aux lecteurs des Chéchénias et d’APLH : Ana, Arantza, Henri, Jairo, Jean-Marc, Lucia, Maňu, Marie-Jeanne, Pascal, Xavier

et aux ami-e-s qui ont aidé et contribué à la réalisation de cet événement : Abel Bourgeois, Jean Casenave, Raphaël Cañada, Josette et Michel Cellier, Joxean Fernandez, Nathalie Hoarau, Ion Lopez, Patrice Martin, Nancy Martin-Whistley, Miguel Murugarren, Maite Lassale, Maité Lassalette, Christophe Pavia, Marie-Jeanne Recoupe, Gérard et Marie Josée Suzarte, Danielle Tréhin, Colette Veillet.